Les huit capitulards ont emprunté la voie de la rupture. C'est par la voie d'un communiqué et au terme d'une réunion de crise que les membres du bureau directeur clubiste ont démissionné en bloc. La décision des huit capitulards serait motivée par l'ambiance délétère au sein de l'association de 1920, ainsi que les débordements et excès en tout genre autour du CA. Majdi Khelifi, Nabil Sebai, Abdessalam Younsi, Imed Riahi, Imed Manaî, Makrem Gabsi, Sofien Bessaâdi et Karim Ben Salah sont passés à l'acte et ont officiellement mis fin à leurs missions respectives. Nouveau rebondissement suite à cela. Par le bais d'un support média, le porte-parole officiel, Rchid Zmerli, se démarque de ses pairs, se dédouanant par la même de certaines intentions de suivre le courant des partants. Il ne resterait donc qu'un tandem au sein de l'exécutif du Club Africain. En clair, le bureau directeur se vide de sa substance quitte à sombrer dans l'insignifiance. Car cette démission collective est bel et bien une «défiance» à l'encontre du patron du CA, désormais seul au monde. L'aile dissidente du bureau directeur retire tout simplement sa confiance au président du CA, plus que jamais isolé et dos au mur. Deux options s'offrent maintenant au timonier clubiste. Soit provoquer une assemblée élective, si on analyse ces démissions sous un angle juridique. Ou bien procéder à un grand ménage, sorte de solution réactionnaire où l'immobilisme aura triomphé au détriment d'un début de refonte de l'organigramme du CA. Bref, que de secousses et de points de vue qui paraissent jusque-là inconciliables. Légitimité ébranlée Et ce n'est pas fini, puisque même au sein de la base, soit les supporters, le sommet de la hiérarchie cristallise aussi quelques rancœurs bien que les prises de position soient partagées. Certains, à titre d'exemple, redoutent le risque de vide institutionnel dans lequel les partants s'engouffreraient. Une vision évidemment caricaturale de la position du bloc des 8 qui chercheraient une solution alternative et non novatrice (tenue d'une AGE), afin de commencer à redonner crédibilité et légitimité à un club pulvérisé par la crise de résultats. C'est dire l'incertitude qui entoure actuellement le futur proche d'un CA pas vraiment voué aux gémonies mais se trouvant dans un extrême embarras. Ne précipitons pas les événements. Mais concrètement et actuellement, tant que le président exercera son mandat, il sera à même d'assumer ses engagements financiers et aussi investir dans un projet qui puisse porter le CA au niveau des ambitions exprimées lors de son engagement. Sauf que ce CA-là ne peut continuer sur le mode de fonctionnement actuel. Sans parler de refonte, une profonde modification doit forcément intervenir sans délai. Les tableaux prévisionnels de trésorerie ne s'en porteront que mieux et peut-être que l'accalmie succédera au coup de vent.