L'été est la saison des loisirs par excellence. Chez nous, il rime entre autres avec festivals. Certains vont d'un temps à un autre à ces manifestations culturelles et artistiques, histoire de changer d'air en famille ou entre amis. D'autres, au contraire, y vont d'une manière régulière, se procurent un abonnement et accourent à l'annonce du programme pour choisir les spectacles à ne pas rater. Mais, justement, comment se fait ce choix, en ce qui concerne les jeunes ? Cette tranche de festivaliers a sans doute ses propres caractéristiques, préférences et attentes des festivals. Cela dit, pour ceux qui prennent encore leur argent de poche de leurs parents comme pour ceux qui sont financièrement indépendants, deux principaux déterminants sont derrière la prise de décision : le spectacle en lui-même et… les dépenses qu'il engendre. Quant aux directeurs des festivals, ils profitent de la courte saison pour brasser large et attirer le plus de monde, tous âges, sexes et classes sociales confondus, en variant au maximum les spectacles dans la limite de leurs moyens et de leurs spécificités. Mais quelle est au juste la part réelle des jeunes dans la programmation? D'emblée, et rien qu'en observant les programmes, nous pouvons avoir une idée et voir si les jeunes ont été directement ciblés ou si ils font simplement partie d'un public potentiel. Le Festival international de Hammamet, par exemple, a trouvé ses plus forts échos parmi les jeunes dans la section World music. Dans cette partie du programme, nous trouvons le rap, représenté par les groupes français «I Am» et La caution ou le slam avec le groupe tunisien «Slam Alikom». Des genres dont l'histoire relativement récente, l'esprit et le rythme leur donnent la cote auprès des jeunes. De plus, c'est parfois l'âge de l'artiste lui-même qui en fait la coqueluche de ses semblables. C'est le cas d'une Amel Mathlouthi qui chante les soucis de sa génération ou d'un Milow qui fait dans la pop. De son côté, le Festival international de Carthage, clôturé jeudi dernier, a proposé plusieurs spectacles destinés aux jeunes entre musiques et danses du monde, cirque et prestidigitation. La cerise sur le gâteau a été la soirée spéciale organisée à l'occasion de l'ouverture de l'Année internationale de la jeunesse, le 12 août dernier. Un grand show où plusieurs artistes tunisiens et internationaux ont défilé sur scène enflammant un public cent pour cent jeune. Le Festival de la Médina, quant à lui, va plus loin en offrant 50% de réduction sur les spectacles programmés, pour les jeunes de moins de 30 ans. Un moyen peut-être de pallier le manque de concerts destinés à cette catégorie d'âge. Car honnêtement, à part quelques noms programmés, comme Sherifa Luna, les autres spectacles ne sont pas très attrayants pour les jeunes. D'ailleurs, l'on se demande ce que vient faire Sherifa Luna dans le Festival de la Médina, mais cela est une toute autre histoire… Dans tout cela, ce qui intéresse vraiment les jeunes, c'est d'avoir un billet pour pas cher, d'être le cœur rempli de musique et de passer un bon moment.