Beaucoup de jeunes actifs avouent qu'ils n'ont pas été formés pour assurer la gestion des associations ou bien pour organiser les diverses activités et opérations de terrain Les jeunes Tunisiens sont, de plus en plus, impliqués dans les activités des associations de la société civile. Il suffit de les motiver et de les responsabiliser pour qu'ils témoignent d'un grand dévouement et fassent preuve de volontariat débordant. Rappelons que le 14 janvier 2011 a constitué un tournant dans l'histoire de la société civile en Tunisie. La sphère publique, cloisonnée et rigoureusement contrôlée depuis des décennies, s'est soudainement ouverte, laissant aux citoyens tunisiens la possibilité de s'associer, de s'exprimer, et d'agir au sein d'une véritable «société civile». Les questions qui se posent sont de savoir quelle est la contribution des jeunes dans les activités de la société civile et quel est le nombre de jeunes qui sont membres d'associations et qui participent réellement aux diverses activités. Bien que les jeunes Tunisiens aient été sur plusieurs fronts à la fois dès la révolution et continuent à être relativement actifs, leur militantisme reste très peu institutionnalisé. En effet, les jeunes préfèrent s'engager au mode qui leur convient: le cyber activisme. Le rôle des médias en ligne et des réseaux sociaux dans les mouvements de protestation de l'année 2011 a été maintes fois souligné. Néanmoins, faut-il se contenter du cyberactivisme? Est-t-il le moyen le plus efficace dans le volontariat? Il est certain que le travail direct sur le terrain est le véritable engagement. Il est nécessaire d'encourager les jeunes à adhérer aux associations, les soutenir et appuyer leurs efforts. D'ailleurs, beaucoup de jeunes actifs avouent qu'ils n'ont pas été formés pour assurer la gestion des associations ou bien pour organiser les diverses activités et opérations de terrain. Il est donc nécessaire de les assister pour qu'ils enrichissent leurs expériences. Il faut souligner, aussi, qu'il est important, d'encourager les jeunes des quartiers défavorisés à s'engager dans les associations. Notre jeunesse représente un immense potentiel, nos jeunes sont enthousiastes et courageux, il est donc impératif de bien les encadrer, en créant, par exemple, des associations de proximité dans les quartiers marginalisés. Donnons une idée sur l'activité de la société civile dans la petite ville de Rafraf. Bien que démunie de fonds ou de ressources matérielles, la société civile dans cette localité du littoral nord fournit un effort louable pour s'intéresser à l'environnement de chacun: la qualité de vie, la santé, l'éducation, la culture, les loisirs, etc. Citons à titre d'exemple: - Des campagnes de sensibilisation à la santé (dépistage de la HTA et du diabète), organisées au cœur du marché local. - La tenue de journées de lecture avec la collaboration de la bibliothèque locale, les écoles primaires et l'école préparatoire de la ville pour inciter les jeunes à la lecture et prendre part à des ateliers de peinture, de représentations théâtrales . . - La projection de films accompagnée de discussions. - L'organisation de conférences pour les élèves en classe terminale. - La prise en charge de travaux de nettoyage et/ou de rénovation des établissements de l'éducation nationale par des citoyens totalement bénévoles. Il faut noter, par ailleurs, que c'est un effort de jeunes (élèves, étudiants, diplômés..) exclusivement bénévoles et volontaires. C'est un travail à louer malgré le manque de moyens et d'expériences. Ce qui est aussi remarquable, c'est que ces activités ne sont pas limitées à des actions d'aides et de charité, elles sont variées et ciblent différentes catégories de la société locale. Etant jeune moi-même, j'aimerais voir notre jeunesse toujours en action. Il faut lutter contre le désintérêt des jeunes pour le travail associatif considéré comme inutile, puisque non rémunéré.