Gérer un effectif restreint pour accrocher un second succès de rang. Du côté du Parc A, on semble de plus en plus enclin à relativiser, contenir, réfréner ses ardeurs, faire la part des choses, garder la tête froide et globalement positiver en dépit d'une saison à oublier. Avec du recul, la bulle clubiste ne cherche plus seulement des boucs émissaires, des têtes à faire tomber ou des moulins à vent contre qui se battre ! La théorie du complot a laissé place à un optimisme mesuré, sur fond de «mea culpa» global consécutif à des erreurs d'ordre managérial, stratégique et technique. Bref, on n'ira pas jusqu'à dire que tout va bien dans le meilleur des mondes. Mais qu'il faut dorénavant «cultiver son jardin» et privilégier le jeu au détriment du «Je». Le management collaboratif et le travail collégial ont permis de hisser le CA au sommet il y a quelques années sous la houlette de l'ex-président Kamel Idir. Ce n'est pas peu et il s'agit pour l'exécutif actuel de se ressourcer en intégrant ces méthodes porteuses d'espoir et de progrès. Voilà pour le volet sommet de la pyramide. Chapitre objectif sportif immédiat, maintenant que le podium est devenu inaccessible, sorte de chasse gardée d'un trident de postulants. Serait-il si intéressant pour le champion sortant de livrer pleinement bataille et de jeter toutes ses forces dans ce qui reste de la compétition locale, alors que l'alléchant challenge de Dame Coupe va se profiler très prochainement? Est-ce raisonnable au vu d'un effectif qui se rétrécit comme peau de chagrin ? Si l'on penche vers cette thèse, nul doute qu'à force de jouer avec le feu, on risque de se brûler les doigts. Et pour cause, le maintien du Club Africain n'est pas encore assuré (mathématiquement). Même si la victoire face à EGSG a permis au CA de souffler et de retrouver cohésion, accalmie et sérénité. En effet, ce serait réducteur et irresponsable de ne pas prendre en compte la cruelle réalité actuelle. Car dans la déferlante des matches que va se prendre le Club Africain dans la face, au milieu du pain quotidien bien morose de cette Ligue 1, il faut savoir définir ses priorités et ne pas seulement s'en remettre aux «petites fantaisies» qui pourraient très bientôt aiguiser de nouveau l'appétit des supporters. L'habit ne fait pas le moine Bref, il faut d'une part faire la politique de ses moyens. Puis, réévaluer au fil des journées avant de se re-positionner et penser par là même à se renforcer. Car les puristes sont unanimes. Face à Gafsa, le onze aligné durant plus d'une heure ne semblait pas pouvoir rivaliser avec une équipe gafsoise réaliste à souhait. Les jeunes Zemzmi, Ayachi, Diarra, Bouallegui, Jaziri, Trabelsi et autre Laâbidi sont, certes, perfectibles. Mais ça ne mange pas de pain en Division 1 face à des adversaires dont la plupart des joueurs sont de vieux routiers de notre championnat. D'ailleurs, il a fallu que Krol change son fusil d'épaule et intègre Belaïd et Kader Oueslati pour que le visage du CA change radicalement. Maintenant, si le champion sortant veut ambitionner d'accrocher la quatrième place d'ici la fin du championnat, il faudra aussi compter sur tous ses cadres, à l'instar de Nater, Ben Yahia, tout comme Tijani Belaïd repêché récemment. Cet après-midi, à Gabès face à la Stayda, le Club Africain aura forcément besoin d'éléments chevronnés et rompus au haut niveau. L'équipe clubiste reste sur deux revers face à ce même adversaire à Gabès. Il est temps de chasser le signe indien...