En affichant la meilleure cote d'amour, et avec un soutien inconditionnel d'un public en masse, les Tunisiens se montrèrent invincibles et s'adjugèrent méritoirement l'unique billet pour Rio La phase finale, rassemblant onze pays, issue d'un long processus africain pour la qualification aux Jeux olympiques de Rio, et qui s'est tenue sur la magnifique plage de Hammam-Ghézaz du 4 au 8 mai, a permis d'illustrer la popularité croissante du beach-volley en Afrique, particulièrement dans le pays organisateur tant sur le terrain qu'ailleurs. La Tunisie s'est montrée une organisatrice exemplaire, en manifestant passion et dévouement qui ressortent de la vague de volley-ball de plage qui captive le pays. La ville capbonaise s'est avérée être le lieu idéal où les stars de l'Afrique ont pu montrer leur valeur devant la foule enthousiaste rassemblée dans de superbes installations. Quand les normes imposées par la Fivb riment avec une organisation de qualité, une compétition de beach-volley ne peut engendrer que l'administration. Le tournoi de Hammam-Ghézaz en est la parfaite illustration : un événement volleyballistique de taille, le meilleur de l'histoire, des fans passionnés et une ambiance conviviale... Tout cela couplé à des duels d'excellent niveau. La compétition africaine de Hammam-Ghézaz a montré manifestement que même si la Tunisie, champion d'Afrique en titre, a un avantage, les équipes des autres pays, y compris les pays sans accès à la mer ou tout au moins sans la culture des plages, avancent invariablement, obtiennent de bons résultats et ne cessent de gravir les échelons. Des concurrents qui sont plus que jamais au premier plan. La bataille durant une semaine placée sous le signe du beach-volley fut féroce et fantastique. La paire tunisienne Naceur Arafet-Chouaieb Belhadj Salah, motivée et efficace à souhait, a réussi un joli parcours. Elle se montra intraitable face à toutes les équipes présentes sur le chemin jusqu'à la finale où elle trouva son homologue et la coriace paire marocaine. Appréhension pour les Tunisiens de retrouver à l'ultime stade ces rdoutables beachers. Même pas. «Un portrait de nous deux venait d'être fait en Afrique Beach-Volley, aussi, nous ne pouvions pas abdiquer si près de la gloire, déclarait avec humour Naceur Arafet. Mais ce n'est pas la seule clé de notre succès. Le fait d'être tous deux d'excellents serveurs et de bons contreurs à la fois nous a bien aidés dans cette finale, mais en jouant court et plus direct, nous avons déstabilisé nos adversaires. Des Marocains performants certes, qui n'en revenaient pas, prenaient une sévère claque dans cette finale. Tout au long de la rencontre, l'équipe marocaine est restée au contact, même si quelques services précipités lui ont fait perdre des points cruciaux, d'entrée de jeu. Malgré quelques habiles attaques gagnantes, la paire marocaine n'a pu égaler le pourcentage de réussite du phénomène duo tunisien. La voie de Rio s'est dégagée devant la Tunisie. Un exploit, il est vrai attendu, compte tenu de l'expérience acquise des nôtres en championnat du monde des Pays-Bas en 2014, et aux Jeux méditerranéens en Italie 2015, mais aussi de la somme du travail entrepris durant toute une année pour le tournoi africain préolympique sous la houlette de l'entraîneur Faouzi Kalaï. Un succès qui en appellera d'autres. L'Afrique trouve pour la première fois les J.O. à travers des Tunisiens qui ont su ce que veut dire la performance du haut niveau.