Après la formalité Djibouti, les équipiers de Khazri doivent chercher le billet de la CAN face au Liberia. Des réglages restent à faire. Comme il fallait s'y attendre, la finale du groupe A des éliminatoires de la CAN «Gabon 2017» se jouera le 3 septembre prochain à Monastir entre la Tunisie et le Liberia. Les Aigles de Carthage ont toujours leur destin entre les mains pour l'obtention du ticket d'accession directe à la grand'messe continentale, une victoire face au Lone Star suffisant à leur bonheur. Toutefois, ce n'est pas encore gagné, la promenade de santé de vendredi dernier par les chaleurs étouffantes du stade Hassan-Gouled de Djibouti sur une pelouse infâme ne signifiant rien, point de vue football face à un adversaire au foot caricatural. De ce succès devant les Requins de la mer Rouge, on ne peut retenir que les trois points très importants pour se replacer dans la course, pourtant mal engagée depuis la défaite devant le Liberia à Monrovia (0-1), le 6 septembre 2015 pour le baptême du feu de Kasperczak. En effet, l'axe défensif adverse composé de Ali Daoud et Abderrahmane Mohamed était aux abonnés absents, les latéraux se faisaient déborder régulièrement alors que l'attaque était quasi-inexistante, tombant régulièrement, dans le piège du hors-jeu. Bref, c'était d'une facilité déconcertante pour les nôtres. Au-delà de la belle révélation de Naïm Sliti, auteur d'un but et d'une passe décisive, et de la confirmation du talent et du poids de Hamdi Negguez, auteur de deux assists, on peut se réjouir du fait que le onze national ait gardé ses cages inviolées pour la troisième rencontre consécutive (après la double confrontation face au Togo). La performance mérite d'être signalée quand on sait que le talon d'Achille s'appelle défense depuis presque une quinzaine de rencontres où les hommes de Georges Leekens puis d'Henry Kasperczak prennent au moins un but par match.Pourtant, les grosses erreurs ne manquèrent pas vendredi, notamment sur le renvoi de Boughattas vers Jeridi, contraint de prendre le ballon de la main. Un seul pivot, ou plutôt deux ? Maintenant, il faut peaufiner la stratégie des trois défenseurs axiaux soutenus par deux défenseurs d'aile très offensifs, quasiment des excentrés, Hamdi Negguez et Ali Maâloul. En même temps, il faut mettre de l'ordre au milieu où Kasperczak semble hésiter entre un seul pivot ou deux. «On va voir quel système adopter dans l'avenir», a lâché le coach national, entretenant le mystère quant à ses véritables intentions pour le quitte ou double face au Liberia. Aymen Ben Amor, Hamza Lahmar et Wahbi Khazri peinèrent parfois pour trouver leurs repères et leur zone d'intervention dans le secteur médian. Si le joueur de Sunderland sait se placer très près des deux attaquants, Harbaoui et Sliti, en revanche, Lahmar a paru perdre la spontanéité et l'intelligence qui en font un meneur de jeu au sein de son club, l'ESS. Condamné à partir de loin, il s'essoufflait dans les longues percussions, ce qui lui fit perdre de l'efficacité dans le geste final. S'il a évolué avec un seul pivot de métier (Ben Amor) au milieu, en revanche, Kasperczak a paru perdre un joueur en alignant trois défenseurs d'axe pour neutraliser un seul attaquant djiboutien aux ressources plus que modestes. Et c'est ce paradoxe qui lui impose aujourd'hui de rectifier le tir le 3 septembre prochain, quand bien même on sait l'attachement du technicien franco-polonais au 5-3-2 qui date depuis sa première expérience en Tunisie (1994-1998). Au bout du compte, donner aux latéraux au tempérament offensif très prononcé, Negguez et Maâloul, l'opportunité d'apporter leur précieux concours devant sans pour autant affaiblir et faire courir des risques à la défense, voilà l'équation à laquelle le sélectionneur national doit apporter la réponse la plus efficace possible.