Le nombre de candidats au concours de «sixième» et de «neuvième» évolue en dents de scie depuis 2013. De 44.690, le premier passe à 52.954 au cours de cette édition. Celui de «neuvième» n'a guère dépassé les 35.000 ! On sait que les effectifs dans ces deux niveaux ne sont pas négligeables. Les élèves de sixième avoisinent les 160.000. les candidats qui se présentaient pour passer le Dfeeb dans les premières années de son instauration (avant 2000) dépassaient les 140.000 ! Cette évolution reflète ce qui se passe sur la scène éducative et la valse hésitation qui prévaut quant à la clarification de ces étapes d'évaluation. Les responsables reconnaissent qu'il existe, réellement, un dysfonctionnement dans l'appréciation des efforts des élèves par le biais de méthodes pédagogiques appropriées. Une seule et unique étape est prise en compte jusqu'à nos jours : le Bac. Aux yeux de tous les spécialistes, c'est insuffisant. On avait, alors, tenté plusieurs expériences. On avait, ainsi, instauré des examens régionaux en quatrième année primaire. Cette expérience fut vite abandonnée. La sixième est restée scindée entre un examen de fin d'année normal et un concours d'admission dans les collèges. Tandis que la neuvième est toujours facultative sauf pour ceux qui veulent passer dans un lycée pilote. Ces flottements n'ont que trop duré. Il a fallu trancher, une fois pour toute, en faveur d'une option ou son contraire. L'opposition des syndicats a empêché le ministère d'arriver, plus tôt, à une solution radicale. Il semble, aujourd'hui, qu'une sortie de crise soit en vue. Les mesures vont être prises pour instaurer un système d'évaluation répondant mieux aux exigences de la période en cours. Il y aura, en effet, une étape d'évaluation obligatoire en neuvième. Autrement dit, cet examen retrouvera son statut initial. Les élèves de ce niveau seront tenus de passer les épreuves officielles pour passer au cycle secondaire. Il demeurera, en outre, le passage obligé, sous forme de concours, pour l'accès aux lycées pilotes. Entre-temps, le Bac continuera de bénéficier de son statut intangible d'examen national par excellence. Ce nouveau topo opère, de la sorte, une redistribution des cartes, mais laisse beaucoup de questions sans réponse. Au final, on dispose, pour le moment et selon le ministère, de deux étapes obligatoires (le Dfeeb ou «neuvième» et le Bac). On envisage, également, d'«assouplir» les passages entre les niveaux par la réinstauration d'une étape d'évaluation des acquis au niveau de la quatrième primaire. D'un autre côté, la «sixième» sera, elle aussi, une étape évaluative mais sans diplôme. Pourtant, on avait prévu à un certain moment d'en faire un examen de fin du premier cycle de l'enseignement primaire (Efecp). La proposition aurait fait chou blanc. Or, dans la logique, on devrait installer suffisamment d'étapes pour opérer les rectifications nécessaires au moment voulu grâce à des échéances équilibrées. Car, si on attend 9 ans pour effectuer la première évaluation des acquis, il y aura un déséquilibre dans le cursus. Puisque la prochaine évaluation est prévue au bout de 5 ans, au Bac. Dans tous les cas, il reste encore du travail à faire pour prétendre parvenir à des classements honorables parmi les pays les plus avancés. On ne devra plus se contenter de la 60e place sur 65 de Pisa 2012. Notre système mérite mieux.