Les «Lions du Désert», comme on les surnomme, ont démenti les pronostics en obtenant le ticket de la promotion. Mais le plus dur commence pour eux. Incroyable mais vrai ! En cinq saisons sportives consécutives, l'Union Sportive de Tataouine est passée de la ligue amateur (Division 4, saisons 2012/2013 et 2013 /2014), à la Ligue 3 semi-professionnelle (saison 2014/2015), à la ligue 2 professionnelle (saison 2015/2016 et à la Ligue 1 pour la saison 2016-2017. Cette ascension, aussi fulgurante que tonitruante, constitue un exploit historique qui laisse pantois les plus optimistes, prenant de court les meilleurs pronostiqueurs. Un événement sportif que l'on ne rencontre pas dans tous les championnats, exception faite du championnat d'Angleterre. D'ailleurs, les fans tataouinis se plaisent à comparer l'UST à l'équipe anglaise Leicester City qui a bousculé cette saison la hiérarchie du football anglais. «C'est comme dans un rêve, avoue Farhat Ksiksi, l'un des joueurs les plus sympathiques de cette séduisante équipe de Tatouine. Notre objectif de départ était le maintien et rien que le maintien et la mise en place d'un groupe solide, soudé et expérimenté capable de s'imposer et de caresser des espoirs plus grands et d'être plus ambitieux pour les années à venir. Ce n'est qu'au milieu du parcours de la première phase du championnat et surtout à sa fin que nous nous sommes rendus compte que nous pouvons rivaliser avec les prétendants désignés pour jouer les premiers rôles pour la qualification au play-off et l'accession. A partir du moment où nous avons cru que c'était largement dans nos cordes et à notre portée, rien n'a pu nous arrêter. Ce qui n'était qu'un rêve au départ est devenu réalité». Justement, comment ce rêve est devenu réalité le 3 juin 2016? La meilleure explication vient de Mustapha Louhichi, président du comité des sympathisants du club. «Quatre facteurs clés conjugués ont été derrière cet exploit de grande envergure qui restera dans les annales. Un comité directeur entièrement dévoué, un entraîneur qualifié, des joueurs assez doués et un public en or qui a tout sacrifié. Tous ont travaillé en pleine harmonie, avec un réel esprit de famille. Cette accession, impensable il y a quelque temps, est le fruit de ce travail collégial. Oui, Tataouine peut être fière de la naissance d'une grande équipe qui peut être la grande révélation du championnat 2016/2017». Pourtant la mission n'était pas de tout repos, financièrement notamment avec des milliers de kilomètres parcourus entre Sfax, Jendouba, Béja, Radès, Tozeur et Tunis pour jouer chaque fois sur un terrain différent. Le mérite d'avoir pu passer sans encombre cet obstacle majeur revient à un comité directeur entièrement acquis à la tâche à laquelle il a été élu, avec à sa tête un président, Mohamed El Ghoul, qui n'a pas lésiné sur les moyens pour être le principal artisan de cette ascension éclair de la quatrième à la première division. Et qui se montre de surcroît assez courtois et ne revendique pas tout le mérite de cette réussite. «Moi, je ne suis qu'un maillon de la chaîne. Il faut féliciter d'abord le staff technique, les joueurs, les supporters, les comités des sympathisants à Tunis et à Paris et les autorités régionales et à leur tête le gouverneur de Tataouine. Tous ont œuvré pour la réussite de notre mission, tous ont contribué à cette liesse populaire que le football a donnée à la ville de Tataouine qui est aujourd'hui une ville heureuse, une ville comblée». Sans oublier bien entendu le principal artisan de cet exploit cousu de main de maître sur le terrain, l'entraîneur Ahmed Dridi. Ancien joueur à l'UST, jeune mais doté d'un sens de la communication très développé, grand meneur d'hommes et bon gestionnaire de groupe, il a su faire d'un ensemble de joueurs de second plan et pas très connus dans le paysage sportif, un bloc solide comme un roc, animé toujours de cette volonté de bien faire et de cette rage de vaincre qui caractérisent les grandes équipes. «Cette accession est le fait logique de la continuité et de la volonté, confirme-t-il. Il n'y a que le sérieux qui paie à tous les niveaux. Comité directeur, joueurs, staff technique, public, tous n'ont guère rechigné à la besogne, et ont vraiment donné le meilleur d'eux-mêmes. Le potentiel humain et les qualités techniques viennent en deuxième position». Si une chose est sûre, c'est que Ahmed Dridi demeurera à la tête des Lions du Désert» la saison prochaine pour continuer la belle œuvre qu'il a si bien entamée.