Okbi a eu une carrière riche comme joueur avec les seniors de la JSK en division nationale depuis 1985, puis dans les pays du Golfe, en Arabie Saoudite et au Qatar, respectivement les clubs Al-Ahly Jeddah ( 1993-1995) et Al-Rayyan (1995/1996). Il a fait partie des différentes sélections nationales. De retour à son club d'origine, il a participé au maintien de l'équipe en 1997 puis il a obtenu avec l'équipe la 4e place à la fin de la saison 1997/1998. Il a également brillé en tant qu'entraîneur de plusieurs clubs dans les pays du Golfe : Najran (Arabie Saoudite) ou en Tunisie : ESHS, JSK, USM et SG. Il a assuré l'ascension de son club Kalbaâ (Emirates) en D1. La découverte du football professionnel avec le club d'Al-Ahly Jeddah a permis au défenseur aghlabide de remarquer l'importance des moyens financiers et la qualité de l'infrastructure. La différence est certaine. Et Mourad Okbi de souligner : «J'ai entamé ma carrière en Arabie Saoudite avec Nabil Mâaloul et Abdelkader Belahsan. Cette expérience professionnelle m'a permis de côtoyer des joueurs de grande qualité et de différentes nationalités. La présence d'entraîneurs célèbres comme Scolari et Cabral a amélioré la qualité du football et la formation des joueurs. Les joueurs sont recrutés compte tenu de leur expérience et de leurs qualités athlétiques et techniques. Ce choix s'explique par la complémentarité des dirigeants des clubs avec les responsables sportifs. Cette stratégie est manifeste grâce à la qualité des équipements sportifs et des budgets des clubs. A ceci s'ajoutent le fair-play, notamment la discipline des joueurs et le comportement correct des supporters». Le grand dérapage ! Pour ce qui est du championnat tunisien, Okbi avoue que l'adoption du professionnalisme sans assurer les moyens sportifs nécessaires et la formation des entraîneurs a été une «catastrophe» notamment pour les «petits» clubs. Les différentes formules de championnat ont touché la crédibilité de la compétition. Des manières malsaines truquent les résultats des rencontres. «Mon retour en championnat tunisien était une déception à cause de la régression de la qualité du jeu et l'excès d'agressivité de la part des joueurs et des responsables. Des facteurs antisportifs sont devenus une pratique courante. J'ai préféré la retraite malgré ma participation honorable avec l'ESS en 1999 en remportant la Coupe des clubs vainqueurs de Coupes et la Supercoupe. Je pense qu'on doit revoir les règlements du professionnalisme en Tunisie et s'occuper des terrains sportifs. C'est aberrant de voir des joueurs professionnels s'exposer au risque de blessures graves à cause de la qualité désastreuse de nos terrains. Le niveau du championnat pourra s'améliorer à condition de s'orienter vers la formation des jeunes, d'améliorer les terrains et de trouver des ressources budgétaires durables afin d'éviter les crises financières. Des réformes qui demandent beaucoup de courage et de volonté de la part des responsables».