Ministre de l'Emploi : 12 000 demandeurs d'emploi recrutés dans le secteur privé    Gafsa : le « lézard Rouge » signe son grand retour    Dernier délai pour les déclarations d'impôt sur le revenu non commercial fixé au 25 mai 2025    Hakim El Karoui: La France sans immigrés? Chiche    Gérard Depardieu jugé coupable d'agressions sexuelles sur un tournage    La municipalité de Sfax lance un projet pour améliorer les infrastructures et les services à la plage du Casino (photos)    Forte demande et prix en baisse : l'Aïd se prépare déjà à Béja (Photos)    Le déficit de la balance commerciale a presque que doublé en quatre mois    Bilel Sahnoun président du conseil d'administration de la Fédération Arabe des Marchés de Capitaux    SAH Lilas enregistre un bénéfice record en 2024    Tunisie–Italie : l'ARP examine un accord sur l'échange des permis de conduire    Richard Gere, Bekhti, Bardem... Une tribune contre le génocide à Gaza fait trembler Cannes    Crise à Tripoli : Ghazi Moalla analyse l'escalade militaire et ses implications politiques en Libye    Aldabaiba salue la réussite des ministères de l'Intérieur et de la Défense dans l'instauration de sécurité à Tripoli    Tunisie : la jeunesse comme levier politique, le pari assumé du président Saïed    Nafti conduit la délégation tunisienne à la conférence onusienne sur le maintien de la paix    IACE: La diversification des sources d'énergie pour faire face à un déficit énergétique inquiétant    388 morts enregistrés en Tunisie depuis le début de l'année    Lancement de la première campagne nationale de sensibilisation aux cancers de la peau    Tunisie : Fortes pluies et orages attendus mardi sur l'ouest et le centre du pays    Non, TF1 n'a jamais diffusé cette vidéo sur le vaccin du Covid : Un faux journal pour une vraie intox    Ammar Mahjoubi: A Dougga    Tripoli en crise : l'Ambassade de Tunisie lance l'alerte    Décès de l'écrivain tunisien Bannani Mizouni à l'âge de 63 ans    Vente militaire géante entre les Etats-Unis et les Emirats : plus de 1,4 milliard de dollars    Tripoli sous tension : l'ambassade de Tunisie appelle ses ressortissants à la prudence    Fin des affrontements à Tripoli : le gouvernement d'union Libyen revendique le contrôle et promet la stabilité    Le Chef de l'Etat défend Tunisair : Réformes oui, cession non !    Horoscope du 13 mai 2025 : une journée de révélations et d'audace pour tous les signes    Le Chef de l'Etat reçoit ministre de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche maritime : Saïed appelle à une reprise en main des terres agricoles de l'Etat    Kaïs Saïed appelle à une vision nationale globale pour instaurer la justice sociale en Tunisie    Le ministère des Affaires culturelles dément avoir supprimé les aides aux artistes    Un an après son arrestation, Amnesty International réclame la libération immédiate de Sonia Dahmani    Riadh Choued annonce un plan de recrutement de 20.000 fonctionnaires d'ici 2026    Appels à projets pour la Biennale des Imaginaires Numériques 2026 : art, technologie et création émergente au cœur de l'édition    La Traviata à Tunis : Haruo Kawakami illumine la scène de l'Opéra dans une coproduction tuniso-italienne    Meilleur habit traditionnel africain: Lamis Redissi Miss Monde 2025 lauréate du premier prix    Finales rugby à XV 2025 : doublé pour Jammel avec les titres masculin et féminin    Deux experts de l'UNESCO en Tunisie pour évaluer le géoparc de Dahar    Ligue 1 – 29e journee : L'EST puissance 34    L'ASG valide au forceps : Ils l'ont fait !    La ville de Bizerte fête la 2e édition du « retour des Phéniciens »    Corruption financière : peines confirmées dans l'affaire Carthage Cement    Ousmane Dembélé élu Meilleur Joueur de Ligue 1    L'Espérance Sportive de Tunis recevra le trophée du championnat jeudi prochain    Heure du match d'Ons Jabeur au tournoi de Rome    Finale de la Coupe de Tunisie de volley-ball : billetterie et points de vente    Masters de Rome : Ons Jabeur qualifiée sans jouer, en attendant Paolini ou Sun    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Aquaculture en Tunisie : Le poisson dans tous ses états
Publié dans La Presse de Tunisie le 05 - 01 - 2024

Une visite au marché central de Tunis, un dimanche, nous a donné une idée de ce que représente le poisson pour les Tunisiens qui en sont friands. Restent les prix qui rebutent plus d'un.
Le 13 décembre dernier, l'Institut tunisien des études stratégiques (Ites) avait préconisé, au niveau de l'orientation générale, la nécessité d'explorer toute l'opportunité qu'offre le domaine maritime qui est une source de croissance économique.
Un spécialiste en la matière a bien voulu nous préciser que «le littoral tunisien s'étend sur près de 1.570 km. Si l'on y ajoute les îles, îlots, ports et autres, ce linéaire avoisinerait les 2.300 km et plus de 96 mille km2 d'espaces maritimes.
Augmentation sensible
La Tunisie dispose d'atouts extrêmement importants, en termes de «patrimoine naturel marin» et de ressources marines vivantes et non vivantes pouvant, en cas d'exploitation efficace, permettre au pays de renforcer ses capacités de développement».
Une visite au marché central de Tunis, un dimanche, nous a donné une idée de ce que représente le poisson pour les Tunisiens qui en sont friands. Restent les prix qui rebutent plus d'un. Certains, faute de moyens, achètent par pièce pour satisfaire leur envie. C'est ainsi.
La qualité, comparativement aux prix (il manque beaucoup d'étiquettes !), le type de poisson qu'on propose, la fraîcheur de ce qu'il y a sous la première couche de laquelle le poissonnier, doigts lestes et agiles, tire quelques unités qui ont vécu une meilleure fraîcheur, sont des éléments qui demandent bien des précisions. Comme le poisson congelé qu'on omet de le préciser et que l'on vend au prix du frais. Ou encore du poisson d'eau douce exposé dans la catégorie du... mérou. D'autres portent des noms dont on n'a jamais entendu parler, auxquels on accole le nom d'une région. Vrai ou faux, c'est aux responsables des lieux de veiller au bon ordre des choses.
Pour avoir quelques indications, il fallait en demander au vétérinaire de service ou au responsable du marché. Les bureaux étaient vides. Un gardien nous avait précisé «qu'ils effectuaient une tournée d'inspection». De guerre lasse, nous avons abandonné.
Un jeune poissonnier, l'air dégourdi, a bien voulu nous confier que « la Tunisie exporte beaucoup de poissons. Il y a des pays qui achètent à l'avance notre production, quelle que soit sa qualité. N'était l'élevage, le poisson aurait atteint des seuils inacceptables».
Ils sont bien au courant ces jeunes et ils n'ont pas essayé de nous fourguer les jérémiades habituelles des aliments et des intrants. Et c'est bien vrai.
Certes, il y a des augmentations de prix qui ont anormalement progressé, après les histoires du Covid-19 qui a tout ralenti, mais pour un produit tunisien, c'était trop brusque et cela a considérablement réduit la quantité vendue.
Un substitut idéal
Le Tunisien, d'après les statistiques, consomme près d'une douzaine de kilos/an en moyenne. Cela dépend des lieux bien entendu. A Kerkennah, dans certaines villes côtières où la production est assez importante, cette moyenne augmente. Bien entendu, elle n'atteint pas la moyenne mondiale qui tourne autour d'une soixantaine de kilogrammes avec des pointes pour les Japonais (35 kg) et les Sud-coréens (55 kg).
Considérant l'augmentation des prix des viandes rouges et accessoirement des viandes blanches qui enregistrent de temps à autre des virées surprises vers le haut, le poisson pourrait alléger le coût du panier des consommateurs. Cholestérol en moins et protéines, calcium, acides aminés vitamines A, B, D..., zinc, autres minéraux, etc. C'est un substitut tout trouvé pour allier apport utile et coût moindre. A condition, bien entendu, d'en produire plus.
Indépendamment du fait que le poisson, source primaire de protéines, peut être d'un apport certain pour rapporter des devises étrangères dont le pays a besoin. D'après les derniers chiffres, les exportations se sont hissées à 22,5 mille tonnes, pour une valeur de 497 MD, à fin août 2023, alors que les espèces les plus prisées à l'étranger sont les poissons (9,7 mille tonnes), les crustacés (6 mille tonnes), les conserves et les semi-conserves (5.000 tonnes).
Doubler la production
Autre avantage, la sécheresse n'a pas de prise, pour le moment. Les changements climatiques, qui semblent s'acharner sur toute la planète, même si, à la longue, cela finira par agir sur la température de l'eau de mer, en précipitant la fonte des glaciers et en provoquant des phénomènes assez conséquents. Pour ce qui nous intéresse, les espaces où l'on pourrait élever du poisson sont là et il suffit de s'y mettre.
D'après le jeune poissonnier qui travaillait dans un centre d'aquaculture et qui s'est converti en vendeur de poissons pour exploiter l'autorisation ou la location de l'étal laissé par son père décédé, «nous pouvons doubler la production actuelle». Et de poursuivre, «la Tunisie est capable de doubler sa production aquacole d'ici les deux prochaines années, si elle parvient à lever les obstacles entravant le développement de ce secteur».
L'infrastructure est là
L'aquaculture en Tunisie est une activité très ancienne qui remonte à l'époque romaine, comme l'attestent les mosaïques exposées au musée du Bardo. L'expérience tunisienne dans ce domaine remonte aux années 1960. Initiée par le secteur privé, elle a débuté avec l'élevage de la moule méditerranéenne, de l'huître sur tables fixes à Bizerte.
Les installations ont été transférées à l'Office national des pêches (ONP) qui a continué ces activités et a commencé la construction d'étangs dans les lagunes de Monastir et de Tunis et a débuté conjointement avec l'Instop (Institut national scientifique et technique d'océanographie et de pêche, Instm actuellement), l'alevinage de certaines retenues de barrage par les alevins de diverses espèces et leur exploitation par la pêche (carpe commune, mulet à grosse tête, mulet, etc).
A partir de 2003, une nouvelle activité aquacole a vu le jour, avec l'adoption de nouvelles techniques d'élevage. L'expansion de l'élevage en cages flottantes et submersibles du loup et de la dorade.
Alevins et aliments se font principalement par importation de l'étranger (France, Italie...). C'est là où nous devrions effectuer des recherches pour alléger les charges et agir sur les prix.
La Tunisie ne manque pas de talents
Une start-up tunisienne «AquaDeep» vient de remporter le prix de l'innovation dans la recherche aquacole de la FAO et la Cgpm. Un prix de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et de la Commission générale de la pêche en Méditerranée (Cgpm) qui récompense l'innovation régionale dans le domaine de la pêche et de l'aquaculture. «La start-up tunisienne a développé un système de comptage des larves et de suivi des populations d'élevage du jour zéro jusqu'à la fin de leur cycle de production».
De ce fait et considérant des éléments extrêmement positifs qui ont été mis en relief par bien des responsables depuis un bon bout de temps déjà, la production de poissons est en mesure de doubler et de couvrir très avantageusement les besoins de la consommation locale et d'accroître les quantités destinées à l'exportation. Deux alternatives qui intéressent particulièrement un pays qui veut « compter sur ses propres moyens » pour sortir du marasme économique qu'il connaît et qui bloque bien des rouages.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.