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Le parti de l'instinct européen
Le bloc-notes: Marée xénophobe
Publié dans La Presse de Tunisie le 03 - 09 - 2010


Par Soufiane Ben Farhat
Les préjugés sont plus forts et résistants que les évidences. Rob de Wijk en a fait état dans un article intitulé «L'Union en panne de leaders». Rob de Wijk est chroniqueur, directeur du Centre d'études stratégiques de La Haye et professeur de relations internationales à l'université de Leyde. Dans son article, il démonte les mécanismes du déclin de l'Europe : "Une autre explication du déclin est l'extrême vitesse de circulation des informations : les hommes et femmes politiques courent d'un battage médiatique à l'autre, ce qui empêche toute réflexion approfondie pour des solutions durables aux problématiques qui se posent. De plus, les leaders manquent souvent de connaissances et de perspicacité. Par conséquent, il leur est difficile de justifier la nécessité des mesures politiques contestées. Prenez l'exemple du vieillissement de la population. Pour l'instant on compte encore quatre actifs pour un retraité dans l'UE. En 2040, ils ne seront plus que deux actifs par retraité. Il faut donc des immigrés pour compenser ce vieillissement démographique.
Selon Eurostat, 40 millions d'immigrés entreront dans l'UE d'ici 2050, permettant ainsi de compenser en partie les effets de la faible natalité et de l'augmentation de l'espérance de vie. Et pourtant, les politiciens veulent freiner l'immigration. Or, sans augmenter le nombre d'immigrés, le déclin de l'Europe s'accélérera. Espérons que la crise financière fasse comprendre aux hommes politiques qu'il faut renverser la tendance négative. Pour ce faire, ils doivent réussir à travailler ensemble et mobiliser la capacité d'innovation des Européens afin d'adapter l'UE aux temps qui changent".
Pourtant, on fait aujourd'hui en Europe la chasse à l'immigré comme on faisait au Moyen-Age la chasse aux sorcières. Un peu partout en Europe, essaiment les mouvements islamophobes, anti-africains, antimaghrébins, anti-arabes, anti-asiatiques, xénophobes et racistes. En début d'année, faisant l'objet d'une âpre chasse à l'homme, mille cent vingt-huit immigrés, en majorité des Africains subsahariens, ont quitté les environs de Rosarno en Calabre, au sud de l'Italie. Les faits étaient tellement graves que le pape Benoît XVI est passé outre le texte préparé pour la prière de l'angélus: "Un immigré est un être humain, différent par son origine, sa culture et sa tradition, mais il est une personne qui jouit de droits et devoirs et qui doit être respectée", avait rappelé le souverain pontife à la foule massée place Saint-Pierre au Vatican.
Et l'on apprend depuis quelques jours que L'English Defence League (EDL), qui rassemble notamment des Sikhs, des juifs et des homosexuels hostiles aux musulmans, s'allie à d'autres mouvements européens représentant une nouvelle vague d'extrémisme de droite sur le continent. Ils comptent défiler en octobre à Amsterdam pour défendre leur héros, le leader xénophobe néerlandais Geert Wilders.
Composée essentiellement de hooligans, l'English Defence League est "tout simplement" une milice antimusulmane. Le rassemblement de soutien à Geert Wilders, célèbre pour ses positions anti-immigration en général et anti-Islam en particulier, est prévu en octobre à Amsterdam. Devraient également y prendre part la Ligue française de défense et la Dutch Defence League, ainsi que divers militants et formations islamophobes venus de toute l'Europe.
Au bout du compte, c'est une espèce d'attentat permanent contre la convivialité en Europe. Le fléau est devenu même intra-européen. La tragédie des Roms en France en est témoin. Et ce n'est qu'un début sur la voie de l'éveil de vieux démons ravageurs.
Les politiciens y sont pour beaucoup. Ils n'en sont pas à leurs premières campagnes de ratissage large de l'opinion et des foules en la matière. Mais là ils ruent carrément dans les brancards. Abandonnant le politiquement correct prudent, ils s'installent dans le dérapage conscient. En quête de légitimité dans cette phase critique de la crise financière, économique, politique, institutionnelle et de confiance, ils s'avisent de cajoler les pulsions primaires. Privilégiant le parti de l'instinct plutôt que celui de l'intelligence, ils caressent dans le sens du poil de la bête.


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