Entre historique de leurs batailles épiques sur fond de tensions et actions magiques, plongeons dans l'avant-match CA-ESM. Un rapide flash-back nous rappelle que les deux explications de la saison passée en championnat furent les duels de tous les superlatifs : l'une des meilleures défense face à une arrière-garde prenable. La révélation de la saison contre la déception de l'exercice. Un club qui brasse large face à une jeune équipe au budget beaucoup plus modeste. Et surtout, deux techniciens que tout sépare de par leur historique (Krol-Kouki): l'un, charismatique et précédé d'un palmarès éloquent. Et l'autre ayant encore tout à prouver avant d'ambitionner jouer les premiers rôles un jour. Ce qui ne tardera pas à arriver s'il persévère dans cette voie. En effet, pour un coup d'essai, ce fut un coup de maître, du grand art ! Mohamed Kouki mate le CA par deux fois, se montrant indéniablement plus fort. Du temps s'est écoulé depuis. Le CA a vraisemblablement mûri. Il est averti. L'ESM ne plaisante pas et ses ambitions sont légitimes. Sans être spectaculaire, cette formation est vivace, rigoureuse, studieuse et appliquée. Pour la contrecarrer, le CA doit absolument soigner la récupération et le placement défensif. Maîtrise : le maître-mot C'est d'ailleurs ce à quoi s'est attelé Kaïs Yaâkoubi récemment. L'organisation tactique a été repensée avec des relances courtes et mieux maîtrisées. Un bloc bas qui permet d'éviter les rushs fulgurants dans le dos des latéraux, et des sentinelles plus avisées au ratissage. Même les médians-avants doivent participer à l'effort de récupération-relance en revenant au charbon avant de penser à la construction. Voilà pour le volet sécuritaire et amorces offensives. Sauf que pour s'imposer, il faut aussi marquer. Là, le staff technique sait pertinemment que c'est dans le cœur du jeu que tout se passe, et que tout doit aller vite. Les séquences de conservation de balle ne doivent pas s'éterniser pour surprendre, tout comme le CA l'a été face à ce même adversaire, la saison sortante. Jeu court, renversements, permutations (pour déverrouiller le bloc des Miniers), maîtrise du tempo, tout doit y être. Bref, il est tout de même rassurant que ce «refrain» a été répété à maintes reprises lors des récentes répétitions. Avec un Wissem Ben Yahia dans une position médiane plus avancée (pour servir le jeu), un Khelifa n'évoluant plus dos au but, un Srarfi mieux soutenu, un Besson efficace et un Chenihi plus réactif, la transition milieu-attaque serait forcément plus fluide. Reste le cas Khlil, un joueur au talent indéniable, mais qui doit retrouver son poste de prédilection et ne plus être sacrifié dans l'axe de la défense. C'est d'ailleurs pour cette raison que Fakhreddine Jaziri a été recruté. Globalement, s'il espère passer en demi-finale, le CA ne doit pas seulement focaliser sur une possession de balle outrageuse, mais se concentrer sur les maillons faibles adverses pour déséquilibrer à terme les Miniers. Le passage au dernier carré passe par un surcroît de lucidité.