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Les drames de la publicité gratuite
Politique commerciale
Publié dans La Presse de Tunisie le 23 - 08 - 2016

Il est des moments où la direction d'un joaurnal hésite et ne sait plus quel parti prendre : dénoncer ou se taire. Mais quand le phénomène atteint des proportions dramatiques qui nuisent horriblement à l'intérêt du citoyen, notre silence devient complice. Jamais La Presse ne jouera sur ce terrain.
On a depuis toujours entendu parler de publicités loyales et d'autres qui le sont beaucoup moins, donc déloyales, ou mensongères si l'on préfère. Par définition, s'il est permis de le dire, une publicité déloyale est celle qui, sur un média quelconque (radio, télévision, journal), vante à l'excès les qualités d'un produit qui n'en a point. Cette manière d'agir, consistant à induire sciemment en erreur le consommateur, n'a qu'un seul nom possible : délit ! Donc, en principe, passible d'une amende, sinon d'une peine quelconque. Or, si le citoyen se tait, qui va donc mettre en branle la machine judiciaire ? Comment voudriez-vous que la Justice intervienne dans une affaire dont elle n'a guère entendu parler ? C'est l'évidence même. D'ailleurs, sans méchanceté aucune, on va dire que le citoyen, tant qu'il se tait, reste l'unique complice — et la seule victime — de son propre malfaiteur. Pardon, mais il l'aura voulu.
Il importe ici de rappeler une chose qui a tout l'air d'une lapalissade tant elle est évidente, à savoir que l'annonceur d'un produit paie la publicité, elle n'est pas gratuite. En matière de pub, le journal, la radio et la télévision sont aussi des commerçants qui vendent des espaces ou des plages horaires. Logique. S'il se trouve maintenant que la publicité en question est mensongère, ce n'est pas au média concerné de la refuser. De quel droit ? Et pourquoi ? Comment peut-il flairer la mauvaise foi ? La loi, en matière de pub, interdit le tabac, l'alcool et tout ce qui, de près ou de loin, touche à la pudeur, aux mœurs, voire aux croyances du citoyen. Là, commencent l'interdit, l'illicite ou l'illégal. Tout le reste est permis du moment que c'est de bonne guerre.
Seulement voilà, la pub, en Tunisie, s'est parfois tellement ridiculisée elle-même que ses annonceurs sont devenus la risée de tous. Il y a juste quelques petites années, pour un même produit, un tel publiciste a écrit : «Elu produit n° 1 de l'année». Son concurrent, proposant exactement le même produit, a surenchéri en écrivant : «Nous sommes consacrés n°1 de l'année» ! La double et même publicité grotesquement mensongère a fait éclater de rire le Tout-Tunis. Ici, une seule question s'impose : mais qui vous a consacrés n°1 ? Qui ?
Rappelons-le encore : ces gens-là paient leur pub. Ils paient. La suite, c'est leur affaire, leurs problèmes. Mais que dire maintenant lorsque la publicité est, de plus, gratuite ? Quand on a l'audace et l'insolence d'abuser de la crédulité des citoyens à travers une pub payante, comment ne pas le faire par le biais d'un «média» complètement gratuit ? Oui, vous l'avez deviné, nous pensons au réseau Facebook. Le nom arabe donné à cette Toile dit très bien les choses : site de communication sociale. Ce n'est pas mal du tout. Les gens font connaissance, deviennent virtuellement amis (ils ne se connaissent même pas en réalité), s'écrivent, se font mutuellement des éloges et des commentaires ; les femmes en profitent pour balancer périodiquement leurs photos en vue de recueillir des centaines de «J'aime» (il paraît que c'est formidable pour le moral) ; les hommes politiques en profitent pour invectiver, dénigrer, critiquer et annoncer leurs campagnes ; d'aucuns se plaisent à jouer les intellectuels alors qu'ils ne réussissent pas une seule phrase correcte ; mais aussi pour débattre de certains sujets. Non, ce n'est pas mal du tout. Jusqu'ici, FB ne présente qu'un seul inconvénient : tout le monde est à nu, tout le monde sait avec une quasi-certitude ce que fait l'autre et ce qu'il pense. Osons le dire : FB est devenu un forum d'idées par excellence.
Mais que ce réseau si-gentil-si-innocent soit devenu un espace de publicité aussi gratuite que mensongère, bonjour les dégâts ! Et n'allez surtout pas penser que nous sommes jaloux de FB en raison de ces pubs gratuites : la notoriété et la réputation de La Presse sont telles que rien ni personne ne peut tirer le tapis sous nos pieds. Pardon, mais c'est comme ça. Où sont les dégâts ? Les voici. Le 15 juillet dernier, sur ces mêmes colonnes, nous publiions un article intitulé : «Une Omra scandaleuse». En deux mots, c'est l'histoire d'une prétendue gérante qui a roulé dans la boue un groupe d'une trentaine de personnes en partance pour les lieux saints. 4 200 dinars par tête, sans guide, sans moyen de transport convenable à Médine, une soirée dans le désert saoudien sans nourriture ni eau, et, pour terminer en beauté, ses victimes sont obligées de mendier à l'aéroport de quoi payer leur retour à Tunis. Premier scandale : notre article ; deuxième scandale : le ministère du Tourisme est saisi de l'affaire ; troisième scandale : la Justice vient d'en être saisie par le truchement d'un avocat engagé par les plaignants. Trente personnes jetées, la nuit, en pâture aux loups et aux scorpions en plein désert saoudien ! Les mots nous brûlent les lèvres : ce ne sont pas de simples dégâts, c'est un guet-apens, c'est un crime ! Trente personnes ont failli y laisser leur vie à cause d'une publicité gratuite. Imaginez un peu leur désarroi, leur frayeur, leur cauchemar !
Nous ne sommes pas des «Justiciers dans la ville», mais notre sensibilité d'êtres humains (et notre devoir d'informer) nous pousse à formuler un vœu : celui de voir la Justice tunisienne sanctionner sévèrement toute entreprise commerciale qui s'amuse à faire de la publicité mensongère sur le site FB. Mettre en danger la santé ou la vie des citoyens, ce n'est plus de la communication sociale, c'est un crime, Messieurs !
A notre connaissance, tout crime appelle un châtiment.


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