Un cocktail de poésie chantée, de folklore et des spectacles inspirés du patrimoine populaire sont au menu de la première session d'un festival haut en couleur. Dévoilé au cours d'une conférence de presse, le programme de la première édition du Festival des arts populaires est une mosaïque de manifestations d'expressions diverses dont le fil conducteur est le patrimoine oral. Près d'une quarantaine de poètes populaires, de chercheurs et de critiques invités des quatre coins du pays ont d'abord pris part au premier colloque national de la poésie populaire. Durant les trois jours du conclave, les participants s'appliqueront à «confectionner le premier dictionnaire de terminologie de poésie orale, dans le but de l'unifier», annonce non sans fierté, Houda Kchaou, coordinatrice générale de Sfax Capitale de la Culture Arabe, manifestation mère. Il s'agit de la concrétisation d'un rêve longtemps caressé par les générations précédentes de poètes, comme l'ont souligné Mohamed Anouar Lejmi, directeur de la première session, et Ridha Besbes, poète et figure de proue de la culture dans la région : «L'idée conçue par Ahmed Mallek, Nasreddine Amri, Miled Ben Mesallem, poètes précurseurs, a été par la suite relayée par d'autres ardents partisans, comme Salem Dlonci», apprend-on Outre le colloque et les ateliers quotidiens, des rencontres poétiques sont au menu du festival, dans les délégations rurales d'Agareb et de Thyna, deux des pépinières de poètes de Tunisie. Construit à partir de la veine patrimoniale, le programme du Festival des arts populaires de Sfax propose un bouquet de spectacles bariolés et rythmés à souhait. C'est le spectacle Fellaga de Nasreddine Chebli qui ouvre les festivités avec «une œuvre composite construite autour du thème de la résistance, englobant à la fois le présent mais également le passé, en hommage aux partisans qui ont combattu l'occupant, dont bon nombre sont tombés sur le champ d'honneur. L'œuvre, en partie d'inspiration patriotique, restitue leurs émotions, leurs aspirations et leurs soucis», précise Anouar Lejmi. Mardi prochain, c'est le tour du spectacle «El Margoum». A l'image de ce tapis arabo -berbère, typiquement tunisien, le spectacle de Nôoméne Châari, tout en se prévalant de son authenticité, se veut vif, alerte et enjoué. C'est une fresque de chants puisés dans le patrimoine de différentes régions du pays, à tel point qu'il est qualifié de carte du patrimoine populaire en Tunisie. «Nejmet El Mahfel» (Star du cortège) est également un spectacle panaché, un mariage assorti entre la poésie improvisée et chantée sur fond musical réunissant, tambour, fifre et flûte, avec la participation d'un groupe de danse traditionnelle, pour compléter les tableaux harmonieux consacrant l'union naturelle entre trois arts dissemblables mais faciles à apparier dans une mixture sublime favorisée par l'alchimie des sonorités, du rythme et de la musicalité qui constituent l'essence même de la poésie, du chant et de la danse. Une troupe algérienne s'est invitée, également, à la fête. Il s'agit de la Troupe du patrimoine et du folklore de Mostaganem, sous la conduite de Habib Jouabri, qui se produira au Complexe culturel Mohamed Jamoussi où elle compte plaire et séduire à travers une composition chorégraphique où se côtoient les danses sahraouie, kabyle, oranaise ..., dans un spectacle dédié à l'authenticité. Au programme, également, le spectacle «Arts de la mer»qui tente de sortir des sentiers battus, faisant du patrimoine lié à la mer son thème principal. Dans leur quête ardue à la fois d'authenticité et d'originalité, Majdi Sassi et les troupes partenaires, dont il coordonne les contributions et les prestations, se focalisent sur les arts et le patrimoine en lien étroit avec les activités maritimes pour sortir une prestation innovante avec un brassage du legs culturel et de compositions actuelles. Enfin, une soirée «Hadhra». Pour des raisons liées à la logistique, c'est le seul spectacle programmé la veille de l'Aïd, en plein-air, à Bab Diwan. Les trois troupes de musique soufie qui vont se produire, sous la direction de Sami Taktak, Abderrazak Mâalej et Morched Boulila, présenteront leurs répertoires musicaux appartenant aux types Issaouia et Aouamria, avec des touches innovantes des points du vue décor et mise en scène.