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«La passion de toute une vie»
L'invité Du Lundi: Walid Ktila (Champion paralympique en course sur fauteuil roulant) :
Publié dans La Presse de Tunisie le 03 - 10 - 2016

Comment avez-vous débarqué dans ce sport, la course sur fauteuil roulant ?
J'ai débuté ma carrière en 2003. C'est l'entraîneur Ridha Soudani qui m'a détecté. Il m'a orienté vers la discipline de la course sur fauteuil roulant. J'étais hésitant au départ. Il m'a dit d'essayer d'abord et d'en juger par la suite. J'ai essayé et j'ai mordu à l'hameçon.
Comment s'est passé votre entretien d'embauche, avec Ridha Soudani? Etiez-vous séduit dès le départ?
J'ai attrapé une méningite à l'âge de 2 ans, ce qui constitue la cause de mon handicap. Chose qui n'est pas évidente à accepter pour un adolescent de 15 ans. Au début, j'ai décliné l'offre. Mais il s'est montré insistant, voire convaincant. Il m'a dit une fois : «Mais qu'est-ce que tu perds, Walid, si tu essayes?». J'ai essayé et j'ai fini par prendre goût à la course.
Qu'est-ce qui vous a motivé pour accepter l'offre de Ridha Soudani?
Dès ma tendre enfance, je rêvais de faire quelque chose d'important dans ma vie. J'ai toujours voulu devenir célèbre et que les gens me reconnaissent comme personnage public. C'est cette envie qui m'a poussé à faire ce sport et surtout à me surpasser dans chaque compétition à laquelle j'ai pris part. Comme je suis devenu passionné par ce sport, j'ai toujours voulu aller loin, toujours plus loin. Dès le départ, je voulais marquer par mon empreinte ce sport et entrer dans l'histoire. Devenir une légende du sport était un rêve d'adolescent. Dieu merci, je commence à le réaliser en remportant des médailles d'or et surtout en battant des records mondiaux et paralympiques. Un rêve d'enfant qui se réalise et c'est génial.
A quel âge avez-vous entamé votre carrière de sportif de haut niveau?
J'ai débuté à l'âge de 15 ans. Au début, j'ai commencé à m'entraîner. Progressivement, j'ai pris goût à la pratique de ce sport. Je suis devenu passionné au point d'en devenir un adepte. La course sur fauteuil roulant est devenu une passion. Toute ma vie tourne autour de la course. Faire de la compétition est devenu un besoin au quotidien. Tous les jours, j'ai envie de courir encore plus vite et battre de nouveaux records. Quand je cours sur un fauteuil roulant, je me sens pousser des ailes. La vitesse me procure la sensation de voler vers mon monde de sportif compétiteur. Et j'aime cela. Au fait, c'est ma raison de vivre.
Toutes ces sensations réunies m'ont permis de débuter, à l'âge de 17 ans, une carrière de sportif de haut niveau.
Y a-t-il des critères spécifiques pour faire de la course sur fauteuil roulant?
Evidemment, comme tous les sports de haut niveau, la course sur fauteuil roulant est soumise à des règles et à des critères spécifiques. C'est un sport d'endurance qui nécessite un grand effort physique. Pour faire ce sport, il faut que la morphologie de l'athlète réponde à des critères bien précis, parmi lesquels la longueur des bras, le gabarit du haut du corps. Si on veut faire ce sport, il faut être capable de soulever le fauteuil par la force des bras pour pouvoir le pousser par la suite en gagnant constamment en vitesse. Vous imaginez bien que pour le faire, il faut avoir une masse musculaire impressionnante au niveau du thorax et surtout au niveau des bras qui constituent pour le coureur ses forces motrices.
Le chemin vers la gloire a dû être long...
C'est un sport passionnant, certes, mais c'est une discipline qui exige beaucoup d'efforts. Comme je vous l'ai dit, c'est un sport d'endurance. Et cela s'obtient au fil des années. Au fait, j'ai mis dix longues années entre entraînements quotidiens et participations à des compétitions sportives de grande envergure avant de décrocher ma première médaille d'or olympique aux jeux de Londres en 2012.
Comment avez-vous vécu ce moment de gloire tant attendu?
« Rien que d'y penser quatre ans après me donne encore la chair de poule. C'était un moment de joie indescriptible. Le but de toute une vie. Le résultat de dix ans de labeur. Dieu merci, je suis arrivé en 2012 à atteindre mon premier objectif. Je remercie Dieu de ne pas m'être arrêté en si bon chemin.
Pour moi, ma carrière de sportif de haut niveau a débuté réellement à Londres.
On dit que les sports pour handicapés coûtent cher. Qu'en est-il ?
Les sports pour handicapés, toutes disciplines confondues, sont coûteux. Il est vrai, que matériellement, nous ne sommes pas vraiment gâtés. Personnellement, j'ai galéré pendant dix ans, rien que pour m'entraîner au quotidien. Et c'est le cas de tous les sportifs handicapés. La Fédération tunisienne des sports pour handicapés bénéficie, comme toutes les autres fédérations, d'un budget alloué par l'Etat. Mais ce n'est jamais suffisant. Le matériel d'entraînement, les stages et la participation aux différents meetings coûtent énormément.
Nous sommes lésés par les sponsors qui ne viennent malheureusement pas vers nous.
A l'étranger, le sportif handicapé a un statut bien différent du vôtre...
Le sportif handicapé est même une star que les sponsors s'arrachent. Dans d'autres pays, un champion paralympique a deux, voire trois sponsors.
Que pouvez-vous dire aux entreprises et aux hommes d'affaires pour les inviter à sponsoriser votre sport ?
Les sportifs handicapés tunisiens ont toujours honoré les couleurs nationales là où ils sont passés. Partout où nous allons, nous sommes craints par nos concurrents. Nous avons une bonne réputation à l'échelle internationale et nous ramenons régulièrement des médailles. Que veulent les sponsors de plus pour venir vers nous ?
Il y a eu un engouement populaire à l'occasion de votre participation aux derniers Jeux paralympiques de Rio. Le regard de l'opinion publique est-il en train de changer à votre égard ?
Sans aucun doute. Je ne peux pas vous décrire mes sentiments et ceux de mes camarades quand nous étions à Rio. Les Tunisiens se mettaient devant le petit écran pour suivre nos prouesses. Sur les réseaux sociaux, l'engouement était tel que cela nous a boosté le moral.
Nous sommes très fiers d'être encouragés par le peuple tunisien. Je pense que nous étions à la hauteur de ses attentes.
Quelles sont vos ambitions aujourd'hui à l'âge de 31 ans ?
C'est un nouveau cycle olympique qui commence déjà. Je me prépare pour les prochains Jeux paralympiques de Tokyo en 2020. J'espère faire d'aussi bons résultats qu'à Rio. En 2020, j'aurai 35 ans. Peut-être que je songerai à prendre ma retraite sportive. Je verrai d'ici là.


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