Le ministère public a ordonné l'ouverture d'une information judiciaire concernant les déclarations du journaliste Lotfi Laâmari sur l'affaire de l'assassinat de Lotfi Nagdh, coordinateur régional de Nidaa Tounès à Tataouine. Le porte-parole du Tribunal de première instance de Tunis et du Pôle judiciaire antiterroriste, Sofiène Selliti, a déclaré hier à l'agence TAP que « les déclarations du journaliste ont nui à la justice «, ajoutant qu'un juge d'instruction au Tribunal de première instance a été chargé de l'enquête. Selon Selliti, le parquet a été aussi engagé à prendre les mesures nécessaires pour poursuivre en justice les députés qui ont fait des déclarations portant atteinte à la justice et remettant en cause sa crédibilité et son impartialité. Il a estimé que de telles déclarations sont susceptibles de monter l'opinion publique contre le pouvoir judiciaire. Lors de son intervention à une émission de télévision sur la chaîne privée El-Hiwar Ettounsi, Lotfi Laâmari a déclaré que «le verdict rendu dans l'affaire Lotfi Nagdh a humilié le peuple (...) l'institution judiciaire est minée par la corruption (...) la justice tunisienne est en grande partie corrompue et politisée (...) Aujourd'hui, les ligues de protection de la révolution commettent des assassinats et la justice libère». Le ministère public a fait appel du verdict rendu le 14 courant par le Tribunal de première instance de Sousse. Les accusés dans cette affaire ont bénéficié d'un non-lieu.