Les députés, réunis en plénière, ont adopté hier, le budget de l'Assemblée des représentants du peuple pour l'année 2017 avec 117 voix pour et 17 abstentions. Intervenant dans le débat, le président du parlement, Mohamed Ennaceur, a réaffirmé l'attachement au rôle institutionnel de l'Assemblée dans la consécration de la démocratie, des droits et des libertés. L'action du parlement, a-t-il dit, ne se limite pas uniquement à l'amélioration des conditions de travail des députés et au développement de leurs compétences, mais a aussi pour objectif d'instaurer de nouvelles traditions et de se doter de méthodes de travail pérennes. Mohamed Ennaceur a, par ailleurs, regretté la baisse du budget alloué à l'ARP cette année par rapport à celui de 2016, soulignant que le bureau de l'Assemblée avait, lors de la préparation du budget, pris en compte la situation financière du pays. Il a, dans ce sens, indiqué avoir fait part au chef du gouvernement et à la ministre des Finances de l'attachement au budget fixé par le bureau de l'Assemblée. Il a ajouté avoir reçu une réponse indiquant que la différence sera versée au cours de l'année 2017 au titre des dépenses exceptionnelles Concernant le recrutement de conseillers pour les députés, Mohamed Ennaceur a indiqué que des associations parlementaires seront créées dans le but d'assurer la formation de ces conseillers, précisant que la question est désormais entre les mains des groupes parlementaires. Il a ajouté que ce projet pourrait démarrer à partir de ce mois étant donné que le budget alloué au recrutement a été fourni au titre du budget 2016. Abordant la coopération internationale, le président de l'ARP a souligné que des programmes de jumelage et des accords existent pour permettre de tirer profit des expériences comparées dans le but d'améliorer le rendement des députés et leurs méthodes de travail. Il a ensuite passé en revue les réalisations accomplies en 2016, à l'instar de l'académie parlementaire, le portail électronique, les bureaux installés dans les régions pour optimiser la communication entre les députés et les citoyens, outre la numérisation des archives. Les dépenses de gestion et de développement dans le projet de budget de l'ARP pour 2017 ont été fixées à 29,446 MD, soit une baisse de 3,454 MD (10,5% par rapport à l'année dernière). Dans leurs interventions durant la matinée, les députés ont insisté sur le besoin des moyens logistiques et financiers ainsi que des ressources humaines nécessaires pour promouvoir l'action législative. Ils ont, également, appelé à l'urgence d'adopter la loi relative à l'indépendance financière et administrative du parlement et à la création d'une bibliothèque parlementaire, recommandant la réalisation d'études et de recherches en rapport avec l'institution législative. Les parlementaires ont de nouveau appelé à la création d'une TV parlementaire. Jilani Hammami (Front national) considère que la réduction du budget de l'ARP est injustifiée au regard des responsabilités confiées au député et au parlement. Sahbi Atig (Ennahdha) a, pour sa part, soulevé l'absence de vrais mécanismes permettant au parlement de contrôler le gouvernement. Il a appelé à associer toutes les parties politiques au sein du parlement à la prise de décision. Il a regretté l'absence du président de l'ARP des séances d'auditions publiques organisées par l'Instance vérité et dignité. La députée Najia Abdelhafidh (Nida Tounès) a recommandé d'enquêter sur le financement de nombre d'associations de la société civile, proposant, dans la foulée, d'exclure la société civile des travaux des commissions parlementaires.