Le ministre de l'Intérieur, Khaled Nouri, a affirmé que la Tunisie ne sera pas une terre de réinstallation pour les migrants subsahariens entrant illégalement avec l'objectif de rejoindre l'espace européen. Cette déclaration a été faite lors d'une séance plénière à l'Assemblée des représentants du peuple, en réponse à une série de dix questions orales posées par le député Yassine Mami. Le ministre a précisé que son département dispose, en coordination avec les forces armées, d'un plan renforcé pour sécuriser les frontières terrestres et maritimes du pays. "Nous ne sommes les gardiens d'aucun autre pays, et encore moins ceux de l'espace européen", a-t-il insisté. Nouri a également souligné que son ministère travaille sur des plans alternatifs pour lutter contre toutes les formes de perturbation de l'ordre public, y compris les réseaux de trafic de drogue, qui font l'objet d'une vigilance particulière. Concernant la délivrance des permis de détention de fusils de chasse, il a indiqué que 462 autorisations ont été accordées depuis le début de l'année 2024 jusqu'au 18 avril. Des régularisations sont en cours, notamment pour les cas d'héritage ou de cession. Il a toutefois reconnu que la demande dépasse de loin les capacités administratives, appelant à une révision de la loi de 1969 régissant ces autorisations, tout en mettant en avant la nécessité de garantir la sécurité publique. À propos de la régularisation des raccordements aux réseaux publics (électricité et gaz), de la mise à jour des plans d'urbanisme et de l'installation de caméras de surveillance à Hammamet, le ministre a souligné que ces problématiques ne concernent pas uniquement cette ville, mais s'étendent à plusieurs régions du pays. Il a annoncé l'application d'une circulaire de décembre 2023 par les secrétaires généraux et les gestionnaires municipaux pour accélérer les procédures de régularisation. Un budget de 500 000 dinars a été alloué pour l'installation de 20 caméras de surveillance dans les rues de Hammamet. Dans le même cadre, il a indiqué que le ministère œuvre à renforcer la présence sécuritaire dans les zones à forte affluence, notamment pendant la saison estivale, les grands événements, les festivals et les fêtes religieuses. Polémiques sur les nominations : transparence et critères stricts Interpellé par le député Ahmed Saïdani sur de possibles nominations politiques dans le corps des délégués, Khaled Nouri a rappelé que 86 critères sont pris en compte pour leur désignation. Parmi eux : la loyauté envers la patrie, l'alignement sur les politiques de l'Etat, la compétence, la moralité, la modération et la capacité de communication avec les citoyens. Il a reconnu que des plaintes sont reçues concernant certains comportements de délégués et qu'elles font l'objet d'enquêtes. Le ministre a également révélé que 10 délégations sont actuellement sans délégué attitré. Ces postes sont temporairement pris en charge par des délégués voisins, en attendant leur remplacement prochain. Etn e réponse à une question du député Youssef Tarchoun, Nouri a annoncé la création prochaine d'une unité de protection civile à Ras Jebel, après accord de l'Office des céréales pour la mise à disposition d'un terrain. Cette décision intervient en raison des incendies fréquents dans les forêts environnantes, des noyades et des accidents de la route, la région étant une destination touristique importante. Réagissant à une question du député Issam Bahri sur l'arrêt des travaux de l'hôpital régional de Gabès et l'inaction des autorités locales, le ministre a insisté sur le devoir des responsables régionaux d'agir en véritables hommes d'Etat. Il a promis une lutte sérieuse contre tout manquement ou soupçon de corruption, notamment à la municipalité de Gabès-ville. Finalement et non moins important, à propos des restrictions de déplacement sur l'île de Kerkennah, soulevées par le député Mahmoud Chelghaf, Khaled Nouri a défendu le droit de son ministère à surveiller la circulation, tout en affirmant que les mesures prises ne portent pas atteinte de manière significative au droit fondamental à la liberté de mouvement. Il a assuré que des instructions seraient données aux unités de sécurité pour garantir le respect de ce droit dans la vie quotidienne des citoyens.