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Epargnons nos enfants
Atelier de formation sur le traitement médiatique des abus à l'encontre des enfants
Publié dans La Presse de Tunisie le 13 - 12 - 2016

L'enjeu d'un traitement médiatique respectueux de la déontologie professionnelle et de l'éthique journalistique
Un atelier de formation a été organisé conjointement par le ministère de la femme, de la famille et de l'enfance avec le Conseil de l'Europe, «gardien des droits de l'homme» et la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle.
En prologue à ce séminaire à caractère d'information, le président de la Haica, M. Nouri Lajmi, a évoqué «la nécessité de garantir les droits de l'enfant face aux abus sexuels qui provoquent de nombreux traumatismes d'ordre mental, physique et sexuel».
Après avoir exposé la définition de l'abus sexuel ainsi que la loi qui s'y rapporte (articles 6, 7 et 8 du code de la protection de l'enfance en Tunisie), M. Lajmi a appelé les médias à «jouer leur rôle de régulateur afin de rester aux avant-postes dans la dénonciation de ce genre d'actes».
L'allocution de Mme Elda Moreno approuve l'importance joué par les médias. La chef de la délégation de l'égalité et de la dignité humaine du Conseil de l'Europe a rappelé le rôle crucial de ces derniers «pour assurer le droit à l'information sans strictement jamais tomber dans la désinformation car les enfants peuvent y être davantage exposés». De là découlent, en effet, des répercussions négatives ou positives sur les victimes. Elle a formulé un certain nombre de recommandations soumises à la réflexion de tous et prônant la construction d'une culture médiatique pour «éviter de produire le sentiment d'une enfance volée chez les individus victimes d'exploitation sexuelle».
Double challenge
La lutte pour une efficience des procédés médiatiques dans la dénonciation des abus sexuels sur les enfants révèle un double challenge dans l'objectif général de cette formation qui veut «offrir un meilleur traitement médiatique de l'exploitation et des abus sexuels à l'encontre des enfants afin de contribuer à prévenir et protéger les enfants». Quant aux objectifs spécifiques, ils se résument principalement en «une meilleure compréhension, analyse des sévices sexuels, et la sensibilisation des journalistes afin de renforcer leur capacité d'intervention».
Prenant la parole, Mme Samira Hammami (Haica) a relevé, de son côté, qu' il existe un cadre juridique de la protection de l'enfance en Tunisie et un cahier des charges précis pour la création ou le fonctionnement de chaînes télévisuelles excluant l'enfant de tout programme à caractère émotionnel ou sensationnel. Le dernier fait d'armes sur les dérapages médiatiques à ce sujet «remonte au 14 octobre 2016 où, durant une émission sur une chaîne privée, l'animateur a fait témoigner une jeune fille mineure victime de viol. La Haica a signalé clairement sa position dans cette affaire. Le Conseil a, en effet, relevé plusieurs infractions et manquements dans le traitement médiatique de cette émission car l'animateur a présenté la victime comme étant majeure or, selon un rapport du délégué de la protection de l'enfance, la fille est encore mineure (l'animateur a rejeté la responsabilité sur son équipe qui devait selon lui s'assurer de l'identité et de l'âge des invités). «Comment un animateur peut-il découvrir à la dernière minute le contenu du sujet et jouer le rôle de docteur, de psychologue ou de sociologue ?», s'est étonné le président de la Haica.
Déontologie et éthique journalistiques en France et en Italie
Pour enrichir le débat, deux modératrices d'origine étrangère ont présenté leurs expériences. La première, Mme Sophie Maraudon, rédactrice en chef de Radio France Internationale a évoqué les sujets de mœurs touchant à l'enfance dans l'histoire de la télévision française : «Primo, les droits ne sont jamais acquis complètement, il faut se battre pour les conserver. En France, ce n'est qu'à partir des années soixante avec l'émancipation de la femme et la liberté sexuelle qu'une certaine Mme Eva s'est livrée aux écrans en parlant de ses problèmes d'inceste durant son adolescence. Avant cela, parler des abus sexuels sur les enfants n'était guère important. Depuis 1995, et durant les années qui vont suivre, le tournant arrive avec l'animatrice télé Mireille Dumas avec son émission "Bas les masques !" qui a permis aux faits divers d'être traités différemment. »
Elle poursuit en rappelant la difficulté des journalistes de boucler ce genre d'article notamment avec la concurrence médiatique farouche qui oblige à faire plus vite que l'autre avec cette impossibilité de vérifier concrètement les faits lorsqu'on cherchera le cadavre jamais retrouvé d'une jeune fille de douze ans. «Il faut respecter les règles déontologiques. Le journaliste a une mission sociale et se doit d'être responsable».
Mme Manuela Malchiodi, docteur en sociologie, a relaté, quant à elle, les atteintes sur les mineurs en Italie avec des séquences vidéo sur le sujet de pédophilie «la doppia faccia di un pedofilo». D'ailleurs l'affaire Marc Dutroux en 1996 en Belgique avait fait un boucan énorme et ému la planète.
Protéger l'intégrité physique et morale de l'enfant
Madame Sana Ben Achour, professeure d'université à la faculté des sciences juridiques, politiques et sociales, a exprimé, également, son point de vue sur le traitement médiatique des abus dont sont victimes certains enfants en Tunisie. Cette dernière réprouve notamment le fait de diffuser des témoignages, voix et images à l'appui, d'enfants et de personnes encore sous le choc après avoir subi des abus.
Pour sortir du strict cadre de l'enfance, il faut dire que sa position d'activiste féministe de la société civile tunisienne et fondatrice de l'association Beity pour les femmes sans domicile lui donne une responsabilité de protection de ces femmes face aux agressions ou perturbations médiatiques dans son centre d'hébergement. «Ce sont des sujets qu'il faut traiter avec beaucoup de tact. Il ne faut pas être guidé uniquement par son émotion et éviter de tomber dans le sensationnel. Il est très important de protéger l'enfant dans son intégrité physique et morale».
En Tunisie, le chemin qui conduit au respect de la déontologie est encore long. La recherche de scoops fait, parfois, dévier les journalistes de leur mission dans la dénonciation des abus sexuels contre les enfants. D'autres journalistes ont donné leurs points de vue à ce sujet. «L'éthique journalistique oblige souvent à éliminer de nombreux éléments dans l'intérêt de l'enfant. Il n'y a aucune avancée. Nous nous contentons de rapporter des faits sans nous intéresser à l'essentiel !».


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