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Un voyage artistique dans l'espace public
5e édition d'«Hors Lits» à Sidi Bou Saïd
Publié dans La Presse de Tunisie le 22 - 12 - 2016

Vous n'avez peut-être pas entendu parler de la compagnie «Selim Ben Safia»? C'est juste une question de temps. Le «Hors Lits» a rappliqué pour la 5e fois consécutive, et s'est posé cette fois-ci à Sidi Bou Saïd, se plaçant ainsi dans la lignée des festivals qui s'emparent des espaces publics afin d'en faire un endroit à vocation culturelle et artistique. Le public n'est pas au bout de ses surprises...
Après La Goulette, La Marsa, Nabeul, Sousse et la Médina de Tunis, cette manifestation, qui ne cesse de se faire connaître depuis 2014, s'affine mais surtout se surpasse d'année en année. Ouverte à un public restreint pour des raisons de logistique, et après réservation par mail obligatoire, organisateurs, participants et guide se sont rassemblés. Munis d'un schéma, et sous l'égide d'un chef, une poignée de curieux s'apprêtent à découvrir ce qui se cache derrière chaque nombre, qui réfère à des lieux... associés forcément à un spectacle artistique inédit. Le but principal ? Dévoiler au public des espaces d'une ville précise ou d'un quartier, et promouvoir des artistes nationaux et étrangers, spécialisés dans différentes disciplines.
Le concept «Hors Lits» est fort divertissant et ludique. Objectif global? Réussir à faire la tournée de toutes les villes tunisiennes et leurs gouvernorats. Décentraliser le plus possible l'activité, démocratiser l'art et le rendre à la portée de tout le monde. Initier les Tunisiens à la culture, loin des «shows» à caractère populiste. Le tout, gratuitement, avec seulement le soutien de quelques organismes comme l'Institut Français de Tunis, la municipalité de Sidi Bou Saïd, entre autres... Ce genre de manifestations rime avec innovations et nouveautés d'année en année et gagne rapidement en popularité.
Un retour s'impose, donc, sur la genèse du projet «Hors lits», dix ans plus tôt, pour comprendre son succès grandissant et son avènement en Tunisie...
Le festival a été créé à Montpellier depuis 2005 par le chorégraphe argentin Leonardo Montecchia. Ce dernier a créé le concept de performer chez lui, dans le but de se dissocier du système des festivals, des embrouilles administratives et des difficultés qu'on impose aux artistes pour créer et diffuser leur travail. L'idée a pris une ampleur considérable lorsque ce dernier décide d'exporter ce concept dans différentes régions en France... jusqu'en Suisse et en Espagne.
Selim Ben Safia, 29 ans, chorégraphe professionnel tunisien, résidant à Montpellier depuis 2010, nous raconte, lors d'un entretien, comment il s'est trouvé entraîné dans cette aventure dantesque : «Montecchia m'a repéré en 2014 et m'a proposé de travailler avec lui en tant qu'artiste-chorégraphe. Et suite à cette opportunité, l'idée m'est venue d'exporter ce concept en Tunisie. La première édition n'a pas tardée à voir le jour à la Médina de Tunis, toujours en 2014», déclare Selim Ben Safia. «Mon objectif, c'est de permettre à chacun de voir des spectacles vivants et d'exploiter, par conséquent, des espaces publics différents à des fins artistiques. Des lieux qui diffèrent et changent totalement d'une ville à une autre...».
Pour cette 5e édition à Sidi Bou Saïd, des lieux publics, mais également privés, nous ont ouvert leurs portes bénévolement, comme les galeries d'art, celle de Aicha-Gorgi, une maison d'hôte, celle de Mounir Letaief, un cabinet d'architecture d'intérieur, «l'Espace nomade», et un autre espace inexploité, prêté par la municipalité de la ville. Des endroits qui ne répondent pas forcément aux besoins des artistes qui vont s'y produire, d'où ce challenge de taille d'adapter les spectacles à l'espace proposé. Selim Ben Safia poursuit : «On choisit les endroits précis au pif. Après avoir opté pour le quartier en général, en se basant sur son architecture attrayante et ses spécificités. Autre critère de sélection important, c'est de retenir les endroits qui sont relativement spacieux pour parvenir à accueillir le plus de personnes possibles, en plus des artistes».
Des participants ont répondu en masse dans la soirée du 17 décembre, malgré la communication restreinte, faite de bouche à oreille... Trois groupes de 40 personnes ont fait la tournée des spectacles au menu. Près de 150 ont pu découvrir et s'aventurer dans les coins et les recoins du village mythique, lors d'une seule soirée.
Un public impatient de découvrir les quatre performances au programme : celle d'Oumaima Manaï ouvre le bal. Cette danseuse-chorégraphe a présenté «Nitt 100 limites» après une tournée africaine. Un solo d'une vingtaine de minutes, avec toute une installation dont le format a été adapté à l'espace proposé. Hamdi Dridi, 2e chorégraphe résidant à Montpellier, est venu présenter sa création «Tu meurs de terre», une danse en hommage à son père. La 3e performance baptisée «Mort plaine» a été réservée à Izz El Jabari qui est arrivé tout droit de Palestine, spécialement pour l'événement. Un spectacle particulier, issu de la phobie et des peurs développées de la guerre qui a profondément marquée l'artiste. Son spectacle reflète l'évolution de cette crainte et ce processus de familiarisation avec le conflit, qui ravage toujours autant la région. Un monologue théâtral puissant avec comme fond sonore ses propres enregistrements des obus et des explosions. Et pour finir, le collectif tunisien «Danseurs Citoyens», spécialistes dans le «Street Art», géré par Bahri Ben Yahmed, a présenté son dernier spectacle «Silence, ça bouge !».
Pour la petite anecdote, le terme «Hors lits» rime, en effet, avec «Orly», l'aéroport français. Selim Ben Safia nous l'explique : «Qui dit "aéroport" dit "voyages" et ici le parcours artistique proposé, c'est aussi un voyage complètement différent. En même temps, "Hors lits", c'est le fait de sortir du lit, du cadre classique. Dans une maison, il y a le lit mais en dehors du lit, il y a aussi des performances».
Le concept «Hors-lits» rappelle d'autres manifestations d'envergure qui ont longtemps rythmé la scène culturelle tunisienne post-révolution, à l'instar de «Dream City», «Interférences», de la dernière exposition de design participatif organisée par l'Art Rue et Benjamin Perrot, ou encore de l'inoubliable soirée de «La nuit des étoiles», programmée dans le cadre du dernier festival d'Hammamet et directement inspirée du «Hors lits», dirigé également par Selim Ben Safia en collaboration avec Essia Jaibi. Prochaine destination : Le Kef. La culture en Tunisie mute et connaît un vent porteur de changement...


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