Avec un déficit cumulé compris entre 600 et 700 millions de dinars, la Transtu peine à remonter la pente. Les efforts ne s'arrêtent pas, pourtant, en vue d'assainir la situation. Malgré un parc vieillissant de près de 1.200 bus (dont la moitié est âgée de plus de 10 ans), les programmes d'acquisition de nouveaux bus figurent au centre des intérêts de la société depuis trois ans. Aussi bien du côté du ministère du transport que de celui de la Transtu, les informations et les annonces se multiplient quant à un plan de rénovation du parc roulant au niveau des sociétés de transport et au niveau de l'opérateur du Grand Tunis. L'idée de renforcer la flotte de toutes les sociétés de transport par 1.108 bus (dont 494 pour la Transtu) ravive, en quelque sorte, les espoirs des clients qui ne se faisaient plus d'illusions sur le futur. La livraison de ces bus commencerait à partir du mois de juillet 2017 et devrait se poursuivre jusqu'en septembre 2018. Avec possibilité de raccourcir les délais. Créer de nouvelles lignes Cette fois-ci sera-t-elle la bonne ? On ose espérer. Puisque, coup sur coup, la Transtu a annoncé deux bonnes nouvelles. La première concerne la fin des travaux sur la ligne TGM et la prochaine acquisition de 18 rames d'ici juillet 2018 pour cette même ligne. A ce propos, le projet de modernisation de cette ligne de la banlieue nord n'a que trop tardé. Les habitants de cette zone ont beaucoup entendu parler d'un tel plan mais jugent que sa concrétisation demande davantage de volonté. L'espoir de voir de nouvelles rames remplacer celles de marque «Siemens» (en exploitation depuis 1977) est encore vivant. Il suffit d'une bonne dose de volonté de la part des décideurs pour concrétiser ce rêve d'ici, au plus tard, 2020. Les déclarations officielles vont, d'ailleurs, dans ce sens. Le temps de parcours, actuellement, dépasse de loin les 45 minutes de Tunis à La Marsa. Il en fallait beaucoup plus lors des travaux entrepris récemment pour réhabiliter les voies. Avec le nouveau matériel, il sera possible de réduire de façon appréciable la durée du voyage. Quant à la seconde nouvelle, elle a trait à une rénovation substantielle de la flotte grâce à l'injection de 638 bus (494 pour 2017 à ajouter aux 144 acquis en 2016). D'après les responsables, cette rénovation de la flotte sera effective d'ici deux à trois ans. On sait, aussi, que cette société a fait de grands efforts pour retaper quelques véhicules et les remettre en marche. Environ 170 bus auraient bénéficié de ce programme. L'impact de ces mesures ne se fera sentir que plusieurs années plus tard à condition que la situation n'évolue pas dans le mauvais sens. Pour le moment, le million d'usagers quotidiens qui empruntent les différents modes offerts par la Transtu (lignes bus, TGM et lignes du métro), attendent de voir les répercussions de ces programmes sur le terrain. Il est vrai que l'arrivée de quelques nouveaux bus et des 300 autres bus usagés (acquis auprès de la Ratp) ont, un tant soit peu, introduit une certaine détente et une amélioration relative des services. En effet, il a été possible de rétablir certaines lignes qui étaient, jusque-là, suspendues. L'étau a été desserré autour de certains districts tels que celui de la banlieue sud ou ouest. Ces destinations sont mieux desservies mais les fréquences gagneraient à être respectées plus rigoureusement. D'autres nouvelles lignes pourraient être créées dès que les renforts arriveront à bon port. De nouvelles cités ont, en effet, vu le jour tout autour de la capitale et dans le Grand Tunis sans qu'il y ait instauration de dessertes adaptées. La question des déplacements dans ces nouvelles agglomérations se pose avec acuité. 8.000 agents Il n'en reste pas moins que les problèmes de cette institution ne sont pas uniquement liés à des questions techniques ou d'équipement. C'est là, aussi, un domaine où il faudra agir de manière pertinente en vue de trouver le bon équilibre et rationaliser les ressources humaines. D'ailleurs, ce volet demeure une autre préoccupation des responsables tant au niveau de l'Etat que de la société elle-même. Les effectifs d'environ 8.000 agents dont dispose la Transtu ont besoin d'un redéploiement pour assurer une plus grande efficience. Il semble que de nombreux agents n'ont pas d'occupation précise parce que leur fonction, par exemple, est conducteur de bus alors qu'il n'y a pas suffisamment de bus. Ces agents sont, donc, presque inutilisés. Certes, ils sont affectés à d'autres tâches. En outre, on estime qu'il y a nécessité d'assainir l'entreprise et, dans ce contexte, on attend la mise en place d'un plan en ce sens qui viserait à alléger ces effectifs.