Chahed décide de revoir la composition du Conseil supérieur de la jeunesse Le Congrès national de la jeunesse a clôturé hier ses travaux au palais des congrès à Tunis en présence du chef du gouvernement Youssef Chahed, mais en l'absence du président de la République parti au chevet des victimes du tragique accident de Jbel Jeloud. Mardi, les jeunes venus des quatre coins de la Tunisie, jeunes filles et jeunes hommes, issus de la plupart des familles politiques et des organisations de la société civile, ont veillé tard dans la nuit pour pouvoir élaborer une motion générale autour de six thèmes : le système éducatif, l'emploi, les comportements à risque, la relation des jeunes avec les institutions de l'Etat, les jeunes et le sport, la culture et la technologie et enfin la citoyenneté et le discours alternatif. Six commissions ont travaillé sur la question et ont finalement présenté la quintessence d'une année de travail (l'idée avait été lancée par le président de la République en janvier 2015) qui a permis de recueillir les avis de 40.000 participants dans 1.250 tribunes à travers le pays, à raison de 5 tribunes par délégation. Le fruit de ce travail a, symboliquement, été remis au chef du gouvernement Youssef Chahed par une jeune fille et un jeune homme. « Nous avons cherché non pas à dialoguer avec les jeunes mais à dialoguer à propos des préoccupations de la jeunesse tunisienne, affirme Majdouline Cherni, ministre de la Jeunesse et des Sports, dans son allocution. Nous sommes allés dans les cafés, les lycées, les facultés, les prisons dans toutes les régions et nous avons discuté des droits des handicapés et de nos jeunes à l'étranger». Dans le contenu de la motion générale, cependant, rien de vraiment révolutionnaire, rien d'innovant que l'on est en droit d'attendre de nos 2.600.000 jeunes qui représentent, selon le chef du gouvernement, 24% de la population tunisienne. Dans leurs 32 revendications pour les 6 thèmes, ils demandent notamment la mise en place d'une stratégie nationale pour l'emploi adaptée aux changements économiques et sociaux, la réforme du système éducatif, l'appel aux médias de réagir positivement aux dossiers qui concernent les jeunes et les enfants, l'amélioration des services du transport public, la généralisation et la modernisation des centres culturels et cinémas dans les régions ou encore la lutte contre toutes les formes de discrimination. Profitant de l'occasion, Youssef Chahed a annoncé pour sa part la tenue, courant 2017, d'une conférence nationale sur l'investissement destinée aux jeunes. Il a également décidé de «revoir» la composition du conseil supérieur de la jeunesse, pour, dit-il, «plus d'efficacité». Le chef du gouvernement a expliqué que malgré la révolution et la libération de la parole, les problèmes des jeunes restent profonds. En haut des préoccupations, Youssef Chahed place l'emploi. «Le chômage devient chronique, reconnaît-il. L'économie nationale n'arrive pas à créer suffisamment d'emplois, car c'est la croissance qui crée l'emploi et c'est pour cette raison que notre politique s'oriente vers l'encouragement de l'investissement». «En attendant, nous avons créé le contrat dignité qui permet aux jeunes d'avoir un salaire de 600 dinars tout en bénéficiant d'une formation qui facilitera l'embauche», continue-t-il. Selon le chef du gouvernement, une enveloppe de 250 millions de dinars est allouée à l'initiative privée. «Déjà, nous avons donné le feu vert à 500 projets qui pourraient permettre de créer 1.000 emplois, révèle Youssef Chahed. Ce n'est certes pas énorme, mais c'est une étape». D'ici 2032, la proportion des jeunes dans la population tunisienne devrait continuer à croître. Le chef du gouvernement y voit une «opportunité démographique», à condition tout de même de savoir saisir cette opportunité.