BAGDAD, (Reuters) — L'Irak va saisir les armes lourdes utilisées par les entreprises étrangères de sécurité et expulsera d'ici quelques jours les anciens salariés de Blackwater encore dans le pays, a annoncé hier le ministre de l'Intérieur, Djawad Al Bolani. Le gouvernement irakien a protesté contre le non-lieu rendu par la justice américaine dans l'affaire des employés de cette entreprise de sécurité accusés d'avoir tué 14 civils dans une fusillade en 2007 à Bagdad. Bolani, qui sera opposé au Premier ministre Nouri Al Maliki lors des élections législatives du 7 mars, a déclaré avoir «donné l'ordre de récupérer les armes lourdes utilisées par certaines entreprises étrangères de sécurité». Il a par ailleurs rappelé avoir sommé l'ensemble des anciens salariés de Blackwater, société rebaptisée Xe Services, de quitter le pays. «Nous leur avons fixé une date pour quitter le pays et l'échéance arrive dans les prochains jours», a-t-il dit. Selon Bolani, la plupart des anciens salariés de Blackwater ont quitté l'Irak l'an dernier quand l'entreprise s'est vu retirer sa licence dans le pays. La fusillade de 2007 à Bagdad illustre aux yeux de nombreux Irakiens l'impunité dont bénéficient les entreprises de sécurité étrangères présentes dans le pays depuis l'invasion de 2003. Leur immunité contre des poursuites a finalement été levée l'an dernier dans le cadre d'un accord entre l'Irak et les Etats-Unis sur la sécurité. Le gouvernement Maliki a demandé à des avocats américains de poursuivre Blackwater et le gouvernement américain a fait appel du non-lieu.