Sa touche technique est de plus en plus probante. Il a conduit les Hammamlifois au fameux dernier carré de la Coupe de Tunisie. Le technicien banlieusard, Kamel Zouaghi, ne compte pas s'arrêter à ce stade-là. Il espère parvenir à réaliser bien d'autres performances pour assurer le maintien des «Verts» parmi l'élite. Le plus dur est-il fait, à votre avis ? Franchement, je suis fier de tout ce qu'on a réalisé durant la phase initiale du championnat. Généralement, compte tenu des multiples difficultés qu'on a rencontrées lors de notre préparation pour la nouvelle saison, je pense que nous avons effectué un bilan positif. Certes, nous avons entamé la phase des poules dans des circonstances un peu difficiles tout en ratant le coup dès les premières rencontres de la compétition. Malheureusement, cela a eu des retombées néfastes sur le moral de mes joueurs et sur l'ambiance générale au sein de l'équipe. Après, plus précisément pendant la trêve qui a coïncidé avec l'engagement de notre sélection nationale à la CAN du Gabon, nous avons travaillé dur pour mettre les choses en place et restituer l'état d'esprit adéquat au sein du groupe. D'ailleurs, grâce aux efforts déployés et à l'implication de mes protégés sur le terrain, nous avons réussi à nous remettre de nouveau sur pied et à sortir de la première phase du championnat avec les moindres dégâts. Qu'est-ce qui change au play-out ? A mon avis, la phase du play-out n'est qu'un mini-championnat dont la majorité des rencontres est décisive pour sauver notre place parmi l'élite. Pour notre part, nous devons gérer ce tournoi match par match et ne rien laisser au hasard. Nous allons affronter des adversaires qui partagent avec nous le même objectif, celui d'assurer le maintien en Ligue 1. Donc, nous n'avons pas droit à l'erreur. Actuellement, nous entendons faire le plein de points à domicile, tout en gardant les yeux ouverts sur la compétition de la Coupe de Tunisie. Pour être franc, je suis confiant quant à l'avenir de l'équipe. Sur le plan physique, notre tâche semble dure. En effet, nous enchaînerons 14 matches en seulement deux mois. C'est vraiment un rythme infernal que nous devons savoir gérer convenablement pour éviter la fatigue et le fléchissement physique et mental. J'espère que le maintien se jouera dans un esprit fair-play et sur le terrain seulement, et que le meilleur gagne. Comment évaluez-vous votre expérience au CSHL ? Jusque-là, elle est passionnante et réussie. La preuve, c'est que nous avons eu la chance d'accéder au fameux dernier carré de la Coupe de Tunisie en nous imposant face à un adversaire de grande pointure, l'Etoile Sportive du Sahel. De plus, on a pu se rattraper vite en championnat en enchaînant une série de performances prometteuses. Donc, le bilan actuel démontre que je suis sur la bonne voie et j'espère parvenir à réaliser bien d'autres objectifs. Je dois ajouter que le travail fourni par tous les décideurs au sein du club lors des deux derniers mois a été décisif dans notre réussite. Après, le grand mérite revient aux joueurs, armés de courage et de détermination pour rompre avec tout un cycle de revers et de déceptions. Quelles étaient vos priorités ? Dans ce genre de mini-championnat, il faut tenir le coup jusqu'au bout et prendre chaque match au sérieux pour éviter les faux pas à domicile. Par nature, j'aime beaucoup les défis. Certes, je ne suis pas l'homme qui peut tout faire. Mais le plus important pour moi, c'est d'amener mon équipe au palier supérieur. Cela n'est possible qu'avec le travail et l'envie de progresser et d'aller de l'avant. Pour le moment, nous sommes en train de réaliser des progrès probants sur le plan technique et tactique que nous devons consolider pour garder la main et confirmer notre embellie actuelle. Le CSHL compte sur ses joueurs et sur des recrues de métier. L'expérience est-elle réussie ? Oui, c'est un choix qu'il faut toujours respecter pour une cause bien simple. Il s'agit d'une tradition purement hammamlifoise qui met souvent en valeur les ressources humaines locales. C'est une politique sportive suivie par le club depuis plusieurs années. La preuve, c'est que la plupart des joueurs qui figurent actuellement parmi l'équipe première sont des enfants du club. Pour moi, cette stratégie est généralement bénéfique pour un club qui ne dispose pas de beaucoup de moyens financiers pour dénicher sept ou huit joueurs de grande qualité et avec de grosses sommes d'argent. Sur le plan footballistique, nous avons de bons jeunes joueurs qui sont entourés par des éléments d'expérience. Lors de la période du Mercato hivernal, nous étions obligés de renforcer le groupe pour remédier aux lacunes constatées au niveau du compartiment offensif. Et c'est pour cette raison que nous avons recruté Fakhreddine Guelbi et Mossâab Sassi qui sont en train de faire leurs preuves avec l'équipe. Que manque-t-il au CSHL pour éviter de jouer pour le maintien ? Dans le monde du football moderne, vous ne pouvez plus réussir une meilleure entame de saison d'un coup de baguette magique et sans passer par une bonne préparation. Concernant mon équipe, je crois que nous avons payé cash notre mauvaise entame. Alors, si tu rates ton coup dès les premières journées du championnat, tu seras forcément parmi les équipes qui se battent pour le maintien. Donc, c'était prévisible. Quels sont les joueurs qui vous plaisent au championnat de Tunisie ? Je suis vraiment impressionné par le jeune Ghazi Ayadi qui est en train de prouver son talent au Club Africain. Ayadi est un projet d'un grand joueur. En effet, outre son talent prometteur, il possède des qualités physiques énormes qui lui permettent d'échapper au marquage et de déstabiliser n'importe quelle défense. Pour moi, c'est l'un des rares joueurs qui ont un talent pur. D'ailleurs, il a pris une autre dimension depuis l'arrivée de Chiheb Ellili à la tête du staff technique du Club Africain. Après Ghazi Ayadi, je peux vous citer le nom de Alaeddine Marzouki qui possède autant de qualités techniques pour se distinguer dans la phase du play-off. Volet performances, l'attaquant du CSS a réussi un rendement rassurant lors de ses dernières apparitions sous les couleurs noir et blanc. Outre Ayadi et Marzouki, je suis convaincu que Ghaylène Chaâlali sera sûrement la grande révélation de cette année. Bien qu'il ait été ignoré par le sélectionneur national, il a réussi à animer le milieu de terrain de l'Espérance de Tunis. C'est un joueur vif, battant, bon techniquement. Il doit pourtant se concentrer sur le jeu plutôt que sur son adversaire. Pourquoi on ne voit plus de grands joueurs dans notre football ? Le niveau actuel de notre championnat me déçoit de plus en plus. Avec une telle qualité de football qui marche sur la tête, on ne peut plus ni produire ni voir de grands joueurs. Il faut savoir aussi que le manque de talent, l'insuffisance de la formation appropriée dès le plus jeune âge, la concurrence parfois déloyale des étrangers et surtout la course aux résultats à court terme ont eu des répercussions néfastes sur le comportement de certains joueurs. La Coupe de Tunisie, est-elle plus importante que le maintien ? Non, nous ne pouvons pas négocier le challenge de la Coupe de Tunisie sans assurer notre maintien parmi l'élite. Ces deux compétitions comptent beaucoup pour nous. Alors, nous devons cravacher dur pour réussir et accomplir notre mission. Comptez-vous rester au CSHL ? Je ne sais pas. Actuellement, toutes les conditions sont réunies pour relever les défis. Après, je vais voir si je reste ou je pars.