L'empreinte de Faouzi Benzarti commence à faire son effet à une semaine du début de l'aventure africaine. On ne change pas une équipe qui gagne. Voilà un proverbe que Faouzi Benzarti applique quasiment à la lettre. Exception faite de Khalil Chammam, remplacé par Aymen Ben Mohamed, l'entraîneur «sang et or» a reconduit la même équipe qui a gagné le derby. De toute manière, Benzarti est connu pour être un entraîneur conservateur qui fait toujours confiance aux mêmes joueurs. Pour lui, il n' y a que l'approche du jeu qui change selon l'adversaire. Une deuxième règle lui est chère : les joueurs les plus en forme sont alignés. D'ailleurs, le technicien «sang et or» n'a pas eu froid aux yeux de mettre Moncer sur le banc des remplaçants avant de le faire entrer dans les dix dernières minutes du jeu. A voir l'Espérance de Tunis dérouler aisément son jeu, dimanche après-midi face à la formation de Ben Guerdane, on finit par apercevoir le cachet de jeu que Benzarti est en train de donner à l'équipe. Car il fut un temps, notamment au début de la saison, où l'Espérance cale à chaque fois qu'un adversaire joue le bloc bas. On se souvient du match de début de saison face au CSHL quand l'EST était incapable de déverrouiller la défense banlieusarde. Qu'est-ce qui a changé entre-temps ? C'est l'arrivée aux commandes d'un entraîneur qui a une forte personnalité et surtout que les joueurs craignent. De l'EST qui a perdu le derby à l'occasion de la première sortie officielle de Benzarti à la tête de l'équipe, des choses ont bien changé. Cohésion et combinaisons Dimanche après-midi, les «Sang et Or» ont joué également en bloc, mais c'était un bloc rapide. Les latéraux Mbarki et Ben Mohamed ont apporté leur concours en phase offensive, créant le surnombre à l'entrejeu, mais surtout dans la zone de réparation adverse. La permutation de postes entre Ben Youssef et Badri, les appels dans le dos des défenseurs de Khénissi, sans oublier l'apport des joueurs du milieu, Sassi, Chaalali et Bguir, tous ces facteurs réunis ont permis à l'Espérance de trouver la faille et plus d'une fois, pour déverrouiller la défense d'un adversaire qui a refusé carrément le jeu. Bref, l'empreinte de Faouzi Benzarti commence à se faire sentir que ce soit sur le premier ou le deuxième but. Des combinaisons de jeu travaillées aux entraînements, doublées d'une rapidité d'exécution. Quand on sait que les équipes africaines sont connues pour la qualité athlétique de leurs joueurs, on ne peut que s'en féliciter à une semaine de l'entame de l'aventure continentale. Lignes rapprochées, maîtrise des débats et des duels gagnés à l'entrejeu, déviations sur les couloirs et variation de solutions à l'approche de la zone de réparation adverse : quand la machine «sang et or» se met en marche, rien ne l'arrête. Sans réaction ! Si l'Espérance de Tunis plaisait, son adversaire du jour, l'US Ben Guerdane, inquiétait. Entraîneur et joueurs donnaient l'impression d'être «démissionnaires». Quatre-vingt-dix minutes durant, les Sudistes étaient repliés dans leur zone, se contentant d'éloigner le danger. Quant à Chokri Khatoui, il n'a pas bougé de son banc. Lui et ses joueurs donnaient l'impression d'accepter la défaite à Radès sans réagir. On a voulu comprendre la raison d'un comportement collectif défaitiste. La réponse a été livrée après le match. Les déclarations faites par l'entraîneur et les joueurs de l'US Ben Guerdane ont éclairé l'opinion publique sur la situation alarmante d'un club qui, il n' y a pas si longtemps, faisait l'honneur de toute une région. Dommage qu'on en arrive là. Une équipe qui a du potentiel, mais qui joue sans âme.