• Les acteurs du système de santé, les autorités de santé publique, l'industrie pharmaceutique, ainsi que les acteurs de la protection sociale, les soignants, les médias et les ONG doivent être au service du seul intérêt du patient. Les conflits d'intérêts ne sont devenus une véritable préoccupation dans les pays avancés que récemment. C' est pourtant une question centrale à la fois pour les juristes, les professionnels de la santé et les diverses autorités sanitaires. Les politiques publiques en matière de santé, les décisions prises dans l'intérêt général se fondent sur des expertises scientifiques en apparence neutres. Or ces expertises présentent des défaillances, principalement à cause de l'absence de transparence sur les données scientifiques ou des conflits d'intérêts des experts. Le colloque dans quatre domaines différents illustrera la nécessité d'une remise à plat du système actuel d'évaluation et d'expertise. Un état des lieux critique permettra de tirer des leçons et de formuler des propositions concrètes, car il est évident que des dispositifs législatifs fixant une déontologie de l'expertise et des impératifs de transparence sont indispensables pour éviter l'autorisation de produits dangereux pour la santé. Afin de bien situer la problématique dans le contexte général du système de santé, un colloque international "Conflits d'intérêts en santé" sera organisé les 24 et 25 septembre (Hôtel Acropole- Les Berges du Lac – Tunis) par le Comité national d'éthique médicale. Les conflits d'intérêts dans la double perspective du droit et de l'économie, les incitations financières et autres facteurs de divergences empêchent-ils de poser des limites dans l'intérêt de la santé publique. Les acteurs du système de santé, les autorités de santé publique, l'industrie pharmaceutique, ainsi que les acteurs de la protection sociale, les soignants, les médias et les ONG doivent être au service du seul intérêt du patient. Le but de ce colloque réside dans la sensibilisation à la réalité et aux dimensions multiples (éthique, morale, juridique, économique et technique) des conflits d'intérêts. Les situations de conflits d'intérêts ont en effet un impact direct sur les décisions des professionnels et des institutions sanitaires sur l'ensemble du système de santé. Entre la médecine et les convoitises Outre les difficultés à caractère humain de tout conflit d'intérêts, et des types de réactions qu'il pourrait engendrer (codes de conduite, chartes, ...), ce thème remet en lumière l'éthique fondamentale de l'exercice de la médecine et des buts de la santé qui devrait toujours s'opposer aux intérêts stricts du commerce. Les conflits d'intérêts sont inhérents à toute relation entre un organisme de santé publique et l'industrie qui doit réaliser du profit. Les mêmes considérations peuvent s'appliquer lorsque les experts chargés de conseiller les responsables de santé ont des liens professionnels avec des sociétés pharmaceutiques. Entre une médecine qui doit rester un bien public et les convoitises qui tendent à en faire une valeur marchande, l'écart se réduit, remettant en cause la primauté du bien-être des malades, le respect de leur autonomie et l'engagement de justice sociale des médecins. Entre un « complexe médico-industriel » tout-puissant, une atteinte flagrante aux finances publiques en même temps qu'aux droits des patients, le conflit d'intérêts soulève une multitude de questions. Ce colloque propose d'initier un débat, d'explorer et d'articuler plusieurs problématiques ayant trait aux différents aspects de l'activité des professionnels et des institutions de santé (prescription, formation, recherche biomédicale, mise sur le marché des produits, publications...), aux aspects éthique, juridique, sociologique, économique et des sciences de la santé, et à la régulation des conflits d'intérêts. La transparence sur tout le système est indispensable. Le colloque fera un état des lieux et permettra de formuler des propositions concrètes.