Bâtir une stratégie de communication efficace et profitable aux zones maritimes Pas moins de cinquante pays du Bassin méditerranéen ont été représentés aux journées d'étude, venant de se dérouler sans tapage médiatique à Bizerte. Les participants ont échangé, dans une ambiance sereine et conviviale, leurs expériences en matière de conservation des aires maritimes protégées (AMP), disséminées à travers les rives de la Méditerranée. L'assistance s'est assigné comme objectif premier de bâtir une stratégie de communication efficace et profitable aux zones maritimes dont l'écosystème et les richesses de la faune et de la flore se trouvent de plus en plus menacés. Le mois d'avril a été riche en événements sociaux et culturels. En plus du grand forum de Bizerte Smart City, qui a connu un franc succès au double plan officiel et national, l'on en a enregistré bien d'autres ayant suscité un grand intérêt. Il y a lieu de citer, à ce propos, la manifestation de sensibilisation écologique ciblant les enfants de Ghar El Melh, les journées de théâtre pour enfants s'étant déroulées à Ras-Jebel et tout récemment les journées d'étude ayant eu lieu à Bizerte sur le thème de «la communication au service des aires marines méditerranéennes protégées». Un rassemblement méditerranéen C'est justement sur cet événement qu'on se propose précisément aujourd'hui de zoomer. Parce qu'il n'a pas connu de médiatisation à la mesure d'un si grand rassemblement méditerranéen. Ces journées d'étude ont été organisées récemment par Med Pan, le réseau des gestionnaires d'Aires marines protégées (AMP) en Méditerranée, en partenariat avec l'Agence pour la protection et l'aménagement du littoral (Apal). Pour être clair et concret, il y a lieu de définir d'abord les AMP. Il s'agit de tout espace reconnu et géré par tout moyen. Sa finalité principale est de conserver la diversité biologique d'un écosystème ou d'un élément de faune (risquant la disparition), de flore ou d'un paysage. De telles aires s'apparentent en quelque sorte à des zones telles que le parc national d'Ichkeul. Le droit international et la convention internationale sur la diversité biologique de 1992 définissent la zone protégée comme étant «une zone géographique clairement définie, reconnue, consacrée et gérée par tout moyen suffisamment efficace, juridique et autres. Cela afin d'assurer à long terme la nature ainsi que les services écosystèmes et les valeurs culturelles qui lui sont associés». Echange d'expériences Pas moins d'une cinquantaine d'invités ont été présents à ce grand rendez-vous méditerranéen. Issus de toutes les rives de la Méditerranée, les participants étaient là pour échanger leurs expériences en matière d'aires maritimes protégées, débattre des procédés idoines propres à garantir une protection optimale de ces aires et aussi et surtout de favoriser une communication fructueuse entre les pays du Bassin méditerranéen. Parmi les pays représentés, l'on note, entre autres, outre bien sûr la Tunisie, la France, l'Espagne, le Maroc, l'Algérie, la Libye, le Liban, la Turquie, l'Albanie, la Croatie, le Monténégro, la Slovénie, etc. Il est à souligner que l'objectif des AMP est de conjuguer les besoins de préservation des écosystèmes avec les perspectives du développement durable. L'on relève qu'en Méditerranée, comme un peu partout ailleurs, nombre d'AMP existantes ou encore en projet sont à court de moyens suffisants pour jouer pleinement leur rôle. L'on constate aussi que, de par leur nombre réduit, les AMP ne sont généralement pas en mesure de répondre comme il se doit aux objectifs de la convention sur la diversité biologique. Ceux-ci étant de protéger 10% de la Méditerranée à l'horizon 2020. C'est peut-être un déficit d'intérêt et de sensibilité à la question, de la part des gouvernants, qui en serait la principale cause. La communication, mot-clé Informer, partager, échanger, convaincre, fédérer, mobiliser, etc., en d'autres termes: communiquer. Il s'agit peut-être+ là d'un des aspects les plus fondamentaux et les plus complexes de la mission d'un gestionnaire d'AMP. La communication pour une Aire marine protégée devrait être considérée comme un mécanisme pour catalyser le changement dans le comportement d'une communauté et surtout de ses pouvoirs publics. Bâtir une stratégie de communication efficace nécessite une planification adéquate avec une identification à la fois claire et précise des objectifs fixés, une analyse approfondie des publics avec lesquels l'on souhaite échanger la communication et aussi une formulation adaptée des messages et des supports à exploiter. Il est à préciser, en outre, que cette formation sera complétée par le lancement d'un appel à la mise en œuvre de petits projets Med PAN sur le thème de la communication d'ici quelques semaines afin de soutenir directement les AMP souhaitant réaliser des actions de communication. Tous, au rendez-vous de Ghar El Melh A préciser aussi que l'atelier de formation venant de se dérouler dans l'un des hôtels de Bizerte a été financé par le Pnue/PAM à travers le projet Med MPA Network, financé à son tour par l'Union européenne, l'Agence française pour la biodiversité, la ville de Marseille et le Conseil général des Bouches-du-Rhône. Au terme de ces journées de formation, les participants ont eu à visiter la ville de Ghar El Melh afin de rencontrer et se concerter avec les parties prenantes du projet de gestion intégrée des zones côtières, piloté par le WWF North Africa. Projet tirant à sa fin.