Au vu de la situation actuelle du CA, il est grand temps pour le club d'impulser une dynamique collective centrée sur l'amélioration du fonctionnement de l'équipe, la cohésion et la fédération autour d'un but commun à même de permettre d'optimiser sa solidarité et sa performance sur le terrain. Le CA se trouve aujourd'hui de plus en plus confronté à la dure réalité du résultat, alors que sur le papier et sur les plateaux de télévision, les puristes et autres observateurs (de tous bords) s'accordent à dire que l'effectif clubiste est l'un des mieux fournis et nantis de la Ligue 1. Il ne fait aucun doute que les valeurs sûres existent (à profusion), les places étant toujours aussi chères au sein d'un groupe où la concurrence devrait toutefois être source d'émulation dans le groupe. Certes, il n'y a pas à proprement parler d'éléments «fuori-class» au sein de l'équipe, mais l'essentiel devrait être la capacité d'assimilation des schémas tactiques avec des individualités chevronnées et rompues au haut niveau (local). Actuellement et vu les résultats médiocres de l'équipe première, une prise de conscience est plus que d'actualité pour corriger la trajectoire de l'équipe et retrouver un niveau de jeu qui cadre avec le potentiel du groupe et les ambitions du club. Sans pour autant «sonner» la chasse aux sorcières, il est de plus en plus évident que le CA actuel ne possède pas de joueurs décisifs alors que certains choix du staff technique sont vraisemblablement à revoir. De prime abord, la préparation tardive de l'équipe et les soubresauts qu'a connu le club lors de l'inter-saison estivale, ont eu un impact négatif sur son parcours actuel. Recoller les morceaux et prendre le train en marche a certes permis de parer au plus urgent, mais théoriquement et concrètement, le CA ne pouvait du jour au lendemain retrouver les premières loges, alors qu'il peine à développer un plan de jeu cohérent. Cela demande du temps et de la patience; or, l'exigence de résultats et la pression d'un public assoiffé de titres et nostalgique du glorieux passé du club, font que le club se trouve perpétuellement confronté à l'épineuse question relative à sa marge de manœuvre plus qu'à sa marge de progression... Un seul être vous manque... Au vu de la dernière sortie des «Rouge et Blanc», il est clair que l'absence de Dhaouadi a lourdement pesé sur l'aptitude de l'équipe à bousculer l'adversaire. Débouler, prendre de vitesse, percer, fixer et centrer en course sont des qualités propres au détonateur clubiste; or, le CA de samedi a cruellement manqué d'animation offensive, que ce soit au niveau du couloir gauche ou même sur le côté opposé. Un rapide retour en arrière nous enseigne que l'une des particularité du jeu clubiste était cette aptitude à presser, et encore presser jusqu'à ce que l'adversaire jette l'éponge. Garder son vis-à-vis dans les cordes, et attendre le moment propice pour asséner le coup de grâce est devenu au fil du temps la marque de fabrique du club de Bab Jédid. Cela demande une détermination, une endurance et un souffle à toute épreuve, chose qui manque vraisemblablement au CA version 2009-2010. Adel Sellimi l'explique d'ailleurs en ces termes: «Nous étions à court sur le plan collectif mais nous avons surtout manqué de fraîcheur. L'absence du public nous a fortement handicapé, le douzième homme étant la première force de frappe de l'équipe. Les joueurs ont cruellement manqué de motivation, de grinta et de don de soi. L'envie de vaincre a fait défaut. Je note aussi le fait que les joueurs sont en majorité crispés sur le terrain. Le tempérament de groupe s'en ressent. Nous tâcherons d'y remédier dans les plus brefs délais». Agir sur le mental du groupe et soigner la condition physique des joueurs, deux chantiers prioritaires pour retrouver le rang, tel semble être l'approche futur clubiste. D'ici là, le CA reste à la traîne par rapport à ses concurrents alors que son adversaire du jour marsois réalise quant à lui la bonne affaire de la journée. En fin de rencontre, Kamel Chebli, semblait satisfait de l'application tactique de ses poulains: «Le jeu en bloc de l'équipe a prévalu et a globalement fonctionné. Que ce soit au niveau de la récupération ou lors des amorces offensives, la bonne occupation du terrain et le jeu fait de passe courtes nous ont permis de tenir le CA en respect. Après 20', le CA a opté pour un jeu direct que nous avons su contrecarrer. En fin de rencontre, je sentais qu'il y avait un bon coup à jouer. J'ai voulu incorporer Ltifi mais j'ai finalement placé un défenseur supplémentaire en vue de saper les dernières velléités offensives clubistes». Cela dit, bien qu'un supplément de convictions aurait permis à l'ASM de glaner les trois points, tenir en échec le CA dans son jardin est un résultat encourageant pour un néo-promu. Pour le technicien en chef clubiste, l'équipe n'est simplement pas encore prête: «Le CA est encore en rodage. Nous serons prêts d'ici le match face à l'Etoile...». Assez léger comme explication alors qu'un club de la trempe du CA ne peut se permettre d'attendre les chocs de la saison pour montrer son vrai visage. Un jour sans, le Club de Bab Jédid l'était assurément face à l'ASM. Fortement handicapé par le huis-clos décrété, le CA a vécu doublement le manque à gagner d'une part et l'apport considérable du public clubiste, seul à même de booster l'équipe quand la machine est grippée. Avis donc aux amateurs de jets de fumigènes, aussi responsables de la marche actuelle de l'équipe que le staff technique clubiste...