Des caddies hyper remplis, remplis de produits alimentaires, des ustensiles de cuisine... et une course sans fin... Le mois de Ramadan est là et se caractérise comme chaque année par un pic de la consommation des ménages! Depuis presque une semaine, les Tunisiens parcourent les différents rayons des supermarchés et des grandes surfaces afin de remplir leur couffins et cabas pour les courses du mois saint. Et c'est comme ça qu'ils se préparent pour bien accueillir le mois de Ramadan..... Un bazar à ciel ouvert! Dans les différentes artères de la ville de Tunis, là ou les marchands ambulants se sont installés et ont placé leurs étalages, remplis de marchandises qui débordent et dépassent parfois sur le trottoir jusqu'au passage réservé aux automobiles, la foule s'est rassemblée devant ces étals qui ressemblent à un grand bazar à ciel ouvert. Et les personnes qui songent passer par ces rues — parce que c'est leur unique chemin — ont eu tort et ils doivent illico trouver un autre itinéraire ... L'encombrement est tout simplement indescriptible ! Et encore, ce n'est pas aussi important même si la canicule bat son plein, l'essentiel c'est de parcourir ces étals et d'acheter tout ce qui tombe sous les mains. Alibi ? Il faut accueillir le mois saint convenablement et cela ne peut l'être qu'en se procurant de nouveaux ustensiles de cuisine en plastique ou fabriqués à partir de matériau de mauvaise qualité et qui peuvent contenir des substances qui représentent un risque pour la santé. Cette frénésie d'achat ne se limite pas uniquement à ce genre d'objets probablement nocifs pour la santé, mais elle est bel et bien contagieuse...Elle touche même les produits alimentaires que l'on propose dans ces endroits. Inconscient, poussé par le désir de ne rien manquer pour préparer son festin, ayant l'impression d'être un bon débrouillard et un bon gestionnaire afin d'affronter les dépenses de ce mois, le citoyen n'hésite pas à s'arrêter devant tous ces étals pour s'approvisionner d'une bonne quantité de biscuits fourrés, de boissons gazeuses, de tablettes de chocolat et d'une variété de produits alimentaires, venus probablement d'un pays voisin et dont on ne connaît même pas s'ils sont encore consommables et s'ils ne sont pas périmés. «Deux équipes spécialisées dans le contrôle de la qualité et six autres dans la transparence des opérations économiques sont sur les lieux quotidiennement, à partir de 8h30 jusqu'à 14h00 avant qu'une autre équipe ne prenne la relève de 14h00 jusqu'à 18h30. De plus, deux équipes ont été placées dans les ronds-points de « Mjaz Et Beb » et « El Mornaguia » afin d'assurer le contrôle des ventes anarchiques de l'eau potable dans les camions. Sans parler des campagnes de sensibilisation qu'organise l'Institut National de la Consommation afin de pousser le citoyen à être plus vigilant », a déclaré le directeur général du commerce Yaser Ben Khlifa dans le gouvernorat de La Manouba. Deux mondes parallèles Idem pour les grandes surfaces ! Les clients consommateurs se rendent dans ces supermarchés, et vident en un clin d'oeil les rayons! Ce qui donne l'impression qu'une pénurie d'eau ou de lait va bientôt frapper le pays ! Il ne s'agit pas de question de moyens, car qu'on soit aisé ou non, il s'agit d'un comportement atypique et du phénomène de la fièvre acheteuse, des achats impulsifs que l'on remarque d'ailleurs dans tous les autres évènements relatifs à la consommation (saison des soldes, promotions, réductions et autres). Samah parcourt les différents rayons d'une grande surface, son chariot devant elle, sa liste de course dans la main et était accompagnée de son mari. Elle a établi une longue liste de course pour le mois saint afin d'approvisionner sa cuisine de tout ce dont elle aura besoin pour le mois de Ramadan. Elle justifie son comportement par le besoin de se rassurer qu'elle ne manquera de rien et qu'elle ne sera pas dans l'obligation d'aller à chaque fois se procurer l'ingrédient manquant. Pour elle, adopter une pareille stratégie de gestion lui permettra de ne pas dépasser le budget qu'elle a réservé pour ce mois saint. Oui, certes c'est une façon pour essayer de bien gérer les dépenses de ce mois dès le début, de bien s'organiser mais sans pour autant tomber dans cette frénésie d'achat impulsif, car, dans ce cas-là, on ne parlera plus de bonne gestion!