• Dans cette exposition, la relation entre la fonction artistique et la symbolique spirituelle est omniprésente. Elle a permis d'abreuver cette source d'une inspiration mystique et persane L'exposition qui se déroule au centre culturel rattaché à l'ambassade de la République islamique d'Iran à Tunis depuis le 27 septembre, intitulée «La lumière dans le miroir de la nature», est du photographe Darius M.Khané, un artiste au talent confirmé dont l'œuvre a fait le bonheur de plus d'une galerie à Istanbul, Paris et plusieurs autres villes du Moyen-Orient. En complète union avec la nature Inspirée du verset 35 de la sourate «Nour» (Lumière), l'une des premières utilités de cette exposition consiste à faire apparaître les merveilles de la lumière divine à travers la nature ou l'ensemble du monde physique qui est, en définitive, le reflet, l'écho et le miroir du divin. La communion avec la nature est ici évidente. Elle comporte de nombreuses références à la spiritualité et au mysticisme. Les trente photographies permettent de percevoir cette dimension. Celle traitant de la recherche de Dieu, le refuge et le dépositaire de nos secrets les plus intimes. Une composante essentielle des sept stations mystiques. Sept éléments de la recherche du Tout-Puissant et de l'Omnipotent ayant tous un sens mystique : le peuplier, la venelle, la fleur de la solitude, la fontaine éternelle des mythes de la terre, l'intimité fluide de l'espace, l'enfant et, enfin, le nid de lumière. La couleur verte, celle d'une végétation exubérante, une flore épanouie, a une connotation spirituelle particulière en Islam et en Iran. Cet aspect est omniprésent dans la nature. De la démesure de l'ego Darius Mohammad Khané entame son exposition avec «Horizon» (Falagh) et la termine avec la trentième photographie «Sky Sema» (Sema Semai), une danse soufie, le sema, évocatrice d'un cercle, un aller-retour du moi au moi. Nous sommes donc ici en présence d'un mouvement circulaire suggérant la nécessité de chercher Dieu en soi. Cette quête de la connaissance consiste à se défaire des voiles de l'ignorance qui peuvent prendre de multiples formes, y compris lumineuses, comme le voile du prétendu savoir; le plus grand de ces voiles étant, sans surprise, le «moi» égotiste de l'homme. Aussi longtemps que l'homme demeure «voilé» par son ego, autrement dit préoccupé par lui-même, sa nature essentielle et sa quintessence resteront voilées parce que la lumière (nour) reflétée dans le miroir de l'âme demeurera désespérément inaccessible. «O mon Dieu, accorde-moi le privilège de me consacrer à Toi. Illumine le regard de mon cœur par la clarté d'un autre regard vers Toi afin que les regards des cœurs traversent les voiles de lumière, parviennent à la source de Ton immensité car ce n'est qu'ainsi que nos esprits, enfin apaisés, pourront se rattacher à la toute puissance de Ta sainteté», c'est sur cette prière on action de grâce adressée à Dieu sur le mont Sinaï, en Egypte, par le prophète hébreu, Moïse, qui avait le don de converser avec le Créateur, que prend fin ce tour d'horizon photographique qui a survolé, succinctement certes et cependant en profondeur, les multiples facettes de la lumière dans le miroir de la nature. _______________ «La lumière dans le miroir de la nature», exposition de photographies iraniennes de Darius Mohammad Khané qui se poursuivra jusqu'au 8 octobre au Centre culturel iranien sis au 22, av. du Roi Abdel Aziz Al Saoud, El Manar1.