Des centaines de millions de personnes ont toujours moins de 1,90 dollar par jour pour vivre, le critère utilisé actuellement pour définir l'extrême pauvreté Tout ce que le Groupe de la Banque mondiale entreprend est motivé par ses objectifs. C'est ce que affirme l'institution de Bretton Woods en insistant sur l'impératif de mettre fin à l'extrême pauvreté (ramener à 3 % d'ici 2030 le pourcentage de la population mondiale en situation d'extrême pauvreté) et promouvoir une prospérité partagée afin d'accroître les revenus des 40 % de population les plus pauvres. Ces deux objectifs doivent être réalisés d'une manière durable, affirme la BM. Les projections de la Banque mondiale laissent penser que, pour la première fois dans l'histoire, le nombre de personnes en situation d'extrême pauvreté est tombé en dessous de 10 % de la population mondiale. Malgré cette bonne nouvelle, des centaines de millions de personnes ont toujours moins de 1,90 dollar par jour pour vivre, le critère utilisé actuellement pour définir l'extrême pauvreté. La tâche est loin d'être accomplie, et de nombreux défis restent à relever pour réaliser la vision d'ensemble du développement mondial, énoncée dans les objectifs de développement durable, le Programme de développement durable à l'horizon 2030 et les objectifs propres à la Banque mondiale. La croissance économique propre à réduire l'extrême pauvreté fait toujours défaut, constate la Banque mondiale, précisant que d'importants risques susceptibles d'avoir un effet négatif sur l'économie mondiale demeurent, dont une faible demande, le resserrement plus prononcé des marchés financiers, le fléchissement des échanges, la faiblesse persistante des prix du pétrole et des autres produits de base et l'instabilité des flux de capitaux. Par ailleurs, des menaces complexes et graves pèsent sur la prospérité à long terme dans le monde. Il s'agit notamment de conflits régionaux et de la fragilité au niveau local qui ont entraîné le déplacement forcé de millions de personnes ; des pandémies et autres risques sanitaires d'une région à l'autre ; et des effets du changement climatique, qui pourraient provoquer des phénomènes météorologiques extrêmes et perturber la sécurité alimentaire dans de nombreux pays. Les plus pauvres et les plus vulnérables seront les plus touchés par ces risques. Parallèlement, les tendances du développement mondial ont considérablement évolué. Le monde est beaucoup plus prospère, et son centre de gravité économique se déplace vers les économies émergentes. L'investissement privé domine maintenant les transferts de capitaux dans le monde et, comparée à l'aide publique au développement, la mobilisation des ressources intérieures est de plus en plus importante, en particulier dans les pays à revenu intermédiaire. Le monde étant beaucoup plus interconnecté, il faudra adopter des approches multisectorielles plus intégrées pour réaliser les dimensions économiques, sociales et environnementales du développement. La Banque mondiale est exceptionnellement bien placée pour appuyer le programme de développement mondial face à ces problèmes et évolutions sans précédent que connaît l'environnement mondial. Elle demeure un partenaire déterminé à aider les pays à long terme et s'emploie à élaborer des stratégies, des opérations et des modes de financement novateurs adaptés aux besoins de chaque pays. L'institution est organisée de façon à traiter tous les aspects du développement — aux niveaux national, régional et mondial — dans le but de favoriser une action coordonnée qui permette de trouver des solutions pour réduire la pauvreté et promouvoir une prospérité partagée. La Banque mondiale a travaillé avec ses partenaires pendant l'exercice écoulé dans des secteurs imbriqués et complexes pour aider les pays à trouver des solutions aux problèmes de développement les plus épineux. Quelle méthode ? Pour mettre fin à l'extrême pauvreté et favoriser une prospérité partagée, la BM considère qu'«il est fondamental d'assurer l'accès aux opportunités économiques et à des services de base de qualité». La Banque exprime sa disposition à aider ses clients à trouver des solutions aux problèmes d'équité et d'inclusion grâce à ses analyses et conseils pointus, à ses services financiers, à ses prêts et à son pouvoir mobilisateur. Cet appui peut permettre aux clients de renforcer leurs bases de données factuelles de façon à prendre des décisions en connaissance de cause, et peut cibler des interventions équitables, efficaces et destinées aux pauvres. Les politiques macroéconomiques et budgétaires durables créent un environnement favorable à une croissance portée par le secteur privé et constituent le fondement d'une planification du développement efficace et de dépenses publiques judicieuses. La Banque aide les clients à évaluer la gamme appropriée de politiques de gestion budgétaire, d'endettement et de croissance. Lorsqu'ils mobilisent et dépensent les ressources publiques plus efficacement, les pouvoirs publics améliorent la prestation de services. La Banque aide les clients à améliorer l'efficience du secteur public, notamment pour ce qui est de hiérarchiser les dépenses, de mieux gérer et maîtriser le budget et d'éliminer les obstacles à une utilisation efficace des ressources intérieures. Il s'agit notamment d'aider les pays à mettre en place des régimes fiscaux équitables et efficients et à accroître les recettes du Trésor public. Durant l'exercice écoulé, la Banque a créé une équipe chargée des questions fiscales mondiales pour renforcer les travaux de pointe en matière fiscale, assurer la liaison avec d'autres institutions internationales et favoriser une concertation plus coordonnée sur les questions fiscales internationales. En outre, la Plate-forme de coopération en matière fiscale lancée récemment, qui vise à renforcer l'aptitude des pays en développement à mettre en place des régimes fiscaux plus performants et à faire en sorte qu'il soit tenu compte de leurs intérêts, formalisera la collaboration entre la Banque, le Fonds monétaire international (FMI), l'Organisation de coopération et de développement économiques (Ocde) et l'Organisation des Nations unies (ONU). La Banque collabore également avec les pays membres pour renforcer les principales institutions financières en vue d'assurer la stabilité financière et la croissance économique. Dans le cadre du Programme de services de conseil et de gestion des réserves («Ramp»), la Banque s'emploie avec plus de 60 institutions membres (banques centrales, caisses nationales de retraite et fonds souverains) à améliorer la gestion des réserves de change et d'autres actifs financiers. La santé financière d'une banque centrale repose sur un portefeuille liquide et stable de réserves de change. La Banque travaille avec les gouvernements des pays membres aux niveaux national et international pour mettre en place des capacités en vue d'élaborer et d'appliquer des stratégies de gestion de la dette conformes à la pratique optimale. Une gestion efficace de la dette publique constitue la pierre angulaire de la stabilité financière et d'une politique budgétaire durable, souligne la BM.