Des efforts sont consentis en matière de restructuration du club, mais ils sont parfois ternis par les mauvaises manœuvres et l'esprit de sédition. Branle-bas de combat à la JSK. Le mot n'est pas si fort pour qualifier le vent de la discorde et de la désunion qui prédomine ces jours-ci et qui fait planer une menace d'implosion aussi bien au niveau des dirigeants, du staff technique que des joueurs eux- mêmes. Et pour cause ! Tout le monde se rappelle qu'à l'issue du match JSK-CSHL, beaucoup de bruit a retenti autour du possible départ de Hidoussi vers l'ESHS. Chose vigoureusement démentie et dénoncée par le président du club, Fateh Alouini, alors que lui- même a répété un peu partout qu'il n'en pouvait plus et qu'il partirait volontiers s'il avait les moyens de le faire. Ce sentiment de malaise et de dégoût est justifié aux yeux du premier comme du second. Hidoussi trouve inconcevable que depuis l'entame de la saison, quatre entraîneurs des gardiens, en l'occurrence Wafik Majed, Abdelaziz Ben Khedher, Sahbi Turki et Mohamed Manaii, se soient relayés au poste d'entraîneur des gardiens et que quatre préparateurs physiques, à savoir Mohamed Ayachi, Taoufik Ouhaïbi, Hatem Boulila et Abdallah Sghaier, aient été désignés à tour de rôle à ce poste. " De mémoire d'homme, je n'ai jamais vu une telle approximation et un tel errement au niveau des désignations. Chose qui ne pourrait générer qu'instabilité et désagrément pour tout le monde ", devait-il nous confier, avant de se plaindre de l'absentéisme des dirigeants, lors des stages bloqués, des matches amicaux et même des séances d'entraînement. " Peu ou mal encadrés, les joueurs ont tendance à se sentir seuls et libres de leurs actes et par conséquent à verser un peu trop vite dans les altercations et les accrochages et à rechigner aux consignes du staff technique et aux directives des responsables du club", devait-il ajouter. Rappelez-vous les six cas de fronde de joueurs, annoncés et commentés, dans une précédente livraison et vous comprendrez mieux que ce n'est pas l'envie de partir qui manquait à Hidoussi, le lendemain du match JSK-CSHL. Pour ce qui est du président du club, il a l'impression de naviguer à vue et en solitaire, bien qu'il se soit entouré d'un directeur administratif et sportif et d'un comité directeur élargi. Au fait, il s'est rendu compte qu'on est loin de l'euphorie de l'accession et du démarrage réussi avec Mrad Mahjoub, lors de la saison écoulée. Que l'engouement des supporters pour les abonnements et les cartes d'adhésion (NDLR : cent mille dinars, la saison écoulée) a cédé la place à un désintéressement inquiétant (à peine dix mille dinars jusqu'à présent). Que les recettes du stade, en cette période de vaches maigres, ne sont pas conformes aux attentes du club et surtout que les contributions des bailleurs de fonds habituels n'arrivent qu'au compte- gouttes. Il n'y a pas vraiment de quoi pavoiser, côté soutien financier. Côté moral, non plus, avec le départ, en début de saison, de trois membres influents, en l'occurrence MM. Kamel Chemli, Abderrazak Trad et Béchir Lahmar, qui veillaient scrupuleusement sur la bonne marche de l'équipe-fanion de football. Alors, voulant sans doute assainir l'ambiance et donner un second souffle à la JSK, M. Mustapha El Houcine, maire de la ville, a provoqué une réunion d'urgence avec le président du club et les trois anciens membres précités. Une démarche non appréciée par M. Hamadi Mâaloul, coordinateur de la section de football, toutes catégories confondues, qui a vu — à tort ou à raison — dans le retour sollicité des trois ex- dirigeants une manière fort habile de le pousser vers la sortie. D'ailleurs, le lendemain de la réunion, le président du club lui a signifié, d'après ses propres dires, qu'il est toujours le bienvenu dans le bureau directeur mais à condition qu'il s'occupe dorénavant des jeunes catégories, sans plus. Le soir même, le coordinateur de la section de football a annoncé à la presse sa décision irrévocable de démissionner du bureau directeur et les raisons qui ont motivé cette décision et a remis à chacun d'eux une copie de la démission. Plusieurs questions nous interpellent suite à ces rebondissements et ces réactions en chaîne. Pourquoi tout a dégénéré si vite ?Apparemment, l'entraîneur Hidoussi a exigé le retour des ex- dirigeants pour garantir un meilleur encadrement de son effectif, un peu trop abandonné à son propre sort, et pour mettre fin au laxisme de certains joueurs qui ont lâché la bride aux contestations et aux palabres de tous genres. De même, Fateh Alouini qui sait pertinemment qu'il est investi d'une mission sacrée à la tête du club semble de plus en plus vulnérable aux obligations de résultats, aux contraintes budgétaires et aux exigences des fans et sympathisants. Le coordinateur de la section de football reproche au président du club son manque de soutien et sa volte-face injustifiée, selon lui, puisqu'il a abrogé, dans une réunion informelle, une décision (celle d'unifier la section de football et de la confier à une commission coordonnée par M. Hamadi Mâaloul) approuvée à l'unanimité par le comité directeur et consignée sur un PV officiel… !! Chacun doit mesurer la portée de ses actes et démarches avant de prendre la moindre décision, assumer pleinement ses responsabilités et honorer ses engagements. Personne n'a intérêt à semer la zizanie dans l'entourage du club, à entretenir le flou et l'amalgame ou à saborder le navire aghlabide. Le public kairouanais est en droit d'espérer une meilleure collaboration des dirigeants du club, d'attendre des hommes fédérateurs, capables d'imposer la discipline et l'ordre dans le groupe et d'aspirer à un palier supérieur. C'est par l'union sacrée de tous, par le don de soi et le sens de l'abnégation qu'on peut y parvenir.