Le football tunisien est plus que jamais revenu en force pour inciter au dépassement de soi et à une meilleure utilisation des potentiels existants. On jouera en cette saison 2017-2018, la 63e édition du championnat de Tunisie de football. Mais... le rappel de quelques dates historiques serait peut–être utile pour les jeunes générations : ce championnat est organisé depuis 1907 par l'Union des Sociétés françaises de Sports Athlétiques. En 1921, c'est la Ligue de Tunisie de Football, créée le 9 octobre de la même année qui le gère jusqu'à la date de l'Indépendance. En 1956, c'est la Fédération Tunisienne de Football qui prendra le relais, et depuis, a endossé la responsabilité de l'organisation et de la promotion du football en Tunisie. Cette compétition 2017-2018 réunira en une poule unique les quatorze meilleurs clubs du pays. La compétition se déroulera en matchs « aller » et « retour ». Les trois derniers du classement final seront relégués et remplacés par les trois premiers classés de la Ligue professionnelle 2. C'est l'Espérance Sportive, champion, qui remet son titre en jeu. Le Stade Tunisien, l'Union Sportive de Monastir et le Club Olympique de Médenine ont rejoint l'élite cette saison. Les deux premiers classés seront qualifiés pour la Ligue des champions de la Confédération africaine de football, alors que le 3e participera à la Coupe de la Confédération. Reconnaissons tout d'abord que cette saison démarre sous les meilleurs auspices ( au niveau sportif cela s'entend) avec une équipe nationale tunisienne qui n'est pas loin de s'imposer en prévision de la qualification au prochain Mondial et des équipes tunisiennes qui ont fait le plein et que nous retrouverons sur la ligne de départ des deux compétitions-phares africaines. L'Espérance, quant à elle, a, en fin de semaine écoulée, remporté la Coupe Arabe organisée dernièrement au Caire, aux dépens des grands rivaux égyptiens. Ce qui représente au niveau psychologique et sportif une grande performance. Voilà de quelle manière est campé le décor de cette 63e édition, dont on attend énormément en raison des engagements des meilleures équipes du pays et de la sélection nationale. Si nous prenons en compte le sérieux avec lequel ont été menées les semaines de préparation en dépit des difficultés financières qui secouent la majorité des clubs, cette saison s'annonce très disputée. Les rencontres amicales ou les tournois qui ont vu des équipes tunisiennes en pleine possession de leurs moyens s'imposer, bien décidées à ne pas rater ce départ, le tenant et les différents prétendants n'auront pas la tâche facile. Ces bonnes dispositions accroissent la responsabilité de l'organisateur, en l'occurrence la Fédération tunisienne de Football qui endosse ainsi la lourde responsabilité de garantir un déroulement correct, juste et indiscutablement équitable des différentes compétitions de cette saison. Les relents des contestations qui ont secoué les différentes compétitions la saison passée et dont les répercussions ne se sont guère atténuées, des équipes se préparent à aller au- devant du TAS pour demander justice, les choses s'annoncent particulièrement délicates pour une fédération qui s'est ingéniée à rendre sa tâche de plus en plus difficile à la faveur de décisions ou de prises de position quelque peu discutables et d'un arbitrage qui a énormément besoin de se remettre en question. Mais il serait plus approprié en prévision de cette reprise, d'axer l'attention sur le déroulement d'une saison que tous les observateurs s'accordent à qualifier d'exceptionnelle. Le football tunisien sollicité de partout et auteur de performances remarquables, grâce aux efforts de ses clubs, avec des moyens plus que limités, en dépit des contraintes qui entourent l'organisation des rencontres, arrive à se classer honorablement et à faire parler de lui. De nouveaux noms de joueurs pétris de qualités arrivent sur la scène, alors que d'autres ont réussi à percer à l'étranger. Le football tunisien est plus que jamais revenu en force pour inciter au dépassement de soi et à une meilleure utilisation des potentiels existants. C'est dire que toutes les parties prenantes de cette grande famille du football a besoin de se serrer les coudes et de profiter de cet élan exceptionnel qui fait qu'en dépit des défaillances relevées ici ou là, les progrès sont annonciateurs de relance et de performances notables. L'action des clubs est indéniable. Ils sont à la base de cette relance et de cet intérêt que l'on voue à la compétition tunisienne qui demeure très prisée et qui s'impose parmi les meilleurs du continent, tant au point de vue de l'ambiance qui y règne qu'à celui du niveau technique et spectaculaire. Ces aspects positifs ne devraient en aucun cas masquer les insuffisances qui ont marqué le pénible cheminement de la compétition de la saison passée, avec ces contestations sans fin, ces attitudes antisportives, ces déclarations enflammées, ces attitudes et comportements indignes qui ont fait le tour de la terre, et ces velléités primaires et primitives complètement inutiles qui ont émaillé ces journées à oublier. Nouvelle saison, nouvel état d'esprit ? C'est tout le mal que nous souhaitons à un football qui mérite incontestablement d'être mieux dirigé, pour être mieux apprécié.