Les Cabistes ont fait des progrès, mais ils ont péché un peu par naïveté et donc par inexpérience. Il y a de ces décisions arbitrales en football qui peuvent changer facilement le cours d'un match. Une décision qui n'est pas obligatoirement juste ! C'était le cas, vendredi dernier, à Menzel Abderrahmane quand l'arbitre a brandi devant Mehdi Ressaïssi un second carton jaune extrêmement sévère, voire inutile, ce qui a coûté au Cabiste l'expulsion dès la 25e minute de jeu. On ne veut pas douter de l'impartialité du réflexe de Yosri Bouali et de sa sincérité. Seulement, on laisse le soin de juger aux nombreux observateurs qui ont vu l'action. Le CAB a, jusque-là, fait mieux que jouer d'égal à égal, il menait au score grâce à cette frappe magique de Zied Ounelli en dehors des 16 mètres. Le match était bien équilibré et agréable à regarder avec tantôt une domination espérantiste, tantôt cabiste. Malheureusement pour les locaux, ils ont été stoppés net dans leur intention. Amoindris, la partie a pris une autre tournure pour tuer le suspense. L'arbitre a tué les velléités offensives cabistes très rapidement. Les Cabistes tombent dans le piège... Il était évident, sur le terrain, que les Espérantistes menés au score ont tendu un piège aux Cabistes. En effet, les camarades de Saïdani ont cédé à la provocation et leurs interventions sont devenues un peu agressives et les cartons jaunes et enfin rouge n'ont pas tardé à être levés devant Mohamed Habib Yeken et Ressaïssi... rien que dans les premières minutes qui ont suivi le but «jaune et noir». En outre, on n'a pas cessé de rouspéter pendant ce temps. On a dépensé son énergie inutilement au lieu de se concentrer sur le match. L'EST n'en demandait pas tant pour déstabiliser son vis-à-vis qui a fini par plier plus d'une fois. Chaâlali, Badri et Khénissi ont été les bourreaux du CAB. Ils ont su provoquer, ils ont su s'approprier le milieu du terrain. Bref, ils ont été efficaces sur tous les plans. Sans maître à jouer ! Les Cabistes, eux, manquent terriblement d'un capitaine meneur, notamment dans les moments difficiles pour orienter ses coéquipiers. Après Abdeljelil Mahouachi dans les années 70, Mourad Gharbi fin 80 et début 90 puis Youssofa. Pour abréger, le CAB n'a plus trouvé une personnalité pareille sur le terrain, c'est-à-dire un joueur-station qui garde le ballon et par lequel transite tout le jeu. Bref, un vrai patron! Contre l'EST, cela s'est fait sentir lourdement au moment de la construction du jeu. Le milieu offensif Firas Belarbi fait ce qu'il peut mais on est loin, très loin du compte. Même Mortadha Ben Wannès n'a pas réussi à endosser ce rôle... Derrière, ce n'est pas la joie non plus avec un axe central qui commet plein d'erreurs particulièrement de placement. Toutefois, il n'y a pas de quoi paniquer, le CAB n'est pas si mauvais que cela. On a enregistré des progrès au fil des matches et perdre contre l'ESS et l'EST même à domicile n'est pas une catastrophe, quand on sait que les Cabistes ont joué de malchance!