Après EST-ASG (1-0) d'avant-hier soir, on ne sait plus si les «Sang et Or» ont mal joué malgré leur victoire ou si les Gabésiens ont progressé en dépit de leur nouvelle déconvenue. Tous ceux qui ont assisté à la rencontre EST-ASG d'il y a deux jours à Radès, dans le cadre de la quatrième journée du championnat national, étaient unanimes sur le fait que les «Sang et Or» étaient loin de leur rayonnement habituel. Ils ont certes réussi l'essentiel : à savoir le gain des trois points de la victoire et le renforcement de leur leadership, mais le rendement collectif et individuel était loin de rassurer leurs fans. Surtout qu'on est à moins d'une semaine du choc avec les Egyptiens d'Al-Ahly à Alexandrie dans le cadre du quart de finale aller de la Champions league. Dans ce match et contrairement à ce qu'on prédisait avant le coup d'envoi, l'EST a croisé le fer avec un ASGabès très habile et capable de rendre les coups même s'il évoluait loin de ses bases. L'avantage logique qu'on accorde toujours aux «Sang et Or» n'était donc pas de mise. Une bonne répétition quand même Les Gabésiens étaient très entreprenants grâce à leur riche effectif composé en majorité de joueurs expérimentés ayant roulé leur bosse avec les meilleurs clubs tunisiens. En plus de la valeur intrinsèque des individualités comme Darragi Abdelhalim, Agrebi Skander, Hedhli Mourad ou Ameur Lamjed, il y avait également la touche manifeste du coach gabésien Montasser Louhichi. Ce dernier a su déjouer tous les plans (ou presque) de son homologue Faouzi Benzarti. Plusieurs rideaux défensifs étaient disposés devant le gardien de but Ali Ayari sans pour autant négliger une sympathique vocation offensive par des contres très dangereux, telle était la stratégie de Louhichi. Ce dernier était à un iota de parvenir à ses fins n'eût été le penalty quelque peu sévère sifflé par l'arbitre Ameur Chouchane à la 63' en faveur de Ferjani Sassi et transformé victorieusement par le buteur Taha Yassine Khénissi qui signa l'unique but de la rencontre. Les incursions des Kacem, Zrelli, Hedhli, Ameur et Jerbi ont rendu la vie difficile à la défense «sang et or» qui a été mise en difficulté plus d'une fois notamment à la 81', quand Achraf Zouaghi a vu son tir s'écraser sur le montant droit de Ben Chrifia. Ce dernier a été mis à rude épreuve plusieurs fois et a failli prendre au moins un but. C'est dire tout le mérite de l'AS Gabès, dont le classement actuel avec un seul point sur quatre matches ne reflète guère la vraie valeur de l'équipe qui est capable de beaucoup mieux. Maintenant qu'elle a essuyé ses trois revers dans ses trois périlleux déplacements programmés précocement contre l'ESS, le CA et l'EST, l'équipe gabésienne va pouvoir marquer des points à l'avenir. C'est certain. Et pour ce qui est de l'Espérance, il y a lieu de constater qu'il y a à boire et à manger en ce qui concerne le travail qui attend Faouzi Benzarti dans les prochains jours qui nous séparent du bras-de-fer redouté avec les «Pharaons». Tout l'effectif «sang et or» semble émoussé, en particulier les internationaux qui manquent terriblement de jus. En fin connaisseur de pareilles situations, Faouzi Benzarti saura sûrement comment gérer ce handicap en dosant optimalement ses séances d'entraînement quitte à personnaliser les exercices afin d'éviter de compliquer davantage les choses pour ses troupes. Sur le plan tactique, les schémas sont à repenser surtout que le pressing haut ne conviendrait pas avec une équipe à court de hardiesse physique car, comme on vient de le constater face à l'ASGabès, trop d'espace a été concédé à l'adversaire par manque de vivacité dans le repli et dans les courses. Et si l'Espérance a réussi à avoir le dernier mot dans le match d'avant-hier c'est grâce à son réalisme et son orgueil qu'elle est parvenue à le faire. Toutefois, face à Al Ahly, les coéquipiers de Khalil Chamam auront besoin de beaucoup plus que cela surtout que leur adversaire ne sera autre que celui qui possède le meilleur palmarès du continent africain.