La bonne organisation offensive et surtout défensive des Gabésiens a bloqué les plans de l'EST La victoire de l'ASG sur le leader espérantiste est une surprise pour ceux qui suivent le championnat. Quand la lanterne rouge surclasse le leader, on ne peut parler que de surprise. Mais cela ne met pas en doute le mérite de l'ASG qui a cru en ses moyens et qui a su «optimiser» ses atouts en fonction de la manière de jouer de l'adversaire. Comme nous l'avons écrit, l'équipe de Mohamed Jouirou n'a pas laissé d'espaces au milieu du terrain. C'est une sorte de «verrou» au milieu qui a empêché Darragi, Msakni, Roger, Traoui et Khelifa, sur son couloir gauche, de bien amorcer les attaques et de passer par leurs relais à deux-trois passes pour libérer un Eneramo obligé de jouer à 25 mètres des bois de Thameri. C'est, à notre avis, la clé «tactique» du match qui a aidé l'ASG à minimiser le danger de l'attaque «sang et or». Au lieu de s'amasser dans les seize mètres avec 8 défenseurs, Zrelli et ses équipiers ont avancé leur bloc-défense de quelques mètres pour bloquer, autant que possible, la relance de l'EST (un exercice où les Espérantistes restent très compétents). L'EST paye les frais d'une énorme débauche d'énergie en championnat et en Ligue des champions avec les mêmes éléments. En plus, les lacunes de la défense et la méforme du trio M'sakni, Darragi, Eneramo ont précipité cette défaite qui ne doit en aucun cas semer le doute dans le potentiel de l'équipe. Une défaite, ça peut arriver à tout moment. Thameri et Orok… L'ASG s'est comporté en véritable groupe homogène rentré sur la pelouse avec un esprit de vainqueur. On a vu que les locaux n'avaient pas l'intention de casser le jeu pour arracher le point du nul. Défense regroupée et dense par rapport à la position du porteur de la balle, et un marquage strict sur Darragi et Msakni, qui sont connus pour leurs qualités de dribbleurs. Ça n'a pas été facile de contrecarrer Eneramo et de l'empêcher de peser sur la défense, mais dans l'ensemble, Zrelli et Boucharbia n'ont rien laissé passer, surtout dans les balles aériennes. Lahkim et Abdelli ont, eux aussi, bien fermé les deux couloirs. Mais on pense que c'est le gardien Thameri qui a le plus brillé dans ce match. On a découvert un gardien sobre, ferme dans ses sorties et ses réflexes, et qui a réussi à repousser les tirs de Roger et de Khelifa. Thameri a réussi à donner de l'assurance à ses équipiers, et pas seulement les défenseurs. Il y a aussi la grande prestation d'Orok qui a permis, entre autres, à l'ASG de semer le danger dans la défense «sang et or». Le Nigérian s'est montré virulent dans le rôle d'attaquant de contre qui passe sur les deux côtés avec des appels de balle auxquels Hicheri et Bachtobji n'ont pas trouvé de solutions. Ça se voit que Jouirou a bien préparé son match en bloquant les points forts de l'EST et en fructifiant au maximum l'application de Cherni, Soko et Ouerhani à l'entrejeu. Aouichaoui et Orok ont été efficients à souhait pour permettre à leur équipe de marquer à deux reprises. Victoire-tournant pour l'ASG qui a su conserver son avantage malgré le retour de l'EST en fin de match. Plus que les trois points engrangés, l'ASG prend confiance en ses moyens. S'il joue avec le même sérieux et la même détermination qu'avant- hier, l'ASG a les moyens de rester dans l'élite. Pas de balles arrêtées… La série d'invincibilité de l'EST s'arrête à Gabès, c'est un cycle qui se termine, chose que tous les clubs peuvent rencontrer. L'EST qui a joué avant-hier a paru un peu émoussée et à court de fraîcheur. Elle n'a pu jouer sur son tempo offensif habituel. Pourtant, Maher Kanzari n'a pas manqué d'utiliser toutes les cartes à sa disposition en commençant par le trio Eneramo, Darragi, M'sakni. Tous les trois n'ont pas apporté la même efficacité et le même poids offensif. C'est vrai que le marquage strict des Gabésiens était gênant, mais on manquait de précision et de suite dans les idées offensives. La sortie conjointe de M'sakni et de Darragi, les deux créateurs de l'équipe, était-elle un risque énorme à prendre? M'hirsi et Ayari avec Khélifa avaient tendance à passer par les couloirs et à centrer. A chaque fois qu'ils le faisaient, Zrelli et Boucharbia étaient prêts pour repousser le danger. Et les balles arrêtées dans tout cela? C'est l'argument qui a le plus manqué à l'EST. Malgré les nombreux corners et coups francs pour Chemmam et Traoui, l'EST n'a pas trouvé la solution pour revenir dans le match. Une défaite qui doit être bien analysée pour rebondir dans le championnat. Un jour sans pour une équipe qui attend un sang neuf après le départ de Benzarti. Du côté de l'entourage de l'EST, on noue des contacts avec un entraîneur allemand. Kanzari est déjà contesté!