Après le titre mondial d'Achraf Zouaoui remporté à Casablanca, le président de la fédération milite pour l'introduction de ce sport aux Jeux olympiques de Paris en 2024 Le titre mondial d'Achraf Zouaoui est venu au bon moment pour consolider les acquis de ce sport qui ne cesse d'addtionner les titres africains et mondiaux! Qu'en pensez-vous? Depuis 1983, la pétanque en Tunisie n'a cessé de dominer le monde grâce à un groupe de jeunes champions qui ont réussi à imposer leurs qualités. Le titre mondial remporté par le jeune Achraf Zouaoui a offert une opportunité unique aux dirigeants de la Ftbp, aux clubs et à la tutelle pour promouvoir leur sport favori et faire bénéficier nos jeunes d'une expérience dans les grandes manifestations mondiales. Avec les titres mondiaux remportés par Zouaoui, Asma Belli et Majdi Hammami, notre stratégie misant sur les jeunes a été positive sur tous les plans. Nous avons réussi à nous racheter après une prestation mi-figue, mi-raisin en Belgique. L'apport des jeunes et la bonne gestion technique et administrative de notre bureau a prévalu pour composer une équipe de Tunisie plus solide et plus cohérente qu'auparavant. Nous sommes sur la bonne voie. La Tunisie est classée à la 5e place mondiale. Le dernier tournoi international vous a permis de prendre des décisions révolutionnaires. Comment avez-vous pris ces risques? En effet, après les dépassements disciplinaires et le manque de sérieux de la part de quelques joueurs, nous avons décidé de faire table rase avec le passé et de penser surtout à l'avenir. Ainsi, nous avons décidé de faire appel à des jeunes doués, enthousiastes et surtout motivés pour représenter dignement le drapeau tunisien. Nous avons décidé de désigner l'entraîneur Fathi Ouechtati titulaire du 3e degré pour être à la tête de l'Equipe de Tunisie. Notre choix a été bénéfique puisque Achraf Zouaoui a remporté le titre mondial à Casablanca. Il faut maintenant persévérer dans l'effort. La responsabilité est devenue plus grande après le titre de Zouaoui. Quelles sont vos chances aux prochains championnats du monde prévus au mois de novembre en Chine ? Nous en sommes conscients. Le titre mondial sera un atout de plus pour s'illustrer prochainement avec la sélection féminine au Mondial de Chine. A cette occasion, le sélectionneur national Fathi Ouechtati a retenu huit joueuses pour un stage à Monastir pour préparer convenablement le prochain Mondial féminin prévu du 6 au 10 novembre en Chine. Je vous souligne que l'équipe de Tunisie juniors se prépare aussi au Mondial prévu du 1er au 6 novembre à Shangaï. Avez-vous pensé à la formation des entraîneurs ? Avec l'apport de Victor Nattaf, un grand expert auprès de la Confédération mondiale des sports de boules (CMSB), nous avons organisé sept stages de formation de grades pour les entraîneurs des 1er, 2e et 3e degrés. Ce fut une réussite totale avec la présence de 120 entraîneurs. La Palme est revenue aux deux entraîneurs qui ont réussi à décrocher leur 3e degré, à savoir Fathi Ouechtati et Abderraouf Laâkili. Quel est le nombre de licenciés et de clubs dans toute la Tunisie ? La pétanque est un phénomène qui touche toutes les couches sociales en Tunisie. Il y a plus de 3.200 licenciés et 82 clubs dans notre pays. Il y a aussi 4 ligues qui veillent à vulgariser ce sport, c'est aussi un phénomène à l'échelle mondiale. Près de 100 pays dans le monde pratiquent la pétanque. Il ne faut pas oublier que nous avons à notre actif sept championnats du monde. En remarquant l'envol de ce sport, vous êtes dans l'obligation de changer l'image «loisir» de votre discipline ! Cela pourrait la faire rentrer dans une autre dimension, mais ce n'est pas l'objectif premier. La pétanque est un sport de haut niveau, mais il faut qu'elle garde aussi son côté convivial. Le haut niveau est une chose, mais il faut absolument préserver notre base. C'est un sport simple, il faut qu'il le reste. Ça contribue à notre démarche olympique. Vous rêvez sans doute du plus grand projet de votre mandat. Pourquoi ce choix de candidature pour les Jeux olympiques de 2024 à Paris ? Tout simplement parce que la pétanque est devenue un sport de haut niveau. Cela ne s'est pas fait en un jour, mais en 15 ans. Nous avons actuellement une structure suffisante pour rendre la pétanque un sport olympique. A Paris en 2024, ce sera l'occasion ou jamais ! Cette discipline requiert des qualités d'adresse, de résistance et d'équilibre comme d'autres sports qui sont déjà présents aux Jeux olympiques. La Tunisie a déjà présenté son plan d'action pour soutenir la candidature des boules, sport aux JO 2024... Cela s'effectuera en plusieurs étapes, mais c'est avant tout un travail quotidien tant dans la communication auprès du grand public que pour convaincre les membres du Comité international olympique. Après, c'est de la stratégie. Je souligne que lors de la visite de Thomas Bacha en Tunisie, nous nous sommes entretenus avec lui et nous avons présenté un aperçu sur notre sport, en collaboration avec Faouzi Marroughi, président de la commission de la communication et secrétaire général de la Confédération africaine. Avec boules-sport.org, nous allons soutenir notre sport dans les instances internationales; c'est une démarche portée par la CMSB, je souligne aussi que Paris veut créer un grand évènement autour de la pétanque, la ville se rend bien compte que l'on y joue dans tous les quartiers du monde. Vous avez été saisi par la CMSB pour améliorer certains articles du statut... En effet, par souci de contribuer à mettre en harmonie certains articles du statut de la Fipjp, j'ai veillé à faire une concertation en conformité avec les statuts des différentes structures sportives internationales, surtout que notre sport se prépare pour faire son entrée dans le gotha olympique. Je vais la soumettre à la prochaine réunion du bureau exécutif de la Fipjp prévue en marge du Mondial féminin le 9 novembre en Chine. Cela démontre que notre fédération jouit d'une grande confiance dans les instances internationales. Le mot de la fin? Notre sport ne cesse de se mettre en évidence. Tout le monde voit grand, mais nous sommes handicapés par un budget non adéquat à nos ambitions. Je me permets de demander aux responsables de la tutelle et du Cnot de nous verser un budget conforme à nos attentes pour promouvoir ce sport qui va devenir prochainement olympique.