affirme le catalyseur de cet art martial qui a eu le mérite de créer cette fédération dont l'objectif sera de structurer le jujitsu qui compte actuellement 3.000 licenciés dans toute la République. Pouvez-vous présenter brièvement votre parcours ? J'ai commencé la pratique des arts martiaux par le karaté et la boxe chinoise. Je me suis ensuite spécialisé dans le jujitsu. J'ai également été un compétiteur de niveau international avec mon 4e dan. J'ai été arbitre national et entraîneur de jujitsu, secrétaire général de la Ligue de Tunis et membre de la commission nationale de jujitsu. Mais depuis cinq mois, je suis devenu le président de la Fédération tunisienne de jujitsu. Quel est votre bilan après seulement cinq mois ? Notre bilan est positif sur tous les plans. Notre objectif est de structurer ce sport sur des bases solides. Nous avons déjà saisi la tutelle pour exposer notre stratégie et notre vision pour la vulgarisation de notre sport. Il est aussi important de souligner que le ministère va nous verser un budget de 500.000 dinars pour entamer notre travail. Mais, jusqu'à ce jour, nous n'avons reçu aucun versement de la part de la tutelle. Nous espérons bénéficier d'une première tranche pour avoir un budget adéquat à notre fédération. Qu'est-ce qui a le plus évolué depuis que vous avez pris les rênes de la fédération ? Sur le plan technique, l'évolution ne peut se faire que lentement. Nous avons multiplié les stages de formation et nous avons créé trois ligues du Sud (Chedly Hidouri), du Centre (Fredj Souti) et de Tunis (Mehrez Hedfi). Nous avons aussi intégré quatre arts martiaux, à savoir MMA (Aymen Ben Hssine), jujitsu brésilien (Mounir Ghali), taiek (Mounir Tebrizi) et kaiesento (Fathi Riahi). Après les directives de la ministre, nous avons associé ces 4 sports pour éviter les compétitions parallèles. Le jujitsu est un art d'apprentissage. L'aspect self-défense semble difficile à mettre en pratique pour un débutant. Combien de temps faudra-t-il à un élève, en moyenne, pour savoir se défendre ? Tout art martial, et plus largement tout art, est un long apprentissage. Mais des méthodes pédagogiques adaptées permettent de le rendre un peu moins long. En ce qui concerne le temps nécessaire pour apprendre à se défendre, il change d'un individu à l'autre. Mais ce qui est sûr c'est que nous avons tous en nous un potentiel défensif qui se développe. Nous avons déjà pensé à la formation en programmant des stages techniques à Gafsa, des séminaires d'arbitrage à Sousse et des réunions pratiques à Tunis pour que notre sport voit plus vulgarisé. Dans le cadre de la décentralisation, nous avons créé quatre écoles fédérales à Gafsa,Sousse, Bizerte et Ezzahra. Quelles sont les 4 spécialités du jujitsu? Les écoles de jujitsu sont riches en techniques, en histoires et en principes. Ce qui est essentiel, c'est de pratiquer un style dans lequel on trouvera un épanouissement physique et mental. Nous avons aussi quatre spécialités dans notre discipline. Il s'agit de duo-system, system show, fighting system et waza. Quel est votre avis sur l'aspect réel du jujitsu tel qu'il est pratiqué ? Le jujitsu est une méthode de self-défense basée sur la répétition de gestes et sur l'entraînement aux automatismes à l'aide d'exercices d'opposition très codifiés. Mais le jujitsu est aussi une pratique qui doit améliorer le pratiquant sur le plan physique et mental. Le jujitsu était rattaché à la fédération de judo et il n'a pas eu de fédération propre, ce qui a suscité des polémiques. Quel est votre avis sur les polémiques actuelles sur le jujitsu ? Le jujitsu a fait son apparition en Tunisie en 1947. Mais c'est Mohamed Ali Farhat, en 1980, qui a créé la première école fédérale de jujitsu. Depuis, ce fut le grand démarrage. J'étais bien sûr l'un des tout premiers à dénoncer le manque de structures dont souffre notre discipline. Nous étions un bon nombre à réagir et à agir, surtout que nous étions sous l'égide d'une fédération indifférente à notre sport qui compte 3.000 licenciés venus de 35 clubs. Mais tout a une fin. Heureusement pour ce sport, le jujitsu a enfin vu le jour par la création d'une fédération indépendante. Que pensez-vous de l'engouement actuel pour le jujitsu? Je pense que cet engouement s'inscrira dans la durée. Pour ma part, en tant que président de la FT jujitsu, l'heure est venue de structurer notre discipline. Il ne faut pas oublier que nous n'avons que cinq mois de travail. Nous disposons assez de temps et de techniciens pour que le jujitsu soit plus compétitif et plus pratiqué dans toutes les régions. Pour quand le premier championnat national de jujitsu ? Nous sommes encore dans le cadre de la formation et de la structuration. Mais le démarrage de notre championnat national est prévu pour le mois de janvier 2018. Nous avons déjà programmé des stages de formation pour les arbitres u mois de décembre et des stages pour les entraîneurs au mois de mars. On parle d'un grand événement les 11 et 12 novembre à El Menzah. Pouvez-vous nous parler de ce grand rendez-vous MMA ? Ce sera un grand évènement qui aura lieu à El Menzah avec la participation de 12 pays. Ce sera le premier championnat africano-américain en Tunisie des disciplines associées telles que le MMA. La Tunisie sera représentée par 24 athlètes. L'ambassade américaine a déjà envoyé une correspondance à la fédération pour avoir plus de renseignements sur ces deux soirées. Quelles sont vos préoccupations actuelles ? Notre souci actuel est la formation. Nous avons fait venir des experts internationaux pour diriger des stages. Notre souci aussi est de trouver de l'embauche pour nos 34 spécialistes de jujitsu qui n'ont pas encore trouvé de travail. Je pense qu'il faut les recruter dans les centres de formation et établir des conventions entre le ministère de l'Emploi et la tutelle. Notre préoccupation est venue de la part d'un athlète qui n'a pas intégré l'institut alors que son dossier a été envoyé au mois d'août. Quelles sont vos ambitions ? Notre première ambition est d'être présent aux prochains Jeux olympiques de 2020 à Tokyo. Nous avons aussi adressé un dossier à l'ambassade du Japon pour nous aider à construire un complexe sportif à Radès. Je rêve aussi d'organiser les prochains championnats d'Afrique en Tunisie en 2018.