Le bas du tableau offre aujourd'hui une physionomie suffisamment convenue, quoique la chute brutale de l'US Ben Guerdane a de quoi intriguer. Les plus petits budgets peinent à s'extirper des bas-fonds du classement. A quelques petits détails près, les clubs les moins nantis forment la queue du peloton. Certes, le nombre record de rencontres ajournées pour les besoins de l'équipe de Tunisie rend toute lecture du tableau hasardeuse. Par exemple, le Club Africain, douzième, compte jusqu'à quatre rencontres encore à jouer, ce qui est, avouons-le, de nature à améliorer sa position. Si l'on exclut donc le club de Bab Jedid, six clubs situés dans la deuxième moitié de tableau savent que leur saison va être compliquée: SG et JSK (9 points), ASG (8 pts), COM (6 pts), ESZ (2 pts) et USBG (un petit point) vont devoir lutter, en attendant que la situation se décante une fois que le championnat aura épuisé les mises à jour. En fait, les besoins de l'équipe de Tunisie justifient-ils vraiment cette mise au pas de la Ligue 1 et le gel de la compétition qui aurait dû au contraire aider les hommes de Nabil Maâloul à être compétitifs? N'a-ton pas retenu la leçon des conséquences désastreuses sur nos représentants en Afrique de ces trêves intempestives ? N'aurait-on pas pu faire jouer dimanche par exemple l'affiche ESMetlaoui-CA Bizertin tant il est vrai qu'un seul joueur est concerné par le stage de l'équipe nationale, à savoir le Cabiste Zied Ounalli qui n'a du reste pratiquement aucune chance d'être aligné devant la Libye le 11 novembre ? Le fait qu'il soit revenu dès vendredi dans son club n'aurait-il pas normalement permis à cette rencontre de se dérouler à sa date initiale ? Bref, ces trêves répétées ne riment à rien et brisent le rythme du championnat. Quant aux joueurs, ils ont le sentiment de vivre des vacances en cet été indien. Une phase précompétitive chahutée Contrairement au CO Médenine, assez fragile à ce niveau, les deux autres promus, le Stade Tunisien (5e, 11 points) et l'US Monastir (3e, 12 points) tiennent fièrement leur rang. On ne peut pas dire autant de l'USBG, grande révélation de la saison dernière avec une place au play-off, une finale de Coupe de Tunisie et une qualification en Coupe de la Confédération, qui dit mieux ! Lanterne rouge avec sept défaites pour un seul nul, le club du sud-est trouve toutes les peines du monde à décoller. L'effectif est très moyen. Mais c'est surtout la phase de préparation d'avant-saison qui a été complètement bizutée. Le départ de Sofiène Hidoussi va-t-il provoquer le déclic ? Eh bien, le nouveau coach Samir Sellimi sait pertinemment qu'il hérite d'un cadeau empoisonné. A défaut de grosses ressources financières, le bureau de Mokhtar Mars ne peut pas se permettre des folies au prochain mercato d'hiver. Il faudra aller jusqu'au bout avec la même ossature, et lutter crânement comme avaient su le faire les copains de Yassine Boufalgha la saison dernière sous la conduite de Chokri Khatoui. Les successeurs de celui-ci, Hakim Aoun, parti juste après quelques journées, tout comme Sofiène Hidoussi, remercié dernièrement ont pu mesurer la difficulté de la tâche. L'ancien pivot du Club Africain sait par conséquent à quoi s'en tenir. Pour négocier la compétition continentale qui commence l'hiver prochain, donc demain, l'USBG doit pourtant logiquement se renforcer et remonter la pente. Il y va de ses chances de faire honneur au football tunisien et de confondre les sceptiques qui se demandent ce que vient faire un tel club aux moyens limités dans la grand'messe continentale. Au bout du compte, des renforts s'avèrent cruciaux malgré l'assèchement des ressources financières comme en atteste la grève des joueurs face aux gros retards de versement de leurs émoluments.