En attendant des candidats, les joueurs enfoncent le clou et refusent de s'entraîner durant trois jours. Slim Riahi, démissionnaire, n'en finit pas de créer des polémiques. Ces derniers jours sont cruciaux dans la vie du CA : beaucoup d'événements qui se déroulent en même temps ou qui se succèdent et qui ne délivrent pas une vision claire. Y aura-t-il des élections le 12 novembre ? D'après les coulisses du CA, cette date pourrait être reportée étant donné que les états financiers (et en premier lieu le montant des dettes) n'ont pas encore été délivrés par le président sortant. C'est ce qui empêche jusque-là des candidats potentiels de se présenter ayant peur de se retrouver seuls devant 60 ou 70 millions de dinars à résorber. Aujourd'hui, beaucoup d'événements s'enchaînent : démission de Ridha Dridi, le dernier bras droit de Riahi qui a laissé l'équipe dans une piètre situation (sans oublier un passage complètement raté à «Dimanche sport»), une grève inquiétante des joueurs pour le troisième jour (après avoir boudé il y a des mois un rendez-vous à l'aéroport avant un déplacement en Afrique), la campagne de la vente des cartes d'adhésion indispensables pour le vote se poursuit timidement au Parc A, les manœuvres électorales se poursuivent dans tous les clans clubistes pour présenter des candidats à la succession de Riahi, et hier, en fin de matinée, une réunion entre les anciens présidents du CA et à leur tête Hamadi Boussbii pour s'entendre sur une liste et un projet à court et moyen terme. Dissidence inquiétante Jusqu'à hier matin, aucune solution n'a été trouvée à la grève des joueurs qui ont refusé de s'entraîner pour le troisième jour, réclamant 4 mois de salaires et la prime de la coupe de Tunisie. La démission suspicieuse de Ridha Dridi, qui a laissé les choses traîner avant de quitter le navire, a compliqué la situation d'autant que les joueurs sentent que ce vide administratif et le flou autour des élections n'arrangent pas leurs affaires. Cette grève est fort contestée par le public qui, en grande partie, s'en prend à ces joueurs aux moyens limités et qui, au lieu de rester solidaires avec le club dans cette période sensible, ont préféré l'escalade. Ces joueurs, petits et surestimés c'est vrai, n'ont pas signé des contrats avec le président sortant ? Il faudra accepter les règles du jeu et honorer ses engagements avant de partir. Mais en même temps, refuser de s'entraîner n'est pas une solution. Cela ne fait qu'empirer la situation. Beaucoup de joueurs sont accusés de monter cette grève et aux yeux de beaucoup de supporters, c'est un geste déplacé. Ce n'est pas la première fois que ça se déroule au CA : en 90, les chevronnés du CA à l'image de Yaakoubi, Mehri, Taayech, et d'autres ont fait grève du temps de Ferid Abbès qui les a chassés pour monter une nouvelle équipe de jeunes qui ont tout gagné après. La deuxième fois en 2001 du temps de Ferid Abbès aussi où les Limam, Kouki, Chouchene et autres ont décrété la grève. Une intervention de dirigeants proches du CA et de joueurs devait se faire pour une reprise des entraînements. Mais ce ne sera pas la solution, les arriérés sont colossaux. Réunion et consultations Hier, en fin de matinée, une réunion a eu lieu en présence d'anciens présidents du CA et à leur tête un Hamadi Boussbii qui fait tout pour remplir le vide laissé jusque-là par Riahi. Le clan Hamadi Bousbii n'est pas formé seulement par les ex-présidents comme Abbès (qui selon nos sources tient encore à un poste de président) ou Ben Ammar, mais aussi de dirigeants qui ont exercé avec ces ex-présidents. L'idée est de monter une équipe de direction mais aussi un groupe de bailleurs de fonds qui soutiennent n'importe quel président en exercice. Boussbii demande un projet de restructuration, d'autant que dans ce clan, il y a beaucoup de cadres et de hauts fonctionnaires compétents dans plusieurs domaines. Le nom de Kamel Idir circule encore pour emmener une équipe de dirigeants renforcée, et le nom de Marouene El Mabrouk circule vivement en compagnie d'autres noms, tels que Maher Senoussi, Mehdi Gharbi, Fadhel Abdelkafi et d'autres personnalités clubistes. Le sérail en question Il y a également d'autres manœuvres électorales avec des ex-dirigeants et des hommes d'affaires qui n'appartiennent pas au cercle de Hamadi Boussbii et qui, en même temps, veulent tourner la page des comités de sages et aussi celle de Slim Riahi. Il n'y a pas encore de noms sérieux, mais ces gens bougent discrètement et rassemblent des fonds. Ce qui leur manque, c'est des noms d'expérience et de notoriété le jour des élections. Parrainage Bref, ce n'est pas encore précis comme type de candidats dans ces élections, si jamais elles se déroulent. Une chose est sûre, Boussbii va parrainer une liste composée de noms costauds sportivement et financièrement (sachant que cette jeune population des supporters et électeurs clubistes, qui ont entre 20 et 30 ans, a une idée négative et rebelle contre les ex-présidents), alors qu'un autre groupe s'efforce de trouver une liste adverse composée d'ex-dirigeants qui clament le changement. Et Slim Riahi ? Ne sera a-t-il pas concerné indirectement en présentant une liste qu'il va parrainer ?