Solide au poste, le président de la fédération a mis les points sur les "i" pour dresser le bilan d'une année et demie. La Fédération tunisienne de rugby a organisé avant-hier, dans un hôtel de la place, les travaux de son assemblée générale évaluative. 13 clubs avec leurs responsables et leurs techniciens ont pris part à cette réunion qui a duré 5h30, vu l'importance de cette discipline qui est malade de ses dirigeants, de ses clubs, de ses joueurs et, surtout, de l'incapacité de la fédération qui n'a pas assez d'armes pour faire face à cette décadence. Devant cette situation critique de la balle ovale, Aref Belkhiria, président de la FTR, a ouvert les débats assez durement et a choqué pas mal les férus de rugby qui étaient présents à cette assemblée. «Je vais évaluer la situation de notre rugby. Il est très malade comme d'autres sports. Si les clubs ne réagissent pas, si les entraîneurs ne se forment pas, si les joueurs ne progressent pas, le rugby tunisien ne trouvera pas les ressources matérielles et sportives pour survivre. Je persiste à croire que les clubs doivent redresser la barre en éduquant leurs joueurs. Ces derniers doivent avoir le sens de la responsabilité pour savoir que le rugby est l'école de la vie. Ils doivent connaître les valeurs du rugby, dont l'intégrité, la solidarité, le respect, la passion et surtout la discipline. Jadis, le rugby a été l'un des sports collectifs les plus médiatisés. Je vous souligne que c'est grâce au rugby tunisien que la confédération africaine et l'Union arabe de rugby ont été créées. L'heure est venue pour sauver notre sport de sa chute. Il faut chercher des sponsors, des encadreurs, des entraîneurs responsables. Mais en dépit de tout, le rugby tunisien a assez de respect dans le monde du rugby continental et mondial. C'est un contraste affligeant. Néanmoins, je suis optimiste pour que notre rugby soit compétitif à l'échelle nationale et internationale. Les sélections tunisiennes ont eu de bons résultats dans le rugby à 15 et à 7. Les filles se sont classées à la 3e place au championnat d'Afrique. Les rugbymen (garçons) ont réalisé une victoire historique au Zimbabwe et ont eu un classement honorable. Tout laisse à croire qu'au niveau des équipes nationales, nous sommes rassurés. En juniors, l'équipe de Tunisie a remporté le titre continental», a affirmé Aref Belkhiria. Le président de la FTR a aussi évoqué la nouvelle formule du championnat national et a parlé de l'importance de cette compétition, et ce, pour former des jeunes rugbymen doués et prometteurs. «Il est temps de restructurer notre rugby par l'assurance des joueurs, et encourager la spécialisation dans les clubs, ce sera notre seul salut. J'espère que la tutelle fera un effort, surtout que le rugby est un sport olympique», a conclu Aref Belkhiria. Les débats entre le bureau fédéral et les dirigeants des 13 clubs présents ont été enrichissants et ont eu un seul souci : la vulgarisation du rugby.