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Lutte contre le terrorisme : « L'Otan est un élément de la solution pas toute la solution » Clôture de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'OTAN
Par Manoubi MAROUKI (Correspondance spéciale) L'accord sur le renforcement de la coopération en matière de défense et de sécurité entre l'Otan et l'Union européenne, conclu ici à Bruxelles lors de la réunion, mercredi et jeudi, des ministres des Affaires étrangères des 29 pays membres de l'Alliance Atlantique, a été qualifié d'historique par la Haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères, Federica Mogherini. En effet, entamé il y a une année par un ensemble de 42 mesures portant notamment sur la sécurité, la mobilité des troupes, des équipements et du ravitaillement, le plan de rapprochement et de coopération entre les deux organisations vient d'être renforcé avec l'adoption de 34 nouvelles mesures : « une nouvelle boîte à outils dont les priorités sont un plan de lutte antiterroriste, la garantie d'une bonne et rapide mobilité militaire et la promotion du rôle des femmes dans la paix et la sécurité », a souligné la diplomate européenne lors d'un point de presse conjoint avec le Secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg. « Comme vous le savez, a poursuivi ce dernier, plus de 90% de la population de l'Union européenne vivent dans des pays membres de l'Otan et nous sommes confrontés aux mêmes problèmes de sécurité : un arc d'instabilité autour de nos frontières. Il est donc plus important que jamais de coopérer les uns avec les autres. L'Otan a assuré la paix et la sécurité européennes pendant près de soixante-dix ans. Et reste la pierre angulaire de notre défense collective qui est une voie pour la paix. Une UE renforcée dans sa défense et sa sécurité va renforcer notre Organisation ». Qu'est-ce qui a motivé un tel rapprochement sachant que l'environnement international, les défis sont ceux de toujours, à savoir entre autres le terrorisme (en Syrie, en Irak, en Libye et même en Europe et ailleurs...), la menace nucléaire (notamment l'Iran et la Corée du Nord...), la Russie sanctionnée d'ailleurs économiquement en raison de l'Ukraine, les risques de cyber attaques ...Il y va du préventif certes, oui, mais y a-t-il de nouveaux défis ayant dicté une telle initiative ? « C'est aussi une question de stratégie et vous comprenez que je ne peux pas en parler, et puis nous devons nous préparer pour répondre aux nouveaux défis, quels qu'ils soient », nous déclare un responsable sous couvert de l'anonymat. S'agissant de la lutte contre le terrorisme, «nous avons décidé de renforcer l'échange d'informations entre nous. Et de coordonner notre soutien avec les pays partenaires », a souligné Stoltenberg. On rappelle que plus de 13 000 soldats sont affectés à l'entraînement des forces afghanes et que 3 000 autres seront envoyés prochainement en renfort. L'Otan est également membre de la coalition internationale de lutte contre l'organisation terroriste Daesh et entraîne les forces irakiennes en la matière. Elle aide ses alliés et ses partenaires à faire face à la menace terroriste, notamment au niveau du partage des renseignements. A ce propos, un responsable nous apprend que les forces spéciales tunisiennes jouissent d'une formation adaptée aux spécificités des petits groupes où chacun doit avoir plusieurs compétences. Une coopération qui se fait en fonction des demandes des pays partenaires et qui peut évoluer, nous précise-t-il. Les 29 se sont par ailleurs pleinement engagés à venir en aide à l'Irak et à renforcer ses institutions de défense et de sécurité, en plus de la participation individuelle des pays alliés de la coalition à ces efforts. Il a été de même décidé de créer un centre de crise en Jordanie, dans le cadre de la DCB, ou soutien aux capacités de défense des partenaires. « Jusqu'à présent, 95% des territoires occupés par les terroristes de Daesh ont été libérés, et il importe donc de faire la transition du stade des combats au travail de stabilisation. Il ne s'agit pas seulement de gagner la guerre, mais aussi d'instaurer la paix et la sécurité », a déclaré le Secrétaire général à la fin des travaux des 29. Face au terrorisme, a-t-il encore ajouté, « l'Otan est un élément de la solution, pas toute la solution » et aux pays concernés de se prendre en charge sur certaines questions, comme le contrôle de leurs frontières et autres. « Il nous faut une approche globale », a préconisé Stoltenberg. Pour ce qui est de l'autre question d'actualité, à savoir la menace nord-coréenne et ses missiles balistiques, aucune information n'a été donnée sur les mesures décidées par les 29. Pour terminer, il importe de relever que la question d'Al Qods a focalisé l'attention lors de la rencontre ici au siège de l'Otan et suscité nombre d'interrogations, de réactions et autres spéculations. « Il faudrait attendre le discours du président américain Donald Trump » et sa décision de transférer ou pas l'ambassade de son pays de Tel Aviv à Al Qods, ont déclaré aussi bien Stoltenberg que le Secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson. En revanche, Federica Mogherini a été claire : « A l'UE, nous sommes pour la solution des deux Etats et la question de Jérusalem risque de saper les efforts de la solution négociée.».