Le président de la République signera l'appel des citoyens au vote pour la date fixée par l'Isie Le gouvernement s'engage sur la date que choisira l'Isie et sa parution immédiate au Jort L'ARP ne promet aucune date pour l'adoption de la loi sur l'organisation des collectivités locales La rencontre-débat groupant l'Isie et les partis politiques, qui s'est tenue, hier, de manière publique, en présence des médias, dans un hôtel à Raoued, a permis de recueillir solennellement la position de chaque parti politique à propos de la date et des conditions de l'organisation des élections municipales, les premières après la révolution. Tous les partis ont été conviés mais vingt seulement ont demandé et pris la parole. Après le mot du président de l'Isie, les représentants de l'Assemblée, du gouvernement et de la présidence de la République ont formulé la position de leurs mandataires, avant de céder la parole aux partis. Ainsi, le député nahdhaoui Habib Khedher s'est exprimé au nom de l'ARP pour indiquer que l'Assemblée avait tenu ses engagements législatifs à l'égard des élections municipales et qu'elle se concentre désormais sur la finalisation du projet de loi relatif au Code des collectivités locales. Il a promis une accélération conséquente pour que l'adoption de cette loi puisse précéder la tenue des municipales, sans, toutefois, donner une date ni promettre que cela précède effectivement ces élections Parlant au nom du gouvernement, le ministre Mehdi Ben Gharbia a indiqué que le gouvernement n'a aucune date préférentielle à proposer et qu'il s'appliquait à faciliter la tâche à l'Isie, quelle que soit la date retenue par cette dernière, dont c'est la prérogative. A propos des soupçons d'un «interventionnisme» imputé au gouvernement par certains politiques ou médias, s'articulant sur la non-parution au Journal officiel de la République tunisienne de l'annonce de la date fixée par l'Isie, soit le 25 mars, Ben Gharbia rappelle que le délai légal imparti, de trois mois, court toujours., Noureddine Ben Ticha a représenté la présidence de la République, soulignant que le chef de l'Etat n'avait cessé de répéter, dans ses déclarations, qu'il signera l'appel aux citoyens à voter à la date fixée souverainement par l'Isie. Et le conseiller de la présidence de souligner que l'insistance du président Caïd Essebsi sur l'intérêt d'une date consensuelle s'inscrivait dans le seul souci du président de donner toutes les chances de succès et de mobilisation populaire aux municipales. Les partis, qu'ils soient représentés ou pas à l'Assemblée, qu'ils soient au pouvoir ou dans l'opposition, se sont exprimés librement, sans ordre préétabli. Le CPR a insisté sur la libre décision de l'Isie et sur l'impératif de tenir au plus vite les élections municipales sur la voie du pouvoir local et de la démocratie décentralisée, donnant son feu vert à la date du 25 mars. Idem pour le parti Al Irada qui a longuement insinué à propos de pressions des partis au pouvoir, en vue d'un report. Représenté par Mohamed Jmour, le Front populaire a insisté sur son attachement aux élections municipales et à une large participation populaire au scrutin. Il a indiqué que les tergiversations à propos de la date sont des facteurs de décrédibilisation et de démobilisation des citoyens Sofiène Toubal a rappelé que Nida Tounès avait proposé plusieurs dates précoces pour la tenue du vote municipal et qu'il ne peut, en aucun cas, être accusé de vouloir reporter ces élections. Même chose du côté du représentant d'Ennahdha. Bref, sur la vingtaine de partis s'étant exprimés, tous favorables au respect de la décision de l'Isie fixant les municipales au 25 mars et insistant sur le préalable de l'adoption du nouveau Code des collectivités locales, les nuances n'ont caractérisé que les accusations adressées par une dizaine d'entre eux tantôt au gouvernement, tantôt à la présidence, tantôt à l'ARP ou tout simplement à ce que certains ont désigné comme la «nouvelle Troïka» des partis au pouvoir, soit Nida Tounès, Ennahdha et l'UPL, d'avoir exercé des pressions sur l'Isie (qui s'en défend catégoriquement) dans le but de reculer la date du scrutin. Ce alors que Noureddine Bhiri a rappelé que ceux qui ont demandé le report, c'est les 9 ou 10 partis qui ont rencontré l'Isie, Ennahdha et Nida n'ayant que rejoint cette demande pour mieux crédibiliser les élections. Maintenant, où en est-on ? Le président de l'Isie à clôturé la rencontre en officialisant le consensus acquis sur la date du 25 mars, tout en faisant remarquer qu'un report «technique» d'une semaine ou deux ne changerait rien s'il est du fait de l'Isie... Ce qui poussera Khalil Ezzaouia, secrétaire général d'Ettakatol, à reprendre la parole pour faire noter ce qu'il considère comme la confirmation de ses «suspicions». Mais on le rassurera du haut du podium, avant de lever la séance. Et voilà que dès que les partis ont eu le dos tourné, le président de l'Isie qui annonce à la radio la couleur, la vraie : début mai. Mais sans ingérence, en toute souveraineté ! Une indiscrétion précisera par la bande que ce sera le 6 mai. Même si beaucoup de jeunes seront aux examens