Le duel EST-CSS est relancé, tout comme la lutte pour le maintien où l'USBG et l'ESZ reprennent des couleurs. Cela reste, toutefois, un championnat conservateur. Après ce fameux stage de Doha qui a coupé pour la énième fois le rythme des clubs et du championnat, nous avons repris avec une journée ouverte et offensive, mais plus que cela, c'est une journée qui a, en quelque sorte, déclenché de nouveau la course en haut et en bas du classement. A peine la reprise entamée que le langage de tous les observateurs a complètement changé. Avant le stage et la trêve, ils étaient unanimes pour dire que la course pour le titre est pratiquement terminée et que l'EST a mis un pied sur le podium. Mais voilà que ces consultants, qui nous ennuient jour et nuit sur les plateaux TV et radios, confirment que le CSS, qui a rattrapé deux points sur le leader «sang et or», va être un adversaire sérieux au titre! Soit, le championnat est encore long, et le plus important, relancé en haut, mais également en bas du tableau. C'est un autre championnat non moins enflammé qui voit l'ESZ et l'USBG, données reléguées après 8 ou 9 journées, revenir petit à petit à la hauteur du COM et défendre leur survie. Le classement est riche en enseignements : l'EST, suivie du CSS mais aussi de l'ESS, est une première course à forts enjeux, le CA qui remonte au classement et qui fuse sur l'USM, quatrième et, bien sûr, le bas du tableau avec l'USBG à la 14e place (8 points), l'ESZ 13e (9 points), le COM 12e (13 points) et un peu plus haut le contingent des clubs formés de la JSK, du SG, de l'ESM et de l'ASG qui, mathématiquement, n'ont pas encore assuré leur maintien. Ce qui compte pour ces clubs qui luttent pour la survie, c'est de capitaliser les points et d'aller doucement vers la zone de sécurité. Ben Guerdane et l'ESZ ont retrouvé leurs sensations. Leur compteur points a progressé après un début catastrophique. Et chaque point gagné, surtout dans les confrontations directes, compte. Ces clubs sont durs à manier chez eux et leur public se permet tout pour déstabiliser un adversaire. Le maintien, ce n'est pas encore fini. Au contraire, le réveil de l'ESZ et de l'USBG, la crise aiguë du COM, et leur niveau équivalent nous font croire que les prochaines journées vont probablement changer le bas du classement. Kebaïer, Dridi, Kouki et Ben Yahia Trois entraîneurs aux destins divers après cette journée de reprise : Kebaïer échappe à une défaite mais n'échappe pas aux critiques des supporters (déjà!), Dridi sort une belle copie à Sfax contre le ST et «gagne» deux points sur l'EST, tandis que Mohamed Kouki en paye les frais et celui qu'on a accueilli à bras ouverts au Bardo au début de la saison a été limogé. Ce sont les résultats qui comptent en premier et en dernier lieu, et non l'évolution de l'équipe et les progrès des joueurs. A l'EST, Mondher Kebaïer a succédé à un Benzarti contesté parce que l'équipe ne charmait pas avec cet effectif de qualité. Kebaïer s'est trouvé la cible de toutes les critiques parce que, cette fois, l'EST n'a pas charmé et n'a pas gagné non plus après avoir mené 2-0 à Ben Guerdane. A 6 points, le CSS de Dridi, qui a opéré un beau mercato, a présenté un visage conquérant face au Stade. Les joueurs de Lassaâd Dridi vont-ils rattraper leur retard et éviter le gaspillage de points qui les a éloignés de l'EST? En tout cas, le CSS se présente comme le premier adversaire sérieux de l'EST, vu la qualité de son effectif et la réussite de ce modèle de gestion apporté par Moncef Khemakhem. Pour Mohamed Kouki, c'est un accident de parcours qui ne devrait pas l'affecter. Son passage au Stade n'a pas été une réussite, mais ses qualités restent intrinsèques. Un autre entraîneur tunisien a bien marqué la reprise du championnat, c'est Khaled Ben Yahia. Vainqueur 3-0 à Médenine, le technicien revenant veut rattraper le temps perdu où il est resté loin des stades et des clubs. Loin des projecteurs, Ben Yahia, qui a de grandes qualités «tactiques» et «motivationnelles», mais qui a un caractère difficile et un excès de nervosité, aura probablement une dernière chance de rebondir sur la scène. Le CA résiste La victoire du CA sur l'USM fait du bien à ce club frappé par la crise et les tensions internes. Marchand a livré sa meilleure prestation depuis son arrivée. Et cela permet aux joueurs «rouge et blanc» de se rassurer. Les victoires seules permettent au club de se rassurer, d'atténuer l'effet et la teneur des crises. Les Clubistes ne doivent pas se tromper de valeur, d'objectifs. Ce n'est pas une équipe qui va rivaliser avec l'EST ou le CSS, mais qui devrait grimper l'échelle petit à petit et gagner en confiance. Cela dit, nous avons un championnat qui malgré tous les changements et les révélations (l'USM par exemple), finit par revenir à la case départ : L'EST, le CSS, l'ESS et... le CA qui revient doucement. On a beau parler de renouveau, ce sont toujours les clubs les plus riches, les plus populaires et bien sûr les plus influents qui finisssent par jouer les premiers rôles.