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La pilule passera-t-elle ?
Famille — Transmission du nom patronymique
Publié dans La Presse de Tunisie le 04 - 02 - 2018

Un veto et une forte résistance de la part de la population tunisienne traditionnelle et patriarcale risqueraient de se produire en cas de renforcement de la loi en faveur des femmes.
La présidente de la commission des libertés individuelles, Mme Bochra Belhaj Hmida, a récemment soumis au Président de la République une batterie de vingt-cinq nouvelles procédures à débattre. Notamment celles portant sur la suppression de la dot, l'égalité successorale dans l'héritage entre l'homme et la femme et la transmission du nom patronymique. On s'intéressera particulièrement à ce dernier volet. Le règne du privilège masculin se traduit par l'attribution du nom de famille. Une position de l'homme que Mme Hmida veut faire rééquilibrer avec celle de la femme, en accolant le nom de la mère à celui du père géniteur. Rappelons que le nom de famille d'une personne est généralement rapporté au nom patronymique du père, son ascendant direct. C'est le nom attribué à la naissance, un élément d'identification de la personne. Le nom patronymique est donc le nom figurant sur l'acte de naissance d'une personne. Par la suite, l'amendement n°93-74 du 12 juillet 1993 portant modification du Code du statut personnel a donné le droit à la femme de transmettre son patronyme et sa nationalité à ses enfants. Bien que tous les projets des féministes et femmes démocrates émanent du désir de reconnaissance claire de l'égalité entre les deux sexes, ils n'ont pas été menés à terme. Les réformes tendent vers le partage de l'autorité entre les deux époux au lieu de l'autorité exclusive du père. Le dernier amendement donne le droit à la femme de transmettre son patronyme et sa nationalité à ses enfants au même titre que son époux, même si elle est mariée à un étranger, à la seule condition que le père ait donné son approbation.
En éloge de la mère
M. Slaheddine Jourchi, membre du comité des libertés individuelles et de l'égalité, a révélé, dans une déclaration à La Presse, les objectifs à travers cette démarche. «Le comité est en train de discuter de la possibilité d'attribuer le nom de la famille de la mère à la personne à l'âge de dix-huit ans, tout en gardant le nom du père. La décision sera prise conjointement par le père et la mère. On a proposé une façon de voir les choses. On ne doit pas effacer le rôle de la femme dans la société, une chose à défendre au possible en tenant compte des opinions de la société civile. Il faut renforcer l'égalité des choix». Pour rendre hommage à la mère, celle qui porte son enfant durant neuf mois avant sa naissance, tous les moyens sont bons pour y parvenir. «Je m'appellerais Slahedine Jourchi Dhaoui en guise de reconnaissance pour ma mère et pour renforcer sa position sociale». Dans la droite ligne des idées de M. Jourchi, Mme Rejeb, psychologue, reconnaît l'intérêt d'une telle démarche facultative et sans aucun caractère obligatoire: «Attribuer le nom de la mère aux enfants peut supprimer beaucoup d'équivoques, autour de l'identité réelle du père géniteur dans l'attribution du nom de famille, dans le cas d'une femme adultérine». Mais dans une société patriarcale, où le père reste le chef de famille, beaucoup de questions restent en suspens. Que va-t-il se produire? Que va apporter une telle mesure?; Quels problèmes seront résolus ?
Opinions troublées
Un homme d'âge mûr désavoue une telle initiative. «C'est inconcevable de porter le nom de famille de la mère. Garder le nom du père est essentiel, voire sacré». Un autre parle sur un ton plus nuancé: «A ma connaissance, c'est seulement à la majorité que l'on peut aspirer à porter le nom de la mère célibataire et dans des cas bien précis». La Presse a interrogé Mme Souad Rejeb, psychologue, afin de nous donner son avis sur les probables effets d'une telle mesure et son impact social. D'ailleurs, elle parle en connaissance de cause. Elle raconte comment une femme divorcée a donné un nom virtuel à sa fille adoptive, qui n'en avait pas. C'était déjà Mme Bochra Belhaj Hmida, avocate de profession, qui avait plaidé en sa faveur. Cela avait fait un cas de jurisprudence, puisque deux autres cas similaires ont vu des femmes procéder à la même démarche pour obtenir gain de cause. Une telle mesure, qui entre de façon historique dans les mœurs tunisiennes, ne devrait pas se faire sans résistance, notamment dans les milieux conservateurs des régions intérieures. Il consistera à ajouter le nom de famille de la mère, sans supprimer le nom octroyé par le père. Cette proposition nécessite l'accord des deux parents. Ajouter le nom de famille de la mère sera déterminé par la personne qui en manifeste la demande à sa majorité afin de «lui rendre hommage». Les deux noms pourront être accolés, l'un à l'autre. Le nom du père précédant celui de la mère. Une mère de deux enfants avoue la possibilité de porter un deuxième nom pour la personne qui le désire mais se dit sceptique sur les enchevêtrements de noms que cela pourrait engendrer à l'avenir. «Lors de la prochaine génération, mes petits-enfants seraient condamnés à porter trois noms dans leur fiche d'état civil».
Mme Rejeb termine en affirmant que cette affaire constitue un luxe, dans un contexte où le Tunisien crie famine, l'enfant quitte l'école et les gamins sont dans la rue. «Le plus important est de restaurer le planning familial, que les parents ne fassent plus beaucoup d'enfants pour les délaisser par la suite». La lutte des femmes pour atteindre l'égalité avec les hommes est un chemin qui les mènera à payer cher la liberté.
M. Abdelfatteh Mourou affirme que cette mesure est «ridicule», sur les réseaux sociaux. Elle va, poursuit-il, à l'encontre des traditions de la société tunisienne et du «système mondial». «La mesure est en contradiction avec les lois en vigueur. Cela va entraîner la perte de nos enfants», a encore écrit Abdelfattah Mourou. Une onde de choc se fait déjà sentir.


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