Pour ses débuts africains, Ben Guerdane n'a pas joué ses chances à fond. Préférant épargner ses titulaires, l'objectif du maintien en L1 étant prioritaire, Al Ittihad a subi la loi des Congolais qui ont pris une nette option Stade Alphonse Massamba-Débat de Brazzaville. Temps chaud (30 degrés), forte humidité. Pelouse acceptable, affluence moyenne (près de 2500 spectateurs). Cara Brazzaville (Congo) bat USBG (3-0). Score à la mi-temps (2-0). Buts: Kabwé Kivituka 3', Christ Ngoma Mbo 22' et Racine Luamba 81' pour CARA. Arbitrage: Issa Abdelhedi, assisté par Issa Yaya et Karega Abdoulaye (Tchad). Avertissement: Taboubi 75' (USBG) CARA Brazzaville: Massa, Bagasso, Obambot, Mabodé, Emoka, Mbangou (Kamboua 60'), Diafouka, Bosson, Gogoclen, Ngoma Mbo (Luamba 72'), Kivituka USBG: Braiek, Bellagha, Raddaoui, Boufalgha (cap.), Mednini, Trabelsi, Taboubi, Souissi (Lahmidi 85'), Chaibi (Hammami 72'), Jaziri, Zoghlami. L'aventure africaine tant attendue par les fans jaune et noir tombe au plus mauvais moment. En effet, l'Union Sportive de Ben Guerdane, qui négociait hier dans les lointaines terres congolaises ses débuts à l'échelle continentale, n'a pas pu honorer son contrat, son expédition étant carrément bâclée. A un certain moment, on a même entendu parler de forfait que pourraient déclarer les copains de Yassine Boufalgha dans la capitale congolaise. En vérité, ce baptême du feu aurait dû coïncider le mois dernier avec le premier tour préliminaire face à Hilal Juba. Seulement, les Soudanais du Sud ont préféré déclarer forfait. Pourtant, le hasard est d'une parfaite exactitude avec l'histoire. L'USBG prenait en effet hier la dimension africaine le jour où la Tunisie entière commémorait le deuxième anniversaire de l'épopée de Ben Guerdane, désormais déclarée fête nationale. A l'opposé, le Club Athlétique Renaissance Aiglon (CARA) n'est pas un néophyte sur la scène continentale. En 1974, les Rouge et Noir remportaient la coupe d'Afrique des clubs champions aux dépens des Egyptiens de Ghazl Al Mahalla. Les clubs tunisiens boycottaient en ce temps-là toujours les compétitions africaines. On sait que le représentant tunisien n'est pas au mieux dans la compétition nationale. Menacé par la relégation, il donne naturellement la priorité au maintien. Le coach Samir Sellimi est contraint de laisser plusieurs joueurs cadres au repos en Tunisie (Lua Lua, Samti, Coulibaly, Ben Hassine, Sellami...), ce qui fait que sur le banc des remplaçants ne figuraient que quatre éléments seulement: les gardiens Kridène et Boufalgha, en plus de Sabeur Hammami et Marouène Lahmidi. Si Sellimi doit se passer des services des deux tiers de ses titulaires habituels, en revanche, Roger Elie Ossiété, le coach des Aiglons dispose de la totalité d'un effectif qui occupe la 4e place dans son championnat, et qui a réussi à bouter «out» au premier tour le prestigieux club ghanéen de l'Asante Kotoko aux penalties (défaite 1-0 à l'aller, victoire 1-0 au retour). Fait rarissime pour nos clubs, l'USBG a effectué le déplacement à Brazza en deux groupes, ce qui en dit long sur les moyens plutôt modestes mis en œuvre dans la première expédition continentale, et sur la fatigue qui s'est inévitablement emparée des joueurs présents hier, compte tenu du voyage interminable, en plus de la chaleur et de l'humidité accablantes. «Dans les dix dernières minutes, plusieurs joueurs étaient KO, observe le coach Samir Sellimi après la rencontre. On ne peut pas demander davantage dans les conditions présentes. Malgré toute notre volonté, ils n'ont pas pu faire davantage. Surtout que nous avons souffert du même manque de finish entrevu en championnat. Si nous avions inscrit un seul but, nous serions sans doute aujourd'hui restés en course. La priorité va au championnat national. Mais cette expérience restera comme un moment fort dans la carrière des jeunes joueurs. Il n'en reste pas moins que l'amertume est là. Si notre effectif était au complet, nous aurions réussi un meilleur résultat. Car si les Congolais de Cara se sont montrés redoutables sur le plan offensif, ils n'en demeurent pas moins fragiles en défense. Le fait que nous n'avons pas pu leur inscrire un seul but démontre que nous avons été inconsistants en attaque. Quoi qu'il en soit, nos vingt premières minutes furent catastrophiques en raison essentiellement d'un manque évident d'expérience», analyse le coach sudiste. Un naufrage annoncé Al Ittihad, qui n'a pu effectuer qu'une petite séance sur la pelouse de Brazzaville, la veille de la rencontre, entame la partie sur ses gardes. La paire axiale de fortune composée de Boufalgha et Menini, qui n'a jamais joué ensemble, multiplie les approximations. En effet, le capitaine Boufalgha avait l'habitude d'avoir à ses côtés dans la charnière centrale soit Idrissa Coulibaly, soit Bahaeddine Sellami. Dès la 3', un centre de Bagasso, côté droit, permet à Cabwe Kivituka d'ouvrir le score. Porté par un excellent Gogoclen, Cara met son hôte KO lorsque Christ Ngoma Mbo profite des hésitations de l'arrière-garde tunisienne qui croyait que l'attaquant congolais était hors jeu pour doubler la mise. Le premier corner d'Al Ittihad arrive à la 27e minute, le temps que choisit d'ailleurs le referee tchadien pour décréter «un time-out» pour permettre aux joueurs de boire, tellement il faisait chaud. Les locaux étaient tout près d'alourdir la note à la 39' (le ballon de Ngoma Mbo va sur le petit filet) et 45' (tentative de Bosson). Trabelsi hérite de la première véritable occasion de l'USBG à la 53'. Taboubi est descendu dans la surface sans que l'arbitre ne bronche (56'). Raddaoui est tout près de réduire la marque (70'). Mais il était écrit que le club du Sud-Est n'échappera pas à pareil naufrage annoncé. A dix minutes de la fin, une mésentente entre Bellagha et le gardien Braiek permet à Racine Luamba de mettre les siens à l'abri en vue de la seconde manche (3-0). Dimanche prochain, une confrontation directe cruciale dans la course au maintien attend les Jaune et Noir devant le Stade Gabésien. D'ailleurs, le Bureau de Mongi Lassoued s'emploie à obtenir auprès de la Ligue nationale le report de ce match compte tenu des difficultés du déplacement aussi bien à l'aller qu'au retour. Dans une dizaine de jours, il sera en tout cas bien difficile à notre représentant en coupe de la CAF de renverser la vapeur. Surtout qu'il a la tête à bien d'autres urgences.