Un blocage qui risquerait de tourner au bras de fer si les promesses ne sont pas tenues et clairement respectées. Plus de six mois après l'aboutissement officiel en faveur de la mise à niveau du secteur des taxis, un véritable statu quo s'est installé. L'accord final, signé en date du 14 septembre 2017, qui comprend la révision des tarifs d'embarquement à la hausse et la révision des conditions de la visite technique des professionnels de taxis attend l'approbation conjointe des ministères du transport et du Commerce pour validation. La deuxième signature tarde encore pour des raisons inconnues, tandis que le ministère du transport a déjà apposé sa signature depuis deux mois. En attendant, le prix du carburant et des pièces de rechange automobiles ont augmenté l'an dernier, ce qui n'est pas pour arranger les affaires des taximen. Adel Arfa, vice-président de la Chambre syndicale des taxis relevant de l'Utica, s'est fendu dans une déclaration à La Presse pour raconter les dernières évolutions d'un secteur qui bouillonne. Un sit-in généralisé des taxis individuels et collectifs a été organisé à Sousse le mercredi 7 mars 2018, ce qui a paralysé toute une ville, aux dires de M. Arfa. «Le transport clandestin est pointé du doigt, ainsi que le covoiturage, un secteur non réglementé. Ces deux phénomènes affectent nos revenus». Le transport en commun non régulier, qui comprend les taxis individuels et collectifs bat, quant à lui, de l'aile et ne finit pas de défrayer la chronique quotidienne. Entre accidents mortels et agressions à l'encontre des taxistes, le désastre est grand. Manque de sécurité sur nos routes et insécurité sont devenus le lot. Engorgement sur nos routes Le parc automobile tunisien est engorgé avec une augmentation de 40% sur les cinq dernières années. Le nombre de taxis est passé de 29.000 à 32.000 unités entre 2011 et 2017. La circulation automobile sur le Grand-Tunis est un facteur de démotivation des taxis qui en viennent à désirer un travail rémunéré au salaire pour en terminer avec les tracas administratifs et les charges affectées à leur travail. «Depuis mai 2013, absolument rien n'a été fait pour eux en matière de conditions d'exercice de leur profession et financièrement». La périodicité de la visite technique des taxis est vivement critiquée par de nombreuses parties prenantes. «Sur deux ans, les taxis dépensent 106 dinars pour faire vérifier leur bagnole, tandis que le propriétaire d'une voiture particulière dépense la moitié. C'est injuste. Le motif invoqué du kilométrage parcouru est infondé, car certaines voitures roulent bien plus que des taxis», a relevé le vice-président de la Chambre syndicale des taxis. Au sujet d‘une application mobile officielle qui renforcerait la sécurité des taximen et leurs conditions de travail, M. Arfa confirme que cette idée fait son chemin sans pour autant être approuvée par les autorités gouvernementales. «Les applications, telles taxi216 et E-taxi, fonctionnent sans réglementation et n'ont pas d'appui gouvernemental».