«Décalage croissant entre les objectifs de la politique nationale de promotion de l'élite des jeunes et les besoins des clubs». Récemment, l'Algérie U20 a disposé de la Tunisie dans le cadre de la double confrontation comptant pour les éliminatoires de la CAN. Et après les déboires en cascade du côté des jeunes de l'élite, ce fut certainement la goutte qui a fait déborder le vase. En clair, chez le must de nos jeunes pousses, c'est le désert avec des résultats poussifs et de la figuration au bout du compte. Cet état de fait nous a poussé à prendre attache avec Ridha Jeddi, technicien chevronné et adepte du recours préférentiel aux jeunes plutôt qu'au vieux briscards. Ce dernier a tenté d'éclairer notre lanterne à ce sujet : « Le Paradou Athletic Club d'Algérie, ça vous dit quelque chose ? Ce club ambitieux lancé par le président actuel de la FAF, Kheïreddine Zetchi, a parié sur les jeunes du cru avec des résultats prodigieux engrangés. Par la suite, Zetchi a succ+édé à Mohamed Raouraoua à la tête de la FAF, axant sa stratégie globale sur la carte jeune. L'ambition était de concourir à l'émulation des jeunes via un agenda assez bien ficelé et qui englobe plusieurs variables endogènes et exogènes. Résultats des courses, du côté de la FAF, on veille et on s'active à structurer avec une gestion rigoureuse tous les axes de travail relatifs aux jeunes. Tout ce qui est à la base du succès a été pris en compte. Et les résultats ne se sont pas fait attendre, aux antipodes d'une sélection A, celle des seniors, qui rétropédale plutôt. La FAF a mis sur pied un plan quinquennal audacieux qui éviterait tout d'abord la déperdition de jeunes talents des U16 jusqu'aux U20. Et c'est payant. En Tunisie par contre, on tâtonne encore. Quelle vision et quelle stratégie pour nos jeunes ? Même les clubs pros, pourvoyeurs du cru local, ne misent pas tous sur la carte jeune pour se renforcer à terme. Mais envisagent pour la plupart à externaliser cette activité «encombrante» et coûteuse! De prime abord, depuis quelque temps déjà, je me suis posé maintes interrogations sur notre « système » et sur les conséquences de son éventuel abandon. Je note ainsi que disposer d'un CDF n'est plus la résultante d'une stratégie définie d'amont en aval. Non, loin de là. C'est juste pour « embellir le tableau » et faire joli comme on dit. Absence de suivi, de budgétisation claire, d'infrastructure adaptée, de techniciens aptes pour prendre en charge les jeunes. Tout cela n'est pas dû à la fatalité ou a un concours de circonstances. Bien au contraire, la plupart du temps, cette « décision » de confiner la structure jeune dans une « parcelle annexe » du complexe sportif du club, est bel et bien la résultante d'une pression exercée par les clubs de l'élite qui mettent en avant l'intérêt primordial de l'équipe A contre vents et marées. Et puis, l'exigence de résultats, coûte que coûte, le tout concentré sur des seniors qui accaparent la totalité des deniers. Tout cela grippe forcément la machine de notre modèle de formation. Tout cela déteint bien entendu sur les équipes nationales des jeunes à terme. Indépendamment de la charge de travail et de la gestion des activités de nos sélection des jeunes, volet que nous traiterons par la suite, on ne se donne malheureusement pas les moyens de réussir. Nos réussites son ponctuelles, et parfois, une bonne campagne n'est que l'arbre qui cache la forêt. De l'expédition russe de l'équipe nationale junior de Mrad Mahjoub à Moscou (avec les Sami Touati, Chokri El Ouaer, Bourchada, Mourad Gharbi, Kaïs Yaâkoubi, Lounis, Abdelhak, etc.) à l'épopée des cadets de Maher Kanzari en 2007 en Corée (avec les Msakni, Boughanmi, Nour Hadhria, Dkhili, Ifa, Khaled Ayari...), notre vivier nous a certes valu des éloges. Mais où est le suivi, la continuité, le palier franchi à terme ? Bref, nous n'allons pas aborder les motifs de la discorde. Mais juste rappeler les principes et les modalités d'une formation qui porte ses fruits en théorie ».