Dr Zakhama vient de confesser à La Presse qu'il n'a peut-être pas suffisamment expliqué la dernière décision de la Chambre des cliniques privées d'augmenter ses tarifs, regrettant que cela ait mené à une vaste incompréhension des détails des hausses qui ne seront pas aussi importantes qu'elles ne semblent à première vue. Après la décision prise, de manière unilatérale, d'adopter les tarifs accordés au secteur public en ce qui concerne la chirurgie à cœur ouvert en plus de l'augmentation de 30% des autres tarifs de la convention sectorielle à partir du 1er mai, Boubaker Zakhama, président de la Chambre des cliniques privées, s'est retrouvé au centre d'une polémique alimentée non seulement par ses différents vis-à-vis (comme la CNAM, le ministère des Affaires sociales...), mais aussi par les membres de sa propre Chambre qui lui ont reproché de ne pas avoir su en gérer le processus. Majoration seulement sur la part de la CNAM «Nous en sommes aujourd'hui à une sorte de statu quo après la tempête qu'a occasionnée notre décision qui est pourtant légitime. A tous ceux qui ont provoqué cette tempête, je leur dirais seulement : Vous ne nous avez pas compris. Je concède que je n'ai peut-être pas expliqué de manière suffisante et argumenté de manière plus convaincante. Il aurait fallu, par exemple, spécifier que ces hausses concernent seulement 51 pathologies où il est question de l'implication de la CNAM. Il aurait fallu donner des exemples concrets pour que tout le monde puisse constater que les hausses ne sont pas aussi importantes qu'elles semblent à première vue, regrette Dr Zakhama. Et, comme il vaut mieux tard que jamais, le président de la Chambre des cliniques privées propose un exemple très concret à nos lecteurs : «Prenons pour exemple une opération qui coûte 2000 dinars. Savez-vous que la part qui concerne la CNAM y est uniquement de 700 dinars et que, par conséquent, la hausse de 30% ne concerne que cette portion ? Cela veut dire que l'opération ne finira pas par coûter 2600 dinars (par augmentation de 30% sur les 2000 dinars de l'opération) mais seulement 2210 dinars (par une augmentation unique de 30% sur les 700 dinars relevant de la CNAM)». Notre interlocuteur a également tenu à réitérer les raisons de la décision unilatérale de ladite Chambre pour que chacun puisse comprendre pourquoi la relation contractuelle qu'elle entretient avec la CNAM depuis sa création doit être révisée, à commencer par le simple constat que les coûts des opérations sont passés de 6 mille à 15 mille dinars. «Le public doit savoir que les cliniques privées sont face à des augmentations quasi exponentielles de toutes les charges, notamment les salaires des professionnels qui a atteint les 91% depuis 1995, entraînant une augmentation de la masse salariale dans le chiffre d'affaires à hauteur de 40% alors qu'elle ne devrait pas dépasser les 25%. L'absence de révision de nos tarifs a donc provoqué un déséquilibre des comptes des cliniques qui menace leur viabilité alors que les fournisseurs ne veulent plus nous accorder les produits demandés et que les banques ne nous soutiennent plus», rappelle Dr Zakhama.