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Donald Trump, le va-t-en guerre
Palestine — Transfert de l'ambassade américaine à al-Qods
Publié dans La Presse de Tunisie le 15 - 05 - 2018


Par Soufiane BEN FARHAT
Côté Etats arabes et musulmans, c'est la torpeur totale. Même les axes et coalitions antagoniques s'accordent pour camper une réaction inerte sinon molle. Turcs, Qataris et leurs affidés d'une part, Saoudiens, Emiratis et leurs suppôts de l'autre sont aux abonnés absents. C'est l'union sacrée contre la dignité !
Les Etats-Unis d'Amérique ont inauguré hier leur ambassade à Al-Qods (Jérusalem), la baptisant capitale d'Israël. Cela coïncide avec le 70e tristement célèbre anniversaire de la Nakba, la fondation d'Israël en Palestine. Benjamin Netanyahu, premier ministre israélien, jubile. Et pour cause, les USA cautionnent un vieux rêve sioniste, judaïser Al-Qods et l'accaparer au détriment des multiples décisions onusiennes et des instruments pertinents de la légalité internationale.
Ce faisant, Trump s'appuie sur une loi américaine votée par le Congrès en 1995. Elle avait été présentée par les républicains de Bob Dole, appuyé par l'American Israel Public Affairs Committee (Aipac, le puissant lobby pro-israélien en Amérique) et par le Likoud de Netanyahu, alors dans l'opposition. Ils étaient désireux de mettre en pièces le fragile accord de paix israélo-palestinien d'Oslo. Ce qu'ils avaient réussi en sapant l'autorité palestinienne naissante et en faisant assassiner Yitzhak Rabin, alors Premier ministre israélien.
En fait, il y a bien un consensus international autour d'Al-Qods-Jérusalem, dont le statut de capitale de deux Etats est tributaire d'un accord de paix palestino-israélien global, équitable et définitif. N'empêche, Trump et ses séides s'en soucient comme d'une guigne. Pour eux, dans toute la région, il y a un seul allié privilégié, Israël. Tous les autres ne sont que des comparses. Et à les observer minutieusement, à les en croire, l'Amérique est la béquille dorée d'Israël. D'ailleurs, annonçant mardi dernier son retrait de l'accord nucléaire avec l'Iran, Trump avait repris Netanyahu verbatim.
Aujourd'hui, Donald Trump semble bien officier comme un va-t-en guerre. Au Proche-Orient, ses cibles préférées sont les Syriens, les Iraniens et les Palestiniens. Il applique à la lettre, sans guère le dissimuler, l'agenda du gouvernement israélien.
Les Palestiniens, eux, ne baissent pas les bras. Ils expriment leur refus, luttent, tombent en martyrs par centaines. Hier, ce fut l'une des journées les plus noires et meurtrières depuis la spoliation de la Palestine en 1948. L'épopée meurtrie du dernier peuple occupé sur terre se poursuit. Des mains nues contre des tanks, des fusées, l'artillerie lourde. Et le silence de ladite communauté internationale.
Donal Trump s'en moque. L'Europe aussi. Guillaume Gendron, envoyé special de Libération, témoignait il y a deux jours: «Impulsé par la France, un communiqué conjoint des membres de l'Union européenne censé condamner le déménagement de l'ambassade lundi a été tué dans l'œuf par les pays de l'Est — la Hongrie, la République tchèque et la Roumanie. Les représentants de ces pays, ainsi que de l'Autriche, se sont joints à une trentaine d'autres (sur 85 invités) dimanche soir au ministère des Affaires étrangères israélien pour fêter l'événement».
Donald Rumsfeld, une des figures de proue des néoconservateurs américains, avait raillé, en 2003, la «vieille Europe». Il était alors secrétaire d'Etat à la Défense sous George W. Bush. Les faits en rajoutent à son qualificatif dédaigneux. L'Europe est une vieille infirme.
Côté Etats arabes et musulmans, c'est la torpeur totale. Mêmes, les axes et coalitions antagoniques s'accordent pour camper une réaction inerte sinon molle. Turcs, Qataris et leurs affidés, d'une part, Saoudiens, Emiratis et leurs suppôts, de l'autre, sont aux abonnés absents. C'est l'union sacrée contre la dignité !
Donald Trump a exercé assez de pression pour les maintenir à carreau, s'ils ne s'ingénient à se faire oublier et raser les murs. Ils se contentent de lui ouvrir leurs caisses toutes grandes et il s'y sert volontiers avec une avidité qui le dispute à l'arrogance.
Ladite communauté internationale en est ainsi réduite à une caisse de résonance de l'iniquité américano-israélienne doublée de l'impunité des deux parties. Ce faisant, ils s'adossent aux rapports de force générés par la politique de la canonnière et de l'intimidation.
A leurs yeux, les jeux sont faits. Et ils voudraient entériner en quelques semaines ce qu'Israël a échoué à cristalliser soixante-dix ans durant, par le fer et par le sang. Ils jouent sur la léthargie européenne, l'Europe incapable d'adopter une politique extérieure commune, l'Europe molle, frileuse et apeurée. Donald Trump et les siens s'appuient également sur les pouvoirs régionaux en place, tous aux ordres et en mal de légitimité, quémandant à l'extérieur une assise ébranlée sinon carrément menacée à l'intérieur.
C'est pourquoi l'une des donnes majeures de la région, c'est le refus palestinien mais aussi de l'opinion populaire arabe et musulmane, du fait accompli américain et israélien. Un refus d'autant plus déterminé et décisif que son chemin est pavé de sacrifices et de martyrs. Et un refus en vertu duquel les jeux ne seront jamais faits. À moins d'un accord de paix global, équitable et pérenne. Qui garantisse les droits inaliénables du peuple palestinien à un Etat indépendant avec Al-Qods comme capitale.
Donal Trump l'ignore sans doute, mais l'histoire a un sens. L'histoire de l'Amérique proprement dite le confirme. Aucun peuple occupé ne l'a été indéfiniment. Et les plus grandes tyrannies sont tombées le jour où précisément, en toute arrogance, elles se croyaient au faîte de leur gloire.


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